Après nous avoir régalés avec Curse of the Dead Gods, Passtech Games est de retour avec une nouvelle plongée dans le genre (trop) prisé du Rogue-like. Initialement sorti sur PC en 2023, Ravenswatch arrive sur consoles en ce mois de novembre 2024.
Après des retours plutôt enthousiastes de la part des joueurs PC, les amateurs du genre de tous horizons attendaient de pied ferme l’arrivée du titre sur PS4, PS5 et Xbox One et Series. Alors, est-ce que l’attente en valait la chandelle ? Ravenswatch mérite-il qu’on conte ses louanges à travers tout le royaume de l’internet ?
(Test de Ravenswatch réalisé sur PS5 via une version finale fournie par l’éditeur)
Un pour tous, tous pour la Ravenswatch
Bienvenue dans le monde de Rêverie. Dans cette obscure contrée se rencontrent mythes et légendes bien connus : Les Trois Petits Cochons, La Reine des Neiges, Aladin… Tous sont présents et façonnent ce monde d’une bien étrange manière. Tout y est sombre et inquiétant. Mais ce n’est pas tout. Au milieu de ce terroir baigné dans une ambiance dark fantasy du plus bel effet, une force corruptrice appelée Cauchemar tente de prendre le contrôle de la région.
Le temps est compté car de puissants avatars se rapprochent pour pervertir tout ce qui leur passera sous les griffes. Conscients de la situation, les corbeaux protecteurs de Rêverie partent quérir l’aide de guerriers légendaires. Ces derniers sont les héros déchus des plus grands contes du monde des mortels : Scarlet, Beowolf, La Reine des Neiges, Aladin, le Roi Singe… Tous forment une escouade de la dernière chance appelée la Ravenswatch. C’est aux côtés de cette « Suicide Squad » revisitée que votre aventure commence.
Dans chaque décor traversé, vous aurez trois jours et trois nuits pour vous préparer, vous équiper et faire le plein d’expérience avant l’arrivée du maître des cauchemars. Une fois en jambe vous aurez le choix : foncer dans la tanière du boss et l’affronter ou bien attendre que le compte à rebours ne se soit écoulé et faire face à la menace. Le temps est compté, le royaume a besoin de vous.
Dans la plus pure veine du Rogue-like mais avec un petit plus
Si vous n’êtes pas familier du genren voici quelques pistes pour vous aiguiller. Le Rogue-like se caractérise par une génération procédurale de son environnement dans lequel le joueur évolue affrontant une multitude de menaces tout en récoltant divers objets. Le genre se distingue grâce au processus de méta-progression qui vous permet de vous endurcir au fur et à mesure des combats et ainsi pouvoir aller toujours plus loin dans votre quête pour peu que vos réflexes ne vous fassent pas faux bond.
Au fur et à mesure, le joueur acquiert de l’expérience exclusive à sa partie en cours. Mais un autre système d’expérience peut être profitable au joueur. Après sa mort, votre héros va gagner des niveaux (un maximum de six dans notre jeu du jour) qui lui permettra d’accéder à un arbre de talents plus conséquent lors de la prochaine tentative.
Ravenswatch est donc un Rogue-like pur jus avec quelques ajouts à signaler. Chose que nous ne retrouvons que rarement dans les jeux du genre, le soft de Passtech Games possède, en plus d’un univers charmeur, une chose qui le fait se démarquer de la rude concurrence : son principe de protagoniste. L’escadron de joyeux lurons de la Ravenswatch se compose de neuf héros aux styles bien différents.
Chacun des héros de la Ravenswatch possède un trait passif et/ou actif qui lui est propre. Si vous prenez le joueur de flûte, vous aurez le plaisir d’invoquer une cohorte de petits rats prête à attaquer alors que vous restez en retrait. Si vous préférez la force brute, Scarlet est une lycanthrope qui à cause (ou grâce à) du cycle jour/nuit peut se transformer en puissant loup-garou certes plus lent mais terriblement dévastateur.
Sachez que pour déverrouiller l’ensemble des personnages, vous devrez accomplir plusieurs tâches comme affronter et vaincre le même boss deux fois avec deux héros différents, atteindre le second chapitre…
Vous aurez fort à faire pour maîtriser chaque personnage. Les combats seront de ce fait tous assez différents selon l’approche du personnage que vous utiliserez. Et c’est là que réside la grande force de Ravenswatch, l’éclectisme du style de jeu. Bien que restant un Rogue-Like, le jeu se démarque de par son approche des situations : que vous soyez plus à l’aise à distance, ou dans la mêlée ou que vous soyez adepte des acrobaties, il y a un personnage pour vous et qui s’adapte parfaitement à votre style.
La proposition est simple et loin d’être originale, mais la présence de plusieurs héros nous pousse à nous plonger dans de longues parties avec comme seul objectif : apprendre à apprivoiser chacun d’entre eux.
Quelques manquements dans le royaume
Il faut souligner que quelques menus problèmes sont venus entacher notre expérience. Un problème récurrent de hitbox notamment avec les ennemis dotés de lance et les attaques de zone des boss. Bien qu’étant clairement en dehors de la zone d’impact, notre personnage est tout de même touché; Rien de bien alarmant mais suffisement frustrant pour être signalé.
Autre lacune : la diversité des quêtes secondaires. Hormis défendre l’un des héros piégé et aider l’un des petits cochons sous stéroïdes à reconstruire sa maison, peu ou pas de chose à se mettre sous la dent (de loup). Il aurait été plus agréable d’avoir affaire à des événements aléatoires au cours desquels les objectifs auraient été plus nombreux et plus variés.
Enfin, bien que la direction artistique générale soit réussie, tout du moins pour ce qui concerne les designs des créatures et des héros, l’ensemble est bien trop terne et manque de diversité. Vous traverserez une campagne, un désert et une cité antédiluvienne tout en nuance de gris. Peu ou pas de réelle révolution, la promenade dans les contrées de Rêverie nous a semblé bien triste.
Une expérience également pensée pour le multijoueur
Certes le monde de Ravenswatch peut être exploré en solo mais les équipes de Passtech Games ont également pensé aux nombreux héros souhaitant parcourir Rêverie accompagné. Un mode coopératif en local et en ligne sont présents dans le jeu et le moins que l’on puisse dire c’est qu’il donne du fil à retorde à nos guerriers.
La difficulté et le nombre d’ennemis est revu à la hausse, les six plumes de résurrection sont communes à nos héros. Chaque héros est complémentaire et une bonne connaissance de ces derniers sera essentielle dans votre quête. Un joueur incarnant le joueur de flûte pourra par exemple bloquer une vague d’ennemis dans une zone donnée alors qu’un équipier utilisant Aladin pourra percuter l’amalgame de gredins avec son poing du Djinn. Les possibilités sont presque infinies et la myriade de talents disponibles par héros rend les parties en multijoueur différentes à chaque fois mais toujours dynamiques.
Vous l’aurez compris, Ravenswatch est une proposition séduisante dans le paysage du Rogue-like. Le jeu signé Passtech Games n’a rien a envier aux autres qui innondent le marché. Avec son univers des plus intéressants et ses petites subtilités glissées dans sa boucle de gameplay, Ravenswatch a tout pour devenir un solide challenger face aux productions moins modestes.
On attend impatiemment les prochaines mises à jour qui, espérons-le, ajouteront de nouveaux héros dans les rangs de la Ravenswatch, de nouveaux talents, boss et variations d’environnement. Dans l’état et au vu de l’expérience proposée (et de son prix), nous ne pouvons que vous conseiller de vous plonger dans les contrées de Rêverie, que vous soyez familier de l’exercice ou non.