Masters of Anima est un jeu développé par le studio indépendant lyonnais Passtech Games, studio déjà reconnu pour son premier titre : Space Run. Ici, pour cette nouvelle expérience, le studio nous propose de découvrir un jeu de stratégie du style Pikmin-like où vous dirigez Otto, un jeune Animancien, vers les bras de sa chère et tendre qui lui a été retirée. Malgré une exposition qui ne manque pas d’amour, Masters of Anima a-t-il ce qu’il faut pour faire fondre nos cœurs, ou va-t-il nous laisser de marbre ?
Test Masters of Anima – Animé de bonnes intentions ?
Rock and Rules
Bienvenue dans le monde de Spark, mesdames et messieurs. Ce monde est la terre des Animanciens, mages légendaires possédant la capacité d’invoquer des gardiens, créatures de roche et de magie animées par l’esprit de celui qui les contrôle. Ce pouvoir fut offert à leurs ancêtres alors que le Mont Spark (oui, c’est un peu comme si tout dans le monde s’appelait Spark) déchaîna sur Terre des Golems, gardiens corrompus par l’Anima qu’on trouve au cœur de cette montagne. Les Animanciens ont donc scellé cet Anima corrompu avec l’Égide et couvert le monde de Merveilles, statues habitées d’Anima positifs installées comme remparts à une possible nouvelle invasion de Golems. Du temps a passé depuis lorsque vous rencontrez Otto, apprenti Animancien, alors qu’il s’apprête à passer son test d’aptitude. Pas franchement impliqué d’ailleurs le bougre ! Médiocre mage, il est cependant fiancé à Ana, la meilleure Animancienne vivante. Bref, c’est au cours de son examen que le Mont Spark déchaîne son Anima corrompu sur le monde. En effet, Zahr, un Animancien renégat, a décidé de détruire l’Égide pour libérer l’Anima du « joug » des anciens. Pour mener à terme sa mission, il a besoin d’Ana qu’il scelle dans trois pierres qu’il va utiliser afin de libérer le Mont Spark. Ainsi Otto décide de partir à la poursuite de Zahr pour sauver son aimée et accessoirement sauver le monde.
Hormis une histoire des plus convenues qui rappelle un croisement entre The Legend of Zelda et Avatar (le dernier maître de l’air, pas le Pocahontas bleu de J. Cameron), Masters of Anima surprend déjà par le soin apporté à son univers. À l’image de l’histoire assez travaillée (malgré l’usage fréquent de conventions), les niveaux sont simples mais très propres et agréablement colorés. Les décors sont élégants, assez fournis et tout apparaît avec beaucoup de clarté. On peut néanmoins y reprocher un certain manque de vie. L’histoire se présente au travers de cutscenes légèrement animées et entièrement doublées en anglais. Les dessins sont en plus soignés et élégants. Les musiques également, sans être transcendantes, restent agréables à l’écoute, même si aucun thème ne se démarque réellement.
Qui veut la paix prépare la pierre
Le nerf de la guerre repose bien entendu dans la jouabilité. À l’instar de tout Pikmin-like, votre héros fait office de curseur. Enfin, un peu plus puisque Masters of Anima revêt aussi une belle tunique de jeu action-aventure. La caméra suit Otto de dessus alors qu’il parcourt les différents décors de Spark. Au menu, puzzles et combats. Otto peut distribuer des coups de bâton afin de casser les obstacles ou se défendre mais il ne fera pas de miracle à lui seul. Pour le reste, laissez faire les gardiens. Ces derniers ne peuvent être invoqués que si vous possédez assez d’Anima, Anima que vous pourrez retrouver en trouvant des orbes après avoir brisé des vases ou en coupant des plantes.
Au cours de votre aventure, vous débloquerez 5 sortes de gardiens différents, chacun ayant des compétences propres à l’intérieur et à l’extérieur des combats. Les Protecteurs vous permettent de pousser des statues ou de briser des obstacles hors combat, et en combat représentent vos forces de corps à corps. Les Sentinelles, unités armées d’arcs, peuvent simplement viser les cibles à distance. Les Catalystes sont des unités de support en combat, prélevant de l’Anima chez l’ennemi afin de vous le donner. Les Invocateurs, eux, peuvent invoquer leurs propres minions afin de combattre. Et enfin, la dernière catégorie est intimement liée à une compétence d’Otto : le Cri de Guerre, permettant de renforcer ses guerriers pour asséner un grand coup aux Golems vous faisant face. Le Commandant, dernier gardien, peut attaquer les ennemis mais prend le relais de votre cri de guerre, boostant les unités qui l’entourent.
Avec tout ça en tête, il vous faut jongler dans des arènes juste assez spacieuses pour que vos combats ne se transforment pas en foutoirs. Honnêtement, manipuler autant d’unités à la fois n’est pas évident surtout qu’en fin de partie, c’est des armées d’une centaine de soldats que vous pourrez manipuler. Pour commander une unité spécifique, il vous faut jongler en appuyant sur les gâchettes, cependant vous devez composer avec 5 unités différentes, donc pour peu que dans le combat vos doigts paniquent, vous allez probablement vous retrouver à diriger la mauvaise unité et voir en réponse à ceci la moitié de vos forces se faire pulvériser par le Golem. Très lourd prix à payer qui se transformera probablement en une défaite. Perdre n’est pas vraiment pénalisant en revanche. Notez enfin que comme dernier recours, vous pouvez bien faire disparaître une partie de vos unités, récupérer leur Anima et invoquer autre chose ou les réinvoquer ailleurs pour éviter un gros coup dur.
Entraînement à la Rock-y !
Masters of Anima propose également des éléments de RPG au sein du jeu. Vos péripéties vