Le jeu indépendant a de plus en plus le vent en poupe, notamment sur PlayStation 4 où Sony cultive ses relations avec les « petits » développeurs. Si les titres sont plus ou moins inégaux, c’est toujours un plaisir de voir un titre sortir des sentiers battus. Paperbound propose un concept bien à lui mais cela suffit-il à en faire un jeu indispensable ? Réponse dans ce test.
Test de Paperbound sur PlayStation 4
Papier – Ciseau
Paperbound, développé par Dissident Logic, vous propose d’incarner un personnage parmi une sélection et d’affronter jusqu’à trois adversaires dans des petites arènes issues de mondes bien différents (enfer, Egypte, etc). Sur le papier le concept est plutôt intéressant pour les amateurs de parties rapides mais une question se pose immédiatement, pourquoi n’y a-t-il pas de jeu en ligne contre des adversaires humains ? Pour un jeu purement multijoueur, on loupe déjà un point essentiel. Alors certes, la possibilité (de plus en plus rare de nos jours) de jouer jusqu’à 4 offline est une excellente chose mais sans trois amis sous la main il ne vous reste que l’IA et cette dernière n’offre même pas la possibilité de modifier son niveau. On ne peut d’ailleurs pas non plus choisir ses adversaires qui sont sélectionnés aléatoirement par la console. Étrange. Côté personnages d’ailleurs la diversité est de mise avec des personnages classiques (ninja, moine…) mais surtout avec la présence de personnages issus de jeux indépendants tel Juan de l’excellent Guacamelee. Une vraie bonne idée même si le nombre de personnages sélectionnables avoisine seulement la dizaine.
Attention ça va couper chérie !
Quelle que soit l’arme de votre personnage (crayon, sabre…) vous devrez découper vos ennemis. Mais vous aurez également accès à une paire de ciseau que vous pourrez lancer à travers l’arène ainsi qu’à une bombe de peinture pour toucher une large zone. Le nombre de ces objet est paramétrable (1, 3 ou infini), vous permettant ainsi de créer les parties que vous souhaitez. Les modes de jeu sont plutôt habituels avec de la survie (dernier personnage en vie), du classique (nombre de kills) et de la « plume » qui ressemble à un « capture the flag« . Le seul mode de jeu vraiment original est celui du « Roi ». Dans ce dernier vous devrez effectuer le premier kill pour devenir le roi et tant que vous serez dans cet état vos kills compteront, les autres joueurs devront tenter de vous tuer pour devenir le roi à leur tour jusqu’à atteindre un certain score vous permettant de mettre un terme à la partie. Tous ces modes de jeu sont jouables en solo ou en équipe sauf celui de la plume qui n’est accessible qu’en équipe et sur certains niveaux seulement. On regrettera surtout l’absence d’un vrai mode solo scénarisé (ou du moins avec un début et une fin).
Sens dessus-dessous
Paperbound cumule des défauts jusque dans son gameplay. En effet, si ce dernier est de prime abord simpliste (un bouton d’attaque, R3 pour jeter le ciseau dans une direction, un bouton pour l’apesanteur et un bouton pour la bombe) en jeu c’est une toute autre histoire. L’idée de l’apesanteur est plutôt intéressante mais dans les faits cela se traduit par une jouabilité compliquée à maîtriser dans le feu de l’action, surtout que l’IA n’a pas de problèmes, elle. La durée de vie du titre est ainsi variable. Si vous accrochez au concept et que vous avez constamment des amis chez vous alors vous apprécierez mais dans le cas inverse vous risquez de vite passer à autre chose à cause de l’absence de jeu en ligne, d’autant plus que le jeu est répétitif. Un effort a été fait pour traduire le jeu en français mais les fautes d’orthographe sont inacceptables. On a ainsi droit à « mistères », « oeuil », « lueure » ou encore « douleures ». Que d’agressions pour nos pupilles. Certains diront que ce n’est rien mais cela montre surtout un manque de professionnalisme. Pour terminer sur une note positive, les animations et les graphismes sont plutôt sympathiques dans leur style et les décors sont travaillés pour la plupart pour dégager une vraie ambiance. Les musiques également ne sont pas inoubliables mais elles ne fusilleront pas vos tympans, ce qui est déjà une bonne chose.
Conclusion Paperbound
Paperbound est-il un mauvais jeu ? Assurément, car ses (très) nombreux défauts (traduction, apesanteur compliquée à gérer, répétitivité du concept, absence de jeu en ligne…) le pénalisent pour sortir de l’ombre. Si le concept est plutôt rigolo, après plusieurs parties on en sent clairement les limites et le gameplay hasardeux n’aide pas à persévérer. Vendu environ 10€ sur le store, je ne saurais que trop vous conseiller de les investir dans un titre dont vous ne ferez pas le tour en trois heures et qui au final manque vraiment de fun sans amis réels pour en profiter. Un titre à tester avant d’acheter tant sa répétitivité et ses limites se ressentent après quelques parties seulement. Une déception.
Pour en savoir plus sur Paperbound vous pouvez consulter son site officiel ou bien jeter un œil au trailer de lancement ci-dessous.