Il est aujourd’hui difficile de sortir des sentiers battus lorsqu’on est développeur de jeux vidéo indépendants, et pourtant, on découvre chaque année de très belles surprises. Aujourd’hui, c’est au tour de Sarepta Studio de tenter sa chance avec son titre Shadow puppeteer, qui vous plongera dans un univers à la fois lugubre et réconfortant. Étrange combinaison me direz-vous, et nous verrons dans ce test si cette dernière est efficace, ou non. Sorti le 29 septembre sur PC (via Steam), et le 28 janvier sur Nintendo Wii U, nous nous intéresserons ici à cette version Wii U de Shadow puppeteer, qui vous le verrez se révélera être un support plus ou moins adapté pour cet opus. Il est maintenant l’heure de nous engouffrer dans le monde ténébreux et inquiétant de ce petit jeu de plateforme/réflexion, où vous ne ferez plus qu’un avec votre ombre.
Shadow Puppeter : je suis ton ombre…Pshht… Psshht…
Il fait tout noir ici, allume la lumière…
Comment ça je fais mal Dark Vador ? Je voulais juste vous mettre dans l’ambiance. Dans Shadow puppeteer, vous ne trouverez ni dialogues, ni sous-titres, aucun texte ne sera là pour vous aider à évoluer dans cet univers fantastique. Et cela n’est clairement pas une entrave au bon déroulement du jeu, ce qui prouve que la trame narrative a été très bien exploitée pour coller au visuel. Vous devrez vous fier entièrement aux graphismes ainsi qu’aux animations qui présentent et parcourent l’histoire. Comme expliqué précédemment, Shadow puppeteer vous plongera dans un monde sombre et lugubre, où la couleur dominante est clairement le noir. Cependant, l’unité graphique ,se tournant vers du cartoon, brise et atténue nettement le côté sinistre du jeu. On y trouve presque un côté chaleureux, et il faut souligner que ce mélange est une très bonne combinaison. S’il fallait trouver un petit défaut, on notera éventuellement un léger manque de visibilité au niveau des objets et des couleurs, surtout lorsque l’on joue avec le Gamepad, mais rien de bien méchant. Le scénario, simple mais accrocheur, vous plongera dans une petite aventure où vous aurez pour mission de récupérer les ombres dérobées par le vilain Marionnettiste de l’Ombre ! C’est pas très gentil de faire ça ! Par chance, il n’a pas réussi à capturer celle de votre personnage. Ouf… Et c’est plutôt une bonne nouvelle car vous allez en avoir besoin de votre ombre, croyez-moi. En solo ou en coopération, Shadow puppeteer saura vous donner du fil à retordre, même si le mode coopération se facilitera pas mal les choses au niveau des mécaniques. À deux c’est toujours plus facile ! Rentrons maintenant dans le vif du sujet, j’ai nommé, le gameplay !
Déplace ça là… Non pas là, ici ! Je t’ai dit à gauche ! GAUCHE !
Sous des airs de simplicité et de facilité, Shadow puppeteer révèle un gameplay pour le moins novateur et additif. Comme vous vous en doutez, le jeu des ombres va être ici au cœur de l’attention. Vous devez diriger un petit garçon, mais pas seulement, car vous devrez également déplacer son ombre. Attention, il faut bien noter que ce sont deux entités totalement différentes, leur déplacement étant totalement indépendant l’un de l’autre. Pour bien comprendre, prenez votre Gamepad, scindez-le en deux, et maintenant, notez que la partie droite est dédiée à votre personnage principal, tandis que la gauche est la propriété de votre ombre. Le concept est réellement plaisant et approprié, néanmoins, il est vraiment difficile de synchroniser les mouvements de tel ou tel protagoniste et la prise en main est vraiment compliquée. De plus, vous avez la faculté de vous déplacer dans la totalité de l’espace avec le garçon, soit « haut, bas, gauche, droite », alors que vous pouvez déplacer son ombre uniquement de gauche à droite (ce qui est normal physiquement parlant, certes). On se mélange malheureusement vite les pinceaux, ce qui casse légèrement le rythme du jeu, même si cette alliance 2D/3D est très réalisée. Shadow puppeteer est donc un jeu de plateforme/réflexion, où il faudra faire marcher votre petite tête car les énigmes qui parsèment votre chemin se feront nombreuses, et quelques fois, difficiles. Alors comment résoudre ces dites énigmes ? Tout simplement (ou presque) en faisant interagir votre personnage et votre ombre dans le même espace. Je m’explique. Vous devrez bien analyser votre scène et définir de quelle manière vous allez bien pouvoir avancer et contrer certains obstacles. Il faut donc ici jouer avec les ombres des objets et bâtiments qui se reflètent sur les murs pour faire avancer votre ombre, et ainsi débloquer certains chemin ou pour récolter des orbes de couleurs. Petite parenthèse pour les orbes, qui sont là uniquement dans le but de toutes les récupérer, et ainsi pousser l’exploration et l’achievement à son maximum. Attention tout de même, petite pointe de difficulté ici, car votre ombre et votre personnage doivent impérativement rester à une certaine distance l’une de l’autre, et si par malheur vous vous écartez trop, c’est la mort. Mais rassurez-vous si cela arrive, le système de checkpoint, qui se présente sous la forme d’un cerf-volant, sera là pour vous sauver. À vous donc de déplacer, détourner, détruire et utiliser certains objets et ombres à votre avantage. Mais même si cela reste parfois difficile, on prend énormément de plaisir à jouer et à découvrir cet univers.
Conclusion Shadow puppeteer
Shadow puppeteer s’avère être une très belle découverte, et c’est grâce à des jeux comme celui-ci qu’on encourage vivement les studios indépendants à ne rien lâcher. On en a la preuve aujourd’hui, on peut toujours réussir à amuser et émouvoir un joueur quelque soit la taille et la durée du jeu. Malgré quelques petits problèmes, comme la complexité de synchronisation des protagonistes, avec des déplacements difficiles à prendre en main, ou encore le manque de visibilité graphique (aussi léger soit-il), Shadow puppeteer reste une très bonne expérience vidéoludique. Le concept du jeu des ombres est tout bonnement excellent, il faudrait maintenant pousser le travail et finaliser le tout pour procurer un plaisir maximum aux joueurs. Un grand bravo, on se retrouve bientôt Sarepta Studio ?