Penny Punching Princess arrive enfin en Europe, deux ans après son apparition sur les PlayStation Vita japonaises. De la même manière que The Longest Five Minutes, ce jeu également signé Nippon Ichi Software tente de dépoussiérer un genre ancien en jouant avec ses propres codes. Ici, c’est le genre Action-RPG qui va avoir le droit à son lifting puisque les mécaniques classiques de gameplay seront associées à un gameplay inédit. En effet, dans ce titre, l’argent sera indispensable si vous souhaitez atteindre le succès. Mais Penny Punching Princess réussi-t-il à bouleverser les codes sans nuire à l’expérience ?
Penny Punching Princess – Une poigne d’or dans un gant de velours
« Pour une poignée de Gold »
Penny Punching Princess vous met dans les chaussures de Princess, une jeune demoiselle dont le titre est clarifié par son prénom. Enfin, c’était son titre puisque la princesse ne l’est malheureusement plus. Son père, le roi, a été évincé du pouvoir. Et c’est la famille Dragoloan qui en a pris le contrôle, profitant de l’évolution de la société qui préfère dorénavant mettre l’argent en avant au détriment de la force brute. Accompagnée de son valet scarabée appelé Sebastien, Princess décide de se venger et de reprendre le contrôle de son pays par la force combinée de ses poings et du fric ! Penny Punching Princess mise plutôt sur l’humour dans son histoire, jouant sur le grotesque plutôt que sur la tragédie. Un humour d’ailleurs souligné à grand renfort de cutscenes faisant office d’interludes entre chaque niveau du jeu, exposées sur un écran encadré du rideau rouge propre au théâtre.
La direction artistique souligne le ton léger du jeu et mêle assez bien l’esthétique 8-bit avec l’univers des dessins animés. Les personnages sont plutôt détaillés même si l’apparence des ennemis est sensiblement identique d’un niveau à l’autre, seules les couleurs changent. Le recyclage ne touche malheureusement pas que les personnages puisque même la construction des niveaux finit par se répéter inlassablement. Au cours de 8 chapitres, c’est presque autant de mondes différents que vous allez devoir traverser, pas si différents malgré leurs thématiques diverses. Enfin, ceci ne reste qu’accessoire puisque cela ne ruine en rien le plaisir du jeu en soi. Chacun des tableaux se déroule comme un niveau de Bayonetta : perspective mise à part, vous devez traverser ceux-ci à la recherche de différents trésors et de temps à autre un combat se lance, entravant votre progression. Il revient donc à vous de défaire vos ennemis en faisant des combos afin d’obtenir plus d’oseille.
« Game with Gold, lots of it! »
Le système de combat est très simple. Vous avez une touche attribuée aux coups rapides et faibles, une autre pour les coups puissants (que vous pouvez charger) et une dernière pour les esquives. Ajoutez à ceci un coup spécial situé sur les gâchettes et qui est propre à l’armure que vous utilisez. Ce coup spécial peut par exemple être une projection ou une charge et aura pour but de compléter votre panel de coups dans l’optique d’améliorer votre score, de privilégier les augmentations statistiques ou vous aider à regagner de la vie.
Mais, comme on vous le disait, le nerf de la guerre dans Penny Punching Princess n’est pas la violence, mais bien la thune. Et pour justifier ceci, introduisons maintenant la calculatrice, votre arme indispensable dans cette aventure. Sur le champ de bataille, cet objet vous permettra de vous octroyer les services d’un de vos ennemis ou des pièges afin de les utiliser à votre avantage. Vous avez bien compris : il faudra bien entendu surveiller votre jauge de vie mais aussi vos fonds afin de progresser et de vous payer les solutions les plus efficaces pour mettre fin au combat.
Enfin, dans le principe, c’est bien, mais son exécution finit par en souffrir. En effet, en invoquant ses services, la calculatrice obstrue beaucoup votre champ de vision et la manipuler revient à user de pas mal de souplesse. Penny Punching Princess vous propose donc le choix entre deux jouabilités différentes et c’est dans ce cas de figure que l’équipe de développement s’illustrent le mieux sans pour autant proposer une solution efficace. Soit vous jouez en tactile et il vous faudra taper manuellement les chiffres et désigner ce que vous soudoyez, soit vous jouez en manuel et il vous faudra utiliser la croix multi-directionnelle pour choisir qui deviendra votre larbin. Malheureusement, dans le feu de l’action, aucune de ces solutions n’est facile à utiliser et peut causer de nombreux ravages à votre jauge de vie.
« Git gud »
L’argent n’a pas qu’un usage dans les donjons : de même que les nombreuses âmes que vous aurez corrompues, puisqu’elles servent également à fabriquer vos armures ou transformer les reliques en points de compétence. Ces points de compétence peuvent ensuite vous octroyer des capacités supplémentaires ou une augmentation de vos statistiques. Les armures sont encore plus importantes puisqu’elles vous apportent une augmentation plus conséquente. Améliorer votre équipement est donc primordial pour poursuivre, puisque les niveaux, ou pire les boss, ne vous feront pas de cadeaux.
Malheureusement, vous vous en doutez, il va donc vous falloir grinder pour progresser. Les monstres continuant d’évoluer, le jeu vous incite à retourner souvent dans les niveaux précédents afin d’acquérir le squelette ou le dragon qui vous permettra d’avoir une armure plus puissante. Ces séances d’allers-retours peuvent se montrer très agaçantes pour les moins courageux des joueurs. Mais le plaisir provoqué par votre victoire en vaut réellement la peine.
Conclusion de Penny Punching Princess
Penny Punching Princess est un action-RPG fun malgré quelques lacunes. Dépenser son argent pour acheter vos plus féroces ennemis ou un des pièges qui entrave votre parcours pour les rallier à votre cause apporte une mécanique réellement intéressante, mais son exécution laisse à désirer. Nous pourrons également regretter d’avoir à parcourir encore et encore les anciens niveaux pour améliorer son équipement afin de passer les challenges les plus difficiles, mais à la manière d’un Monster Hunter, terminer un niveau procure réellement du plaisir tant les pièges peuvent être retors. Malgré ces défauts, le jeu saura plaire aux fans du genre, adeptes de challenge et d’expériences rafraîchissantes.