Un jeu de course au pays des Schtroumpfs ? Il n’existait pas meilleur studio que Microids pour embarquer nos petits amis à bonnets faire vrombir leurs engins. En effet, l’éditeur à l’origine du Marsupilami : Le Secret du Sarcophage ou du plus récent Astérix et Obélix XXXL : Le Sanglier d’Hibernie ne pouvaient pas passer à côté d’une nouvelle production à la sauce cartoon, une recette que les équipes de Microids semblent bien apprécier.
Mais le défi lancé est assez fou : réussir à rivaliser avec les autres jeux de course version fun. Mais comment titiller une licence telle que Mario Kart, devenue culte depuis bien des années sur les consoles du géant japonais ?
(Test de Schtroumpfs Kart réalisée sur Switch via une copie du jeu fournie par l’éditeur)
Appuyer sur le champignon : encore possible ?
En effet, les jeux de course se font de plus en plus fréquents ces dernières années. Nos amis de chez Disney ou même Bob l’Éponge y ont d’ailleurs eu droit. Mais sortir un jeu de kart à toutes les occasions, est-ce vraiment une bonne idée ? Car après avoir fait le tour du jeu, que se passe-t-il ? Vous vous en doutez certainement, Schtroumpfs Kart n’a pas manqué de faire naître en nous une lassitude, que l’on ressent certainement à chaque fois que l’on a testé tous les circuits.
Car si le jeu ne propose pas un lancement digne de ce nom, on s’ennuie vite. Et même si le petit nouveau de Microids tente de nous appâter avec des décors cultes et joliment reproduits de la célèbre bande-dessinée, seules trois coupes sont disponibles pour nos as du volant. On y retrouve des lieux emblématiques tels que le village des Schtroumpfs ou encore la maison de Gargamel, mais pour un lancement, ce n’est clairement pas assez. Cependant, on notera un roster de personnages plutôt correct, de la Schtroumpfette au Grand Schtroumpf en passant par le Schtroumpf Bricoleur.
Mais même si le roster permet de choisir son personnage comme on l’entend, ce sont auprès des voitures que nous n’aurons pas le maître mot. Car dans Schtroumpfs Kart, chaque véhicule est associé à un personnage, ce qui est grosse erreur de la part de Microids. Dans Mario Kart par exemple (on risque de citer un bon nombre de fois cette licence), chaque personnage peut choisir de monter dans n’importe quel véhicule. Or vous l’aurez compris, au pays de Gargamel, les lois ne sont pas les mêmes…
Un jeu dénué de but
Dans Schtroumpfs Kart, après avoir passé des après-midis à défier nos proches lors de courses effrénées aux côtés de nos amis bleus, on se demande assez rapidement ce que l’on peut encore faire sur le jeu. Mario Kart permettait aux joueurs d’obtenir de nouveaux véhicules/améliorations en ramassant des pièces, là où Schtroumpfs Kart ne propose qu’une collection de 110 stickers à obtenir, ce qui n’est pas franchement motivant.
Et comme précisé plus tôt, les trois coupes passent vite, trop vite pour que l’on puisse dire que l’on s’est amusé. Mais ce panel assez réduit de courses est le cadet de nos soucis face à un choix assez réduit de modes de jeu. On retrouve le défi chronométré, le grand prix et la course libre. Peut-être aurait-on aimé voir un mode spécialement dédié à l’univers des Schtroumpfs, qui aurait marqué un tant soit peu ce jeu aux allures sempiternelles.
Car même la figure emblématique de la série, l’antagoniste suprême Gargamel, n’est pas du tout mis en avant dans ce jeu. On ne le voit vaguement que lorsque l’on pénètre dans sa maison en prenant part à la coupe qui lui est dédiée, mais rien de plus. Pourquoi ne pas avoir proposé aux joueurs une campagne, où il aurait été le centre de l’histoire ? On aurait peut-être aimé voir davantage ce célèbre sorcier, car dans l’état actuel des choses, il est selon nous absent et aurait donné sens à un mode histoire.
La volonté d’apporter du nouveau
Jusqu’à présent, Schtroumpfs Kart n’est selon vous qu’un jeu de course qui n’a rien apporté de nouveau au genre, à part son univers vivant et coloré ? Eh bien, détrompez-vous, car malgré la présence d’objets possédant les mêmes fonctions que dans Mario Kart (carapaces rouges remplacées par des abeilles, bananes remplacées par des bogues), le jeu propose de nouveaux objets ! Car dans ce jeu, chaque Schtroumpf a sa particularité et son pouvoir. Une occasion de donner naissance à des séquences de jeu assez originales. On note ainsi la volonté de la part du studio Microids d’avoir tenté d’apporter une nouveauté sur un jeu où, d’avance, on s’attend toujours à la même chose, taché par un genre que l’on commence à connaître.
En effet, cette fonctionnalité originale demande aux joueurs une certaine stratégie pour arriver premiers lors de leurs courses. Le Grand Schtroumpf envoie de la poudre magique pour endormir ses adversaires, là où le personnage « Tempête » décoche des flèches sur ses ennemis afin de les faire changer de trajectoire. Nous remarquerons que ces effets sont inédits dans l’univers des jeux de course, et c’est une bonne chose de voir que Schtroumpfs Kart n’a pas fait que copier la recette Mario Kart.
Car oui, Schtroumpfs Kart, en dehors de ses jolies allures enfantines, a repris absolument toutes les mécaniques de ce que l’on connaît déjà, mais en enlevant certains éléments que l’on aurait aimé ne pas voir disparaître chez nos petits amis. Enlever le choix des véhicules, réduire le nombre de coupes pour un lancement qui s’avère alors être plus qu’insuffisant… bref, c’est décevant de voir que l’univers des jeux de course ne se renouvelle pas complètement, ou du moins essaie tant bien que mal de le faire, mais uniquement partiellement…
Schtroumpfs Kart ne nous surprend pas : on s’attendait à ressentir une lassitude dès le départ en y jouant un peu. Au début, c’est beau, mais à la fin, rien de plus. Un jeu qui propose un lancement assez pauvre, et dans lequel le joueur peut connaître par cœur chacun des virages en un seul après-midi. Rien n’est exagéré. Le jeu propose tout de même des décors qui sauront raviver de beaux souvenirs chez les amateurs de la BD à succès.
Mais ce n’est qu’avec son visuel que ce jeu peut prétendre se faire une place au sein des jeux de course. Tout a déjà été vu, déjà été fait, et malgré quelques ajouts mineurs, le jeu reste un simple jeu de course comme les autres. C’est avec tristesse que l’on se sent obligé de comparer ce nouveau jeu à Mario Kart, tant il y ressemble. Mais si le manque de personnalité de ce jeu ne vous dérange pas, vous saurez malgré tout passer de beaux après-midis en famille, car Schtroumpfs Kart reste tout de même agréable à jouer.
Peut-être que le lancement qui laisse à désirer n’est qu’une stratégie de la part du studio pour sortir des extensions dans un futur proche, tout comme Nintendo l’a fait avec le pass circuits additionnels de Mario Kart 8 ? Schtroumpfs Kart saura-t-il nous faire changer d’avis à l’avenir ? Difficile à concevoir.