Il y a des séries dans le monde vidéoludique qui font, en France, moins parler que d’autres. Chez nous, le golf n’est pas le sport national, loin de là. Il est même bien souvent associé à une certaine catégorie de personnes que l’on pourrait qualifier de « vieux riches », en raison du tarif exorbitant pour poser le pied sur un green. Mais chez nos compatriotes américains, en revanche, le golf fait partie intégrante de leur vie au même titre que le baseball, ou le football américain. Ce n’est donc pas une surprise qu’Electronic Arts sorte chaque année depuis 1990 (et son tout premier PGA Tour Golf sur PC, Amiga et Game Gear entre autres) un jeu adapté de ce sport. Si certains d’entre vous ont déjà dû entendre parler de cette simulation de golf, c’est avant tout car, pendant près de 10 ans, le titre s’était associé au plus grand golfeur du moment, Tiger Woods. Hélas depuis ces déboires avec la presse à scandale (en même temps, il avait qu’à être plus discret avec sa maîtresse), Tiger Woods n’est pas au meilleur de sa forme. Pour redorer son image et donner un coup de fraîcheur à la série, EA s’est engagé avec un autre joueur du parcours plus jeune et au sommet de sa forme, j’ai nommé Rory McIlroy. Alors que vaut ce Rory McIlroy PGA Tour, premier opus à voir le jour sur Xbox One et PS4 ? Réponse tout de suite dans notre test !
Test Rory Mc Ilroy PGA Tour sur Xbox One
Une entrée en matière qui swing !
Avant de me lancer dans ce test, je tiens à préciser que je ne suis en rien golfeur (bien que connaissant les règles) et ne possède pas un total d’heures passées sur une simulation de ce genre très élevé. C’est donc en simple néophyte que je me suis lancé dans cette aventure de Rory McIlroy PGA Tour sur Xbox One. La première surprise intervient très rapidement. Des menus aux commentaires, l’intégralité du jeu est en anglais. Comme je vous le disais en introduction, en France, le golf n’a que très peu d’adeptes et on comprend malheureusement le choix d’EA. On aurait tout de même souhaité un effort de leur part. Qu’à cela ne tienne, ce petit désagrément n’entache en rien ma soif de swing. C’est par un prologue que commence notre belle histoire, pour apprendre les rudiments du gameplay et autres astuces en tout genre. Je dois reconnaître que l’ambiance qui règne dans ce prologue est tout simplement bluffante. Si certains pourraient se voir dire que le golf est un sport pour fainéants sans aucune montée d’adrénaline possible, je peux vous assurer que ce didacticiel arrive d’entrée à nous mettre une pression que l’on n’avait pas vu venir. Accompagnée d’une musique au piano bien sentie et de commentaires du jeune Rory McIlroy, les premiers contacts avec le jeu sont excellents. Une fois sur le parcours, on se retrouve confrontés à des graphismes en demi-teinte. Quand on sait que le jeu tourne sur le même Frosbite 3 que Battlefield 4, on se pose des questions. Rory Mc Ilroy PGA Tour est loin d’être moche mais le clipping est très fréquent et les textures qui composent un parcours apparaissent les unes après les autres au démarrage, ce qui fait vraiment cheap. De plus l’herbe est par moment un peu trop jaune au point de se demander si on n’a pas envoyé la balle en dehors du circuit dans un champ de blé. La bande sonore, quant à elle, est irréprochable. Les bruitages sont très réalistes et il est même facile de savoir si notre swing est bon juste en écoutant le son du club qui frappe la balle. Les commentaires, bien qu’en anglais non sous-titrés, sont extrêmement plaisants et foisonnent de conseils, pour peu qu’on les comprenne.
Au cours du Prologue, on nous propose quatre choix de gameplay qui influent sur certains paramètres tels que le contrôle de l’effet, la difficulté du swing etc. Arcade, Classique, Tour ou Personnalisé, vous choisissez ce qui semble être le plus indiqué pour satisfaire vos envies. Le style « Tour » s’approche le plus de la simulation et paraît donc être le plus approprié. De base, le stick gauche vous servira pour la puissance et la précision du swing alors que le droit vous permettra de donner de l’effet à votre balle. Le pad directionnel, quant à lui, est utilisé pour choisir une zone où viser afin d’éviter les bunkers (zones sablées) ou encore les cours d’eau. Une fois tout assimilé, vous êtes fins prêts à en découdre avec les autres golfeurs.
Il a quoi dans le caddie Rory ?
Plusieurs modes de jeu viennent composer ce Rory McIlroy PGA Tour. Le mode « Play Now » vous invite à participer à une partie rapide, seul ou à plusieurs, sur un des douze parcours de 18 trous présents. Si le nombre de lieux n’est pas des plus mirobolants, on prendra un certain plaisir à jouer au golf sur la map Paracel Storm de Battlefield 4. Vous pouvez jouer avec un golfeur connu du circuit ou votre personnage créé en Carrière, nous y reviendrons. Le mode « Night Club Challenge » vous demandera de remplir des défis afin de remporter une, deux ou trois étoiles en fonction de votre performance. Les défis sont pour le moins variés et parfois étranges. Vous devrez par exemple faire passer la balle dans des anneaux qui se trouvent en hauteur où la faire atterrir dans des cibles rapportant plus ou moins de point selon leur taille. Si ce mode peut apporter un peu de fun à vos parties, il n’en reste pas moins rébarbatif et s’oppose complètement à la simulation du jeu. Vous avez en effet la possibilité d’utiliser, une fois débloqués, des bonus qui vous permettront, par exemple, d’augmenter la hauteur de la balle dans les airs, ou bien encore de la coller à l’endroit où elle touchera le sol. Vous aurez aussi la possibilité de jouer avec un vieux papy endolori de rhumatismes et d’une belle scoliose ou encore d’un soldat de BF4. On le sait très bien, il en faut pour tous les goûts, et les plus adeptes y trouveront leur compte, d’autant que ce n’est pas moins de 170 défis qui sont proposés. Les autres modes sont classiques des jeux de sports et des jeux d’EA Sports en particulier. On dénotera donc la présence des modes « face à face », « tournois en ligne » et « Carrière Pro ». Les deux premiers ne nécessitent pas réellement qu’on s’attarde dessus, bien que les tournois en ligne restent pour le moins décevants. En revanche, la Carrière Pro mérite bien quelques lignes. À l’instar de FIFA 16, EA nous offre la possibilité de créer notre joueur Pro. Le but est bien entendu de faire progresser votre golfeur parmi l’élite et de devenir le meilleur joueur du circuit. Pour cela vous participez à des bouts de tournoi. En effet, le choix étrange des développeurs nous empêche de prendre part à l’intégralité des tournois. S’il est vrai que disputer 4 rounds de 18 trous pourrait s’avérer long, le simple fait de laisser libre choix au joueur de participer à l’événement entièrement ou en partie seulement aurait été plus judicieux. Ici, l’erreur n’est pas permise puisque vous ne jouez qu’une vingtaine de trous sur les 72 d’un tournoi. Le reste est simulé en fonction des statistiques de votre golfeur. La tension que l’on pourrait ressentir en fin de tournoi est donc très largement réduite par ce système, ce qui est vraiment préjudiciable. De plus, les tournois s’enchaînent les uns à la suite des autres sans que l’on puisse choisir si on veut faire l’impasse sur telle ou telle épreuve. On récupère notre XP, on voit les stats de notre Pro s’améliorer automatiquement. Même l’aspect financier est mis de côté. Il aurait été intéressant de cumuler des gains afin de s’acheter du matériel plus compétitif. Dans ce mode carrière, tout est malheureusement un peu trop automatisé. Il est juste possible de changer notre style de swing : puissant, précis, équilibré, etc. (qui se débloque au fil des parties). Mais là encore il aurait été préférable de nous donner l’opportunité de choisir les attributs à améliorer plutôt que de nous imposer des styles. Néanmoins, on peut souligner l’effort des développeurs qui nous permettent de personnaliser notre joueur en modifiant son apparence, en l’habillant (waouh !) et en choisissant les différents clubs qui composent notre caddie. En résumé, remporter un grand tournoi est toujours agréable lorsqu’on part de si bas et c’est ce qui fait la force de ce mode Carrière Pro mais sa réalisation et sa forme pêchent cruellement de nouveautés et d’idées originales qui risquent fortement de lasser le joueur. Il n’y a même pas de scène lorsque vous remportez un tournoi. Au lieu de ça, une simple image d’une coupe avec un message de félicitation. Quel dommage !
Conclusion du test de Rory McIlroy PGA Tour
Si en France, les jeux de golf n’ont pas le même engouement qu’aux Etats-Unis, on prend un grand plaisir à s’attaquer à Rory McIlroy PGA Tour. Avec une entrée en matière tonitruante et son Prologue à couper le souffle, la simulation de golf d’Electronic Arts arrive de main de maître à nous plonger dans cet univers à la fois calme et stressant. Le gameplay est vraiment jouissif au point de faire le tour de sa maison après un hole-in-one (un trou en un coup) ou lors d’un put de plusieurs dizaines de yards. Les graphismes auraient cependant mérité d’être plus soignés avec des couleurs plus vives. Enfin, les différents modes de jeu combleront un grand nombre de joueurs malgré une Carrière Pro trop linéaire et qui manque cruellement de profondeur. Le plaisir est tout de même au rendez-vous et c’est bien là le plus important non ?