En 2014 sortait sur nos PC un certain Mini Metro du studio néo-zélandais Dinosaur Polo Club. Un jeu aux graphismes minimalistes, sans pour autant être repoussants, bien au contraire, et qui nous demandait de gérer le transport métropolitain de différentes villes à travers le monde.
Puzzle game réellement réussi et accrocheur, il obtint un vrai petit succès critique et commercial lors de sa sortie et nous ne sommes donc vraiment pas surpris de voir débarquer ce mois-ci Mini Motorways du même studio, reprenant dans les grandes lignes le principe de son aîné, mais cette fois-ci appliqué aux réseaux routiers. Et encore une fois, on s’est pris au jeu, happé par son ambiance et le challenge qu’il propose.
(Test de Mini Motorways réalisée sur PC à partir d’une version commerciale du jeu)
Mini Metro fut pour nous à l’époque une réelle bonne surprise sur laquelle nous avons passé nombre et nombre d’heures à tenter de devenir les meilleurs gestionnaires des divers réseaux métropolitains des différentes villes du jeu, toutes ayant leurs particularités. Ce qui nous avait beaucoup plu à l’époque, c’est ce côté très paisible du jeu, qui faisait d’ailleurs tout pour l’être, des graphismes aux assets sonores, tout en offrant un challenge non négligeable.
Par contre, lorsque l’on parle de gestion, n’allez pas imaginer que l’on avait en main un portefeuille ou que l’on devait s’afférer aussi à réguler les comptes publics, non, Mini Metro est un puzzle game et il y est seulement question de disposer sur une carte au départ vierge les différentes lignes et stations de métro nous permettant de prendre en charge les voyageurs. La difficulté étant que plus le temps passe, plus la demande est forte, plus le réseau devient complexe et plus le temps d’attente aux stations risque de signifier la fin de la partie s’il est trop important.
Alors que l’on se lance une petite partie pour se détendre ou pour tenter de remonter dans les classements mondiaux, Mini Metro se montrait terriblement efficace, et l’est d’ailleurs toujours. Nous sommes aujourd’hui en 2021 et Dinosaur Polo Club a décidé de retenter l’expérience avec Mini Motorways. La mayonnaise va-t-elle de nouveau prendre, ou a-t-elle tourné avec le temps ?
Pour éviter la chute libre
Et l’on est encore une fois tombé dans le panneau. Mini Motorways nous a littéralement scotchés à notre écran comme l’avait si bien fait son prédécesseur et c’est d’autant plus remarquable que finalement, il n’y a pas une grande différence entre les deux jeux. Et c’est ce qui nous a autant déçus que plu, car d’un côté, on était heureux de retrouver une expérience similaire à celle que l’on a connue, et de l’autre, on aurait peut-être aimé en retirer quelque chose de plus.
Notre tâche est simple, construire et gérer le réseau routier de plus en plus dense d’une grande métropole. On voyage de Los Angeles à Dubaï en passant par Tokyo et Manille. Chaque carte présente ses particularités. Cela va des cours d’eau sur lesquels il faut ériger des ponts aux montagnes dans lesquelles il faut creuser des tunnels, le tout pour créer un écosystème urbain digne de ce nom. Comme dans Mini Metro, on ne peut pas faire ce que l’on veut et des règles, telles que devoir respecter un code couleur, régissent notre entreprise.
Car c’est bien beau de vouloir construire un pont, mais encore faut-il le pouvoir et là encore, on retrouve une mécanique de jeu que l’on connaissait déjà. Chaque fin de semaine, on a alors le choix entre deux propositions nous apportant diverses options de construction et il faut ainsi non seulement prendre en compte ses besoins du moment, mais aussi anticiper ce que l’on pourrait nous demander par la suite. On peut d’ailleurs opter pour une autoroute ou un tunnel, comme pour un rond-point ou un feu rouge, choses qui nous permettent de fluidifier le trafic.
Et c’est très important, car les embouteillages sont notre pire ennemi et trop d’attente en un point équivaut à un beau game over. Alors, plus le temps avance, plus les semaines s’écoulent, plus de nouveaux points à desservir vont apparaître sur la carte, qui va elle-même devenir de plus en plus grande, nous demandant alors de réfléchir bien plus la pose de nos routes.
