Nous nous posions la question il y a quelques temps, et Megabonk vient nous le rappeler : qu’est-il advenu du genre Survivor ? Enfermé dans sa boucle de gameplay qui consiste à se déplacer en accumulant les power-ups jusqu’à voir les monstres déborder complètement le personnage, le genre est finalement assez rarement sorti de son moule originel pour prendre de vrais risques. Certes, les systèmes d’amélioration de certains titres sont relativement neufs, mais rien qui ne transcende le genre au point d’envisager une inspiration pour l’avenir. C’est là qu’intervient Megabonk, développé en solo par son créateur, Vedinad. Le titre ne promet pas grand-chose de plus que les autres, à un détail près : tout se passe en 3D.
(Test de Megabonk sur PC réalisé à partir d’une version commerciale du jeu)
Megabonk got sick move yo
Au-delà de son corpus de base de Survivor et des codes associés, Megabonk s’inspire de deux influences majeures : Risk of Rain 2 et la culture internet. Tout est prétexte à la blague, et les références se multiplient au fil des secrets débloqués. On se balade sur l’une des cartes aux commandes d’un singe sobrement baptisé Monke, d’un « Megachad » ou d’un personnage qui ressemble à s’y méprendre à ceux que l’on trouve dans les backrooms, tout cela au milieu d’avatars plus traditionnels comme le chevalier ou le pistolero robot. Au fil des améliorations, on trouve des objets aux noms amusants comme « Za Warudo » ou le fameux « Bonk« , et l’esthétique globale du jeu transpire la culture d’internet.
Si l’on se fiche un peu de l’aspect visuel du jeu (ce n’est de toute façon pas ce qu’on recherche dans ce genre de titre), on est en revanche agréablement surpris par la musique. Megabonk offre en effet une piste sonore par personnage et une rotation aléatoire si le même personnage revient trop souvent. Rythmée et entraînante, la musique joue un rôle majeur dans l’adrénaline globale du jeu !
Bonk bonk bonk bonk, I want you in my bonk
Megabonk réussit un tour de force assez stupéfiant : celui de n’avoir jamais de raté de rythme. C’est le genre de jeu dans lequel on s’engage pour 15 minutes pour finalement y passer deux ou trois heures, la faute à un flow quasiment irréprochable. L’action ne s’arrête jamais, et un système de quêtes et d’objets à débloquer très malin nous pousse constamment à nous dire qu’il manque juste une run.
Pour débloquer de nouveaux éléments, il faut d’abord compléter une quête, qui est évidemment liée aux succès Steam. Ces quêtes varient du simple nombre de monstres à tuer avec une arme à des choses plus complexes, comme trouver un coffre secret ou terminer un niveau très rapidement. Une fois la quête accomplie, on obtient des pièces d’argent (que l’on récupère aussi au fil des parties) qui permettent d’acheter ce que l’on a débloqué pour s’en servir en jeu. Objets, armes, personnages : tout y passe, et le goût de « reviens-y » est si fort qu’on ne peut s’empêcher de relancer une partie.
Ce qui est frappant dans la construction de Megabonk, c’est que les influences de Vampire Survivor et de Risk of Rain 2 sont quasiment retranscrites telles quelles. L’ouverture des coffres est exactement similaire à celle de Vampire Survivor, tandis que l’interface et l’interaction globale sont foncièrement celles de Risk of Rain 2.
On trouve les mêmes autels à objets aléatoires et payants, les stations qui permettent d’échanger un objet contre un autre et les sanctuaires à charger. On retrouve également les mécaniques fondamentales de Vampire Survivor avec les vagues d’ennemis, les boss de mi-run et les objets qui s’accumulent pour former un build ridiculement puissant.
On n’en attendait rien, on a même vaguement ri en voyant le trailer de Megabonk. Le titre ressemblait à s’y méprendre à une blague vaseuse qui ne ferait que mal vieillir. Et pourtant, il n’en est rien. Vedinad nous propose ici une version simple mais addictive d’un jeu que nous avons déjà parcouru des dizaines de fois. Sans une once d’originalité, le titre parvient à créer une expérience monstrueusement addictive en se contentant de prendre le meilleur de ce qui existe déjà, et ce, avec un œil de designer qui lui a permis de faire les meilleurs choix possibles.
Si vous avez apprécié n’importe quel survivor disponible sur les différentes boutiques en ligne, nul doute que celui-ci est un incontournable en attendant la prochaine mouture.