Vous n’êtes certainement pas nombreux à connaître Pandora’s Tower, ce jeu qui a surtout eu un succès d’estime et non pas commercial, mais qui a su imposer une certaine aura dans le monde de l’action/RPG. Édité par Nintendo himself, ce jeu n’a malheureusement pas profité des ventes phénoménales de la Wii lorsqu’il est sorti en 2012 malgré des notes très engageantes dans la presse spécialisée. Bien heureusement pour ceux qui l’auraient raté à l’époque, la belle Elena, héroïne de Pandora’s Tower revient sur Wii U pour que nous puissions lui venir en aide une nouvelle fois.
Test de Pandora’s Tower sur Wii U
Soigner le mal par le mal
Le non-succès commercial de Pandora’s Tower n’est pas dû à une qualité douteuse du jeu, mais bien à un manque de soutien publicitaire de la part de Nintendo qui n’aura finalement pas su le mettre en avant, voir qui ne l’aura pas mis en avant du tout sur notre beau continent. Cela est bien dommage car Pandora’s Tower est un jeu qui malgré des graphismes moyens à sa sortie, bénéficie d’une histoire tout à fait intéressante. Nous incarnons Aeron, le grand amour d’Elena et l’amour qui unis ces deux-là semble bien plus fort que la guerre qui oppose leurs Royaumes respectifs. Cependant la tragédie réside surtout dans la malédiction venue frapper Elena, une malédiction la transformant petit à petit en une espèce de monstre abominable et répugnant que Aeron va devoir anéantir avec l’aide de Mavda, une vieille femme étrange toujours accompagnée d’un être repoussant. Pour mettre à mal la malédiction, nous allons devoir nous introduire dans les treize tours de la « Brèche » afin de récupérer la chair des Maîtres, une chair que Elena devra consommer intégralement pour vaincre le mal qui la ronge. Au départ on pourrait penser qu’il s’agit d’une histoire d’amour un peu niaise et sans saveur, mais c’était sans compter sur l’un des aspect les plus intéressant du jeu, à savoir l’évolution psychologique des deux amoureux, et plus précisément de Elena. Pendant la partie le temps s’écoule et plus on laisse Elena sans qu’elle ne mange de chair de monstre et plus les effets de la transformation sont visibles sur son corps, la faisant passer par plusieurs états pas toujours faciles à supporter même en tant que joueur, tellement ces derniers sont dérangeants. Je vous laisse donc deviner comment peut se sentir Elena tout au long de l’histoire et les problèmes que cela peut engendrer sur sa façon d’être. En tant que « chevalier servant » il sera de notre devoir de la rassurer, de lui parler, et de lui prouver notre amour en lui offrant du réconfort, mais aussi des cadeaux, ce qui aura pour effet d’augmenter une jauge de « complicité ». On se prend alors rapidement au petit jeu de vouloir faire monter la jauge pour apprendre de plus en plus de choses sur nos deux tourtereaux. Une histoire qui tient toutes ses promesses au fur et à mesure que l’on avance, aboutissant à des moments d’émotion incroyablement forts. Si le jeu accuse le coup sur certains points, ce n’est clairement pas du côté de son univers et de son scénario qui restent aujourd’hui d’un très haut niveau.
Prix raisonnable pour portage limité ?
Bien entendu ce portage possède des limites à commencer par ses graphismes qui ne rendent pas hommage au jeu sur nos écrans de 2015. Pour ma part jouer sur du LED 117 cm n’a pas été possible, je me suis retrouvé avec une cascade de pixels tous plus insupportables les uns que les autres, m’obligeant à jouer sur le GamePad de la Wii U afin de profiter au maximum de cette expérience. La meilleure solution aurait sûrement été de posséder un écran cathodique de bonne facture, donc vous savez quoi faire pour en profiter au mieux si vous franchissez le pas. Côté gameplay, on se retrouve avec quelque chose d’assez basique mais d’évolutif au fil de l’aventure. L’originalité réside dans l’apport de la « chaîne » qui va s’avérer être très utile, celle-ci fait légèrement penser à la chaîne de Shun dans Saint Seiya pour les connaisseurs. Elle nous permet notamment d’interagir avec le décors pour récupérer quelque chose de lointain, ou pour s’accrocher à une paroi ou plus simplement si l’on souhaite attaquer un ennemi. Elle sera décisive dans nos combats contre les boss et permet de récupérer la chair permettant de soigner Elena. Le petit hic dans tout ça, c’est que la maniabilité a pris un sacré coup de plomb dans l’aile du fait que l’on se retrouve à jouer avec le GamePad (sauf si l’on a gardé sa Wiimote) et qu’il est assez laborieux de diriger le curseur servant de viseur pour notre chaîne. Pour les attaques de base et les déplacements, on est dans la simplicité, une arme pour attaquer avec évolution des techniques et des combos et un bouton pour la roulade. En ce qui concerne l’équipement, on l’améliore en fonction des matériaux que l’on récupère dans les tours visitées et Mavda est tout au long de l’aventure notre marchande attitrée afin que nous puissions récupérer des fournitures de base, réparer notre équipement ou bien créer de nouveaux objets. Malgré le petit désagrément du jeu au GamePad, les combats sont nerveux et très sympas, surtout en ce qui concerne les affrontements contre les boss qui donnent parfois pas mal de fil à retordre. L’expérience originelle est donc restée la même de façon globale et ce portage n’apporte absolument aucune plus-value, rendant même graphiquement moins bien du fait de l’évolution technologique de nos écrans. Pour son prix de 14.99 euros, cette version restera tout de même une superbe affaire pour ceux qui, comme moi, n’ont pas eu la chance de pouvoir trouver le jeu à un prix abordable dans le commerce ou sur le marché de l’occasion. En effet, sa faible quantité mise sur le marché à l’époque en fait dorénavant un jeu rare que les joueurs s’arrachent à prix d’or, et cette version dématérialisée se place donc comme le parfait compromis si l’on souhaite toucher à ce petit chef-d’oeuvre de la Wii.
Conclusion Pandora’s Tower
Pandora’s Tower, malgré les années qui passent, reste un must-have pour tout bon fan du genre RPG au sens large. Le jeu possède une histoire d’amour magnifique qui ne tombe finalement jamais dans la niaiserie, une direction artistique de qualité qui fera oublier que les graphismes ont pris un coup de vieux et un gameplay profond et original sur certains points. Si vous êtes amateur de belles OST, alors Pandora’s Tower aura les atouts pour vous séduire et faire de certains morceaux des incontournables de votre collection. Pour 14.99 euros, vous vous retrouverez avec l’un des plus beaux jeu de la Wii et de l’univers RPG, et sa durée de vie en ligne droite de 20 à 25 heures devrait vous occuper un petit moment. Un classique donc que je ne saurais que vous conseiller de faire au plus vite.
Pour plus d’information sur la malédiction d’Elena, je vous invite à vous rendre sur la page officielle.