En cette période hivernale, quoi de mieux qu’un jeu au cœur froid et sombre pour bien nous mettre dans l’ambiance de Noël ? Ce n’est certes pas tout ce que nous propose Les Piliers de la Terre : Qui sème le vent, livre 2 de l’adaptation vidéoludique du roman magistral de Ken Follett, mais il y a quand même beaucoup de personnages cupides et de décisions douloureuses dans ce second volet. Venez donc avec nous et remontons le temps pour visiter le chantier de Kingsbridge…
Les Piliers de la Terre : Qui sème le vent – Récoltons la tempête
Vous qui souillez par le sang le parvis de… Kingsbridge
Les Piliers de la Terre : Qui sème le vent continue, logiquement, l’histoire esquissée dans le premier livre des Piliers de la Terre, qui s’arrêtait à Kingsbridge au moment où se retrouvaient les trois protagonistes : Philip, le moine nouvellement élu prieur ; Tom le Bâtisseur, se portant volontaire pour la reconstruction de la cathédrale ; et Jack, le fils d’une hors-la-loi. À ce groupe se rajoute à la toute fin Aliena, la fille d’un comte accusé de trahison et de fait dépouillée de tous ses biens. Et, puisqu’une belle histoire comme celle-ci ne peut se construire sans grand méchant horrible, le jeune William Hamleigh prend également de l’importance, récupère les terres du père d’Aliena et veut épouser cette dernière malgré ses refus.
Le Livre 2 commence fort, en effectuant un petit retour en arrière sur les péripéties d’Aliena. On l’avait rencontrée fille de comte, on l’avait entrevue en rendant visite à son père en prison, et le Livre 1 se finissait donc sur son arrivée à Kingsbridge, tirant une charrette de laine. Sauf qu’entre temps… Elle s’est retrouvée, avec son frère, prisonnière de l’insupportable William Haimleigh, qui les traite avec mépris et violence. L’introduction de Qui sème le vent vous demande de vous échapper de l’emprise de ce gugus, et elle met déjà l’ambiance, avec plus de violence et de décisions cruciales qu’on n’en a jamais pris dans le livre précédent.
On ne vous en dira pas davantage sur l’histoire pour ne pas vous la gâcher, sachez qu’elle n’est pas non plus trop sombre et vous tiendra en tout cas en haleine.
Dies Irae, Dies Illa
Comme pour Dans les cendres, Les Piliers de la Terre : Qui sème le vent comporte 7 chapitres, qui alternent les points de vue en nous proposant à nouveau trois personnages jouables. On retrouve ainsi, 5 ans après les événements précédents, Philip, toujours prieur de Kingsbridge, Jack qui a bien grandi et est apprenti bâtisseur, et enfin Aliena, complètement badass. Nos personnages avancent dans leur histoire personnelle tout comme dans l’Histoire au fil des choix qu’ils effectuent, et, particularité de ce Livre (ou c’est que j’avais été trop bonne dans le Livre précédent), ici on peut mourir et donc faire un game over ! On recommence alors juste avant la situation qui a causé notre mort, ce n’est donc pas très punitif et il suffit d’une ou deux fois pour surmonter un passage difficile.
La mécanique du jeu ne change pas : on a affaire à un point’n’click dans lequel on peut utiliser certains objets pour les faire interagir avec d’autres. Les quêtes sont aussi représentées par une icône qu’on peut utiliser comme un objet, pour aborder un sujet précis avec un personnage par exemple. On retrouve également la possibilité d’afficher ce que le personnage pense d’un objet en cliquant dessus avec le bouton droit de la souris ; ça a rarement un intérêt crucial, mais crée une profondeur supplémentaire à l’univers.
Enfin, les péripéties d’un personnage l’entraînent parfois à se déplacer dans le comté (non, pas le fromage). Si certains déplacements sont passés par une ellipse narrative, d’autres au contraire sont placés sous notre responsabilité. On voit alors la carte du comté et on choisit où notre personnage se déplace, ce qui s’accompagne d’un texte joliment illustré qui nous narre ce que vit le personnage. On a vraiment l’impression de lire le roman, même si les paragraphes sont bien plus courts et, comme on le disait, illustrés. Le seul problème de cette section, c’est la carte. Tout est présenté comme si on pouvait effectivement choisir où on va, sauf qu’en fait… non. En fait, notre personnage n’a presque jamais le choix et on n’a en général qu’un seul endroit où on peut aller à chaque instant. Super utile, donc.
C’est l’âme de Shiring qui s’enflamme quand sonnent les cloches de Kingsbridge
En parlant de l’univers, il est toujours aussi beau ! Tout est dessiné en 2D, que ce soient les paysages ou les personnages, ce qui donne une unité certaine à l’ensemble du jeu. Chaque environnement regorge de détails et de petites animations en arrière-plan qui nous plongent vraiment dans l’univers, on se croirait aux côtés d’Aliena et de son frère dans le marché, ou devant Jack taillant une sculpture. Les personnages se fondent bien dans le décor (au contraire d’un The Journey Down par exemple, qu’on avait adoré par ailleurs), voire trop : le personnage qu’on joue n’est pas mis en évidence (en surbrillance par exemple, ou avec un curseur à la Sims) et se perd parfois dans la foule, ou passe derrière un arbre mis au premier plan. Il suffit de cliquer quelque part pour faire avancer le personnage et le retrouver… mais c’est tout de même assez perturbant de perdre de vue la personne qu’on incarne.
Quant à la musique de Qui sème le vent, elle est également dans le pur prolongement du jeu précédent, des accents de musique médiévale qui collent très bien aux scènes présentées. On passe de petites mélodies pastorales à une ambiance bien plus sombre lorsque le vent tourne pour l’un de nos personnages, en passant par le bruit de fond d’une cour de château vibrante d’activité. Bref, tout est fait pour nous immerger dans l’univers du roman, et toutes les facettes du jeu s’imbriquent pour nous donner une expérience complète, des décors aux voix en passant par les mélodies d’arrière-plan.
Conclusion Les Piliers de la Terre : Qui sème le vent
Ce deuxième Livre de la saga des Piliers de la Terre est l’exact prolongement du premier jeu, c’est une immersion parfaitement réussie dans un monde médiéval déchiré par les passions des uns et les ambitions des autres. L’ambiance y est parfois un poil plus sombre que dans les premiers chapitres, avec de la violence, du sang et le risque que notre propre personnage meure, mais cela ne définit pas non plus toute l’aventure qui reste plutôt légère et agréable à vivre. Les Piliers de la Terre : Qui sème le vent est donc une bonne suite dans une belle saga, qui est de plus directement accessible si vous aviez acheté le jeu originel : les chapitres supplémentaires se débloquent simplement dans le menu du jeu !