Sorti en 2016, Stardew Valley est un projet fait par un seul homme se posant en tant que successeur spirituel de la saga Harvest Moon. Et c’est depuis le 1er mars dernier que les fans francophones ayant des difficultés avec la langue de Shakespeare peuvent profiter de l’expérience qu’offre le titre sans problème.
Mais cette expérience est-elle agréable ? Que nous propose ce titre que l’on compare trop souvent à Animal Crossing ?
Stardew Valley – Retour aux sources loin de la ville
La beauté de la campagne
Stardew Valley nous propose d’incarner un personnage atteignant l’âge adulte fuyant la vie citadine pour reprendre l’exploitation de son défunt grand-père. Avant même d’entrer dans le jeu, celui-ci nous donne un grand choix de personnalisation : que ce soit au niveau de notre avatar ou encore de la ferme dans laquelle on va passer le plus gros de notre temps.
En effet, plusieurs types de plantations vous seront proposés pour vous donner un petit bonus en début de partie : vous voulez une ferme avec une rivière pour pouvoir pécher sans bouger de chez vous ? Un terrain plus montagneux afin de collecter des minerais ? Ou encore une forêt pour aller chercher du bois ? Tout ça est possible, mais sera très vite obsolète tant les objets récupérés par ces bonus seront communs, vous conserverez cependant un terrain unique propre au type de ferme choisi tout au long de la partie, qui lui ne changera pas.
C’est donc à ce moment là que nous entrons dans le jeu, prêts à planter des carottes et vivre une vie tranquille de fermier dans le petit village de Pelican Town. Et nous pouvons constater dès notre entrée dans cet univers le premier point fort du jeu : ses graphismes. En pixel-art, mais néanmoins détaillé, l’univers de Stardew Valley est très joli et se renouvelle à chaque saison : en effet, l’atmosphère, la direction artistique et les différentes musiques des lieux changent au fur et à mesure des saisons et vous n’aurez peut-être pas le même ressenti sur un même endroit en été et en automne par exemple.
D’ailleurs, n’espérez pas dézinguer des monstres à tout va ou suivre une quelconque histoire dans Stardew Valley. Le jeu se veut reposant, presque contemplatif, et les challenges seront ceux que vous vous imposerez, puisque le jeu ne vous donne aucun objectif. Voulez-vous vous marier et avoir des enfants ? Devenir riche ? Vous faire des amis ? Vous pouvez faire les trois, et bien plus encore. Les PNJ sont pour la plupart bien écrits et ont tous des personnalités différentes que vous connaîtrez en vous liant d’amitié avec eux. Aussi, aucun Game Over ne sera là pour freiner votre progression. Est-ce un mal ? Bien sûr que non !
Savez-vous planter des choux ?
Dans Stardew Valley, nous gérons notre ferme comme nous l’entendons : une exploitation optimisée afin d’engranger le maximum de bénéfices ou un joli terrain reposant, à vous de voir comment organiser la parcelle de terre qui vous est offerte en début de jeu, car elle ne s’agrandira pas au fil du temps. Cependant, vous en avez largement assez pour tout ce que vous avez prévu de faire et il vous faudra plus d’une année (dans le jeu) pour remplir plus de la moitié du terrain.
Mais Stardew Valley ne s’arrête pas là et vous aurez un tas d’activités à découvrir pour occuper vos journées, rendant le jeu addictif ; que ce soit la pêche, la collecte de matériaux afin d’améliorer vos outils, ou les missions secondaires que vous donnent les habitants de Pelican Town, les activités s’enchaîneront et combleront rapidement votre temps libre après une grosse journée de travail. Aussi, les jours de fêtes organisés pour différentes occasions toute l’année vous donnent de quoi vous plonger dans le jeu pendant des dizaines d’heures sans même vous en rendre compte. En d’autres termes, on ne s’ennuie presque jamais dans Stardew Valley.
De plus, les différentes saisons renouvellent de manière significative la collecte d’objets ainsi que les plantation de notre ferme : on ne trouve pas les même types de plante ou de poissons d’une saison à l’autre, et il faudra bien s’informer pour ne pas rater la saison d’un item que l’on voudrait avoir. Mais pourquoi convoiter des items spécifiques ? Eric Barone, le développeur du jeu, a implémenté une mécanique servant de fil rouge durant toute votre partie : les paquets. Après quelques jours passés à Pelican Town, le maire du village vous demandera de retaper un vieux bâtiment communautaire délabré. Pour effectuer cette tâche laborieuse, vous devrez faire des offrandes aux Junimos (les esprits de la forêt) contenant divers objets ayant pour thématique la plupart des activités présentes dans le jeu.
Par exemple, un paquet doit contenir des poissons nocturnes, un autre des légumes d’été, etc. Une fois le thème d’une série de paquets complété, vous aurez accès à de gros bonus vous facilitant grandement la vie : une serre pour faire pousser des plantes hors saison, une carrière pour collecter des minerais rares, ou encore la possibilité de voyager vers des contrées hors de Pelican Town. Libre à vous de tenter de rendre au bâtiment sa gloire d’antan, mais vous pouvez tout aussi bien vous focaliser sur votre ferme ; rien ne vous est imposé.
Le système de craft, bien que sommaire, vous demandera de toucher à toutes les fonctions proposées par le jeu afin de débloquer de nouvelles recettes d’objets craftables. En fonction de votre domaine de prédilection, vous gagnerez des niveaux vous débloquant des accessoires en rapport avec le domaine choisi ainsi que divers bonus. Par exemple, si vous péchez beaucoup, vous aurez au bout d’un moment la possibilité de fabriquer des casiers afin de faire de la pêche au crabe, ou vous obtiendrez la recette de fabrication d’un totem vous permettant de faire des voyages rapides jusqu’à la plage du village, qui est un des principaux spots de pêche.
Si l’idée de jouer seul vous rebute, vous pouvez écarter cet argument tout de suite. En effet, Stardew Valley vous permet d’inviter jusqu’à trois amis afin de créer la ferme de vos rêves ensemble. Il suffira alors d’aller voir la charpentière pour construire les habitations dans lesquelles logeront vos camarades de travail. Ils ne seront d’ailleurs pas de trop pour vous aider à découvrir tout les secrets du village : de nombreux easter eggs sont bien cachés et vous tomberez même sur certains par hasard tellement ils sont nombreux.
L’hiver vient…
Même si Stardew Valley a très peu de défauts, il en possède tout de même. Alors qu’on s’ennuie rarement dans le jeu, un passage obligatoire nous fera douter de cette affirmation : l’hiver. En effet, à moins d’avoir une serre, il nous est impossible de planter des graines dans notre ferme. Les activités disponibles, dont le nombre est diminué, ont grand peine à nous proposer de la nouveauté à cause du nombre d’objets récupérable amoindri durant cette saison. Même si l’hiver est là pour permettre au joueur de souffler un peu afin d’améliorer son équipement en vue de l’année à venir, les journées restent longues et on a tôt fait de finir tout le planning de notre journée. Et quand bien même les fêtes et les événements se font plus présents durant cette période, nous n’avons qu’une envie, passer rapidement les journées afin d’entamer une nouvelle année plus riche en couleur et en rencontre.
On ne passera pas non plus à côté de certains bugs d’encodage au niveau de la traduction française, pourtant très demandée, qui est encore à l’état de bêta aujourd’hui. N’étant pas pour autant dérangeants, ces bugs peuvent cependant altérer notre expérience.
Dans un monde vidéoludique de plus en plus aliéné par la course aux performances au détriment du contenu, Stardew Valley est la lumière au bout du tunnel pour tous les joueurs cherchant un retour aux sources dans la simplicité. Ses différents portages sur quasiment tous les supports modernes existants ainsi que son mode multijoueur ne vous donne aucune excuse pour ne pas l’essayer. Ce titre est une ode à la joie et à la sérénité, et quel que soit votre opinion sur celui-ci, Stardew Valley ne vous laissera pas indifférent.