Avec ses paysages luxuriants, son orientation old-school, son univers rafraîchissant et son héros dont-on-ne-connait-pas-le-nom, on l’attendait au tournant ce Risen 2 Dark Waters. Flop ou top : verdict dans notre test.
Test de Risen 2 Dark Waters sur PC
C’est l’oeil hagard, et la langue encore pâteuse que notre héros sans peur et sans reproche vit ses dernières secondes de calme avant la tempête. Dans la peau de ce personnage sans nom, on se sent comme un poisson lâché en pleine mer, curieux d’arpenter des terres inconnues pour en découvrir tous les mystères. Si la trame s’annonce classique de prime abord, la manière dont le scénario se révèle et s’étoffe au fil de l’aventure marque la volonté des développeurs à nous immerger dans un univers cohérent. La quête principale, telle un long fleuve tranquille, se voit agréablement rythmée par des missions annexes variées, utiles et pertinentes. L’histoire avance sans redondance, sans jamais nous enfermer dans la logique banale et sans saveur d’un tuer-ramasser-enchaîner. L’espace d’une quarantaine d’heures, on oublie que l’on joue à un RPG, on s’attache à notre héros, à nos compères de galère et à tous ces nouveaux mondes à explorer.
On s’attache… et on s’accroche car, sous un ciel à l’humeur variable, notre héros s’initie à la dure aux rudiments de la vie de pirate. Dans Risen 2 – Dark Waters, il n’est pas question d’XP, de potions de vie ou d’arbres de compétences. On bosse pour la gloire, on se requinque au rhum et on se forme sur le tas, contre espèces sonnantes et trébuchantes. Chaque pièce d’or compte, chaque glorieuse action a son importance et chaque monstre peut signer votre arrêt de mort pendant la quasi totalité du jeu. Pour devenir un véritable héros, il faudra une bonne dose de patience, un peu d’acharnement et savoir réfléchir avant de mettre la main à la poche. Les tours pendables et la pratique du vaudou, en plus d’être originaux et à adaptés à l’ambiance du jeu, permettent doucement mais surement de dominer les affrontements. Ce concept, fort louable, se voit malheureusement traduit par un système de jeu rigide et trop souvent frustrant. L’ajout de l’esquive, suite à un patch correctif récent, sauve in extremis le gameplay de Risen 2 du naufrage. La nature étant bien faite, lorsque l’on parvient à apprivoiser cette jouabilité peu permissive, à trouver son rythme de croisière, on tire une réelle satisfaction de chacune de nos victoires, toujours méritées.
Malgré l’application du patch correctif, la modélisation et l’animation des personnages déçoivent encore un peu. Quelques défauts de clipping et de collision subsistent sans pour autant venir gâcher le sentiment d’immersion ou perturber l’expérience de jeu. A l’aube comme au crépuscule, les paysages offrent de sublimes panoramas qui forcent la contemplation. L’atmosphère pesante des jours de pluie, parfaitement retranscrite, est encore renforcée par la qualité des bruitages. La musique, très agréable et dans le ton, se fait presque trop discrète. Les répliques tour à tour cocasses, espiègles ou même foncièrement ordurières des personnages, ajoutent une bonne dose d’humour au titre, sans jamais sombrer dans le grotesque ou la caricature. On félicite au passage le charme piquant de Patty, une demoiselle extrêmement attachante et toujours d’excellente compagnie. Les îles, révélant leur identité propre à mesure que l’on découvre les aspirations de leurs habitants, nous poussent à multiplier les interactions, à prendre notre temps, à nous préoccuper de cette villageoise dont le mari à disparu, à prendre à coeur chacune des missions que l’on découvre souvent par hasard. Le plaisir de jeu est bien là , palpable, et se savoure à chaque seconde.
On ressent malgré tout un peu de légèreté dans ce Risen 2 Dark Waters : un système de craft rudimentaire, un scénario qui ne sort jamais de ses gonds, des mini-jeux anecdotiques, des animations peu variées. Certains concepts bien pensés auraient probablement gagné à être exploités avec davantage de profondeur. Ainsi vogue Risen 2, soufflant en permanence le chaud et le froid, mais que les futurs moussaillons ne s’y trompent pas. Si le gameplay parfois aussi rigide qu’une jambe de bois en rebutera plus d’un, Risen 2 Dark Waters est un bon, voire un excellent RPG, capable de nous captiver du début à la fin. A ce titre, il mérite d’être exposé en pleine lumière pour ce qu’il est, envers et contre tout : une invitation au voyage, un petit trésor de jeu à l’ancienne, divertissant et addictif.
Pour plus d’informations, n’hésitez pas à aller sur le site officiel du jeu.