Petite curiosité indépendante développée par Reikon Games, Metal Eden vient d’arriver sur nos supports favoris. Fast-FPS très inspiré du reboot de DOOM de 2016, le jeu pourrait de prime abord ressembler aux dizaines de propositions indépendantes qui pullulent sur le marché. Boucle de gameplay simpliste, voire rébarbative, univers de science-fiction aux inspirations cyber-punk bardé de néons et de couloirs métalliques, les premières images dévoilées dans les trailers nous avaient laissés sur notre faim.
Et pourtant, Metal Eden se révèle être plus original qu’il n’y paraît. Mais est-ce suffisant pour se démarquer sur un marché qui regorge de propositions toujours plus originales et ambitieuses ? Metal Eden est-il un Fast-FPS voué à être oublié aussitôt sorti, ou une proposition surprenante qui pourrait très vite se réveler addictive ?
(Test de Metal Eden réalisé sur PlayStation 5 via une copie du jeu fournie par l’éditeur)
Le futur est sombre, et spatial !
Tout d’abord, ce n’est pas grâce à son scénario que Metal Eden nous a séduit, loin de là. Extrêmement simpliste, une voix-off nous expose la situation d’entrée de jeu : dans un lointain futur, l’humanité a réussi à s’affranchir de la mort grâce au Core, une pile permettant de transférer les souvenirs et la personnalité d’un corps à une enveloppe synthétique en cas de décès. Mais bien sûr, cette invention va être utilisée à des fins nettement moins humanistes que prévu. C’est au-dessus de la colonie minière établie sur la planète Vulcain que notre héroïne du jour va en faire les frais. Vous vous réveillez dans le corps d’Aska, une hyper-unité chargée de sauver les cores des citoyens de la station spatiale Moebius.
Vous l’aurez compris, ce n’est pas avec son scénario que le jeu va vous faire mettre la main au portefeuille, mais qu’en est-il de son gameplay et de ses sensations en jeu ? Metal Eden est un fast-FPS inspiré et héritier de DOOM, et la copie de Reikon Games est, plus qu’un calque du titre d’ID Software, un véritable jeu addictif possédant même une âme.
Run and gun
Une fois aux commandes d’Aska, le gameplay s’assimile très rapidement. Notre protagoniste sprinte automatiquement, peut faire des doubles sauts, planer grâce à un jet pack, s’agripper aux plateformes grâce à un grappin et courir sur les murs. Les fameux cores que nous avons cités un peu plus haut peuvent également être extraits à la volée pour, au choix, regagner un peu d’énergie ou être balancés sur vos ennemis en guise de grenades.
En combinant toutes ces fonctionnalités, les combats gagnent en intensité, en verticalité et en rapidité. Ces derniers se localisent surtout dans de grandes arènes qui mettent à votre disposition toutes les structures possibles et imaginables pour utiliser vos compétences. Le sentiment de puissance s’installe rapidement au fur et à mesure de l’acquisition de compétences, mais ne vous y méprenez pas, les synthétiques qui vous barrent le passage s’adapteront aussi à vos nouvelles prouesses.
L’arsenal, relativement complet, peut être amélioré grâce à de la poudre récupérée ici et là dans l’environnement. En avançant dans la partie, vous vous rendrez très vite compte que les améliorations seront essentielles pour les futurs affrontements. Prenons l’exemple de l’arme de base : un fusil d’assaut qui ne possède pas de munitions en soi mais un système de surchauffe. Vous devrez alors changer rapidement d’armes lors des affrontements pour ne pas avoir à attendre la fin de la surchauffe et donc être vulnérable. Les ennemis possèdent chacun une spécificité qui demandera de réagir rapidement et dans un ordre stratégique pour éviter de passer l’arme à gauche. Menaces volantes, indestructibles, équipées de boucliers, rapides… Il y en a pour tous les goûts.
Après avoir triomphé de vos premières arènes vous intégrerez très vite la stratégie à adopter dans les différentes situations. Et même quand vous vous croyez à l’abri lors de vos déambulations entre chaque arène, plusieurs créatures belliqueuses pourront vous tomber dessus ! Mais pas de panique, car en plus de s’inspirer du Doom Slayer, Aska a très bien appris de Samus Arran et de sa morphball. En effet, lors des séquences transitoires, vous pourrez vous métamorphoser en boule à réaction armé d’un tazer et de missiles. Une variation simple, mais qui amène de la fraîcheur aux sombres couloirs de la station orbitale et de Vulcain.
Entre hommage, inspiration et originalité
Lors de notre promenade mouvementée sur Moebius et Vulcain, les décors et panoramas découverts nous ont fait dire que les développeurs connaissaient leurs classiques : la station Moebius, clin d’œil évident à Jean Giraud et à ses constructions hallucinées dans les pages de l’Incal, l’armure de l’héroïne, savant mélange des pilotes d’Evangelion et de Pacific Rim, et la surface de la planète Vulcain trouvant son identité quelque part entre les créations d’Enki Bilal pour Nikopol et celles de Patrick Tatopoulos sur Stargate. La direction artistique parlera à tous les fans de science-fiction mais également à ceux de DOOM.
Plusieurs sections de niveaux, sans non plus atteindre la case plagiat, nous ont aussi fait penser à la surface d’Argent D’Nur qu’a foulé le Doom Slayer en 2016. En puisant dans différentes sources d’inspiration, Metal Eden opère un mélange pour, en fin de compte, modeler sa propre originalité. Certes l’univers dépeint peut sembler peu original, vu dans pléthore d’autres jeux du genre et le gameplay simpliste, mais une fois le jeu lancé l’aventure prend aux tripes et la dose de dopamine libérée lors des affrontements nous ramène en 2016. La comparaison avec Doom pourrait paraître maladroite, mais manette en main le plaisir est là et la surprise est encore plus grande, surtout quand le nom de Metal Eden ne vous parlait pas forcément de prime abord.
Nous n’attendions pas grand-chose de Metal Eden. Et pourtant le titre de Reikon Games se révèle être une excellente surprise qui a su s’inspirer des plus grands tout en proposant quelque chose de neuf à sa manière. Avec son univers graphique hommage aux grandes œuvres de science-fiction et sa boucle de gameplay plus qu’efficace, le jeu se révèle être une excellente surprise. Bien plus qu’un simple jeu indépendant se contentant de pomper allégrement chez les voisins, Metal Eden apporte sa petite pierre à l’édifice et se trouve être diablement addictif et chronophage une fois la manette en main.