On se retrouve vite à devoir balayer l’écran dans tous les sens pour trouver la moindre faille dans notre réseau routier, alors que le jeu continue lui de faire apparaître de nouveaux points à desservir, ce qui demande une concentration de tous les instants. Il faut même parfois détruire pour reconstruire. Croyez-nous, cela nous a sauvé la mise à plusieurs reprises (profitez de la pause au maximum pour penser votre plan routier).
Mini Metro bis repetita
Mais voilà, oui, on le reconnaît, on a l’impression d’écrire ici ce que l’on aurait pu écrire pour Mini Metro. Hormis quelques menus détails, rien ne change vraiment et on y retrouve d’ailleurs les mêmes graphismes minimalistes proposant une lisibilité impeccable et une sensation de douceur sur laquelle il nous est difficile de mettre des mots. Voir notre petit réseau se créer sous nos yeux, les petites voitures circuler, a quelque chose d’assez satisfaisant et il est gratifiant de relever le challenge tant il est corsé.
C’est ce qu’offre principalement cette routine de gameplay. Il y a certes des classements en ligne, des défis quotidiens et hebdomadaires à relever, mais c’est bien cette sorte de zénitude qui s’installe une fois le jeu lancé qui nous restera et même si Mini Motorways est très/trop similaire à son ancêtre, il n’en reste pas moins une belle expérience visuelle et sensorielle aussi d’ailleurs, avec tous ces petits sons et bruits qui participent à installer une ambiance réellement reposante, tout en se montrant très ludique.
Parce que c’est aussi un redoutable puzzle-game qui a fait bien plus que chauffer nos méninges même si parfois, on a eu l’impression de nous faire un peu avoir par le jeu, car il est arrivé que l’on n’ait eu aucun objet indispensable à notre progression pendant deux à trois semaines et que cela ait conduit à des défaites un peu rageantes pour le coup. De même qu’il arrive que des embouteillages se créent alors que l’on a conçu des routes annexes pour éviter cet écueil, mais malheureusement, l’IA est perfectible et ira toujours au plus rapide, quitte à se retrouver bloquée.
Des petits défauts que l’on espère corrigés au fur et à mesure des mises à jour, même s’ils ne gâchent en rien le ressenti global que l’on a eu en jouant au jeu. En l’état, Mini Motorways nous a absolument ravis parce qu’il nous a offert tout ce que l’on attendait de lui, à savoir résoudre des puzzles intelligents dans une ambiance apaisante et tout en douceur Ce qui est rare et donc précieux.
Mini Motorways est paresseux parce qu’il n’invente ou plutôt ne réinvente absolument rien que n’a déjà fait Mini Metro. Quelques petits ajouts ici et là n’y changeront rien, mais finalement, est-ce là ce que l’on attendait de lui ? Pour nous, la réponse est non, car on espérait retrouver une expérience similaire à celle que l’on a connue il y a quelques années et c’est exactement ce à quoi nous avons eu droit.
Ce qu’on voulait, c’était retrouver une ambiance, une expérience ludique et relaxante, intelligente et dont le minimalisme graphique et sonore collait parfaitement bien à ce qui était proposé. Et c’est ce que l’on a eu finalement et qui a rendu l’expérience pleinement satisfaisante, non dénuée de défauts, mais terriblement addictive. Il fut dur pour nous de nous détourner du jeu, surtout qu’en pleine nuit avec le mode sombre activé, c’est encore plus hypnotisant, et on ne peut que vous conseiller d’y jeter un œil curieux et bien ouvert.
Il fait partie de ces jeux indépendants (ou non d’ailleurs) comme The Pedestrian ou encore The Witness à proposer une expérience qui se joue aussi bien sur le visuel et l’écoute, que sur les puzzles qu’elle propose. À tel point que l’on aimerait essayer ça en VR pour voir ce que cela donneraot, mais nous n’en sommes pas encore là. Par contre, on parie sur un prochain épisode nous demandant de gérer le réseau aérien mondial ! Avouez que c’est alléchant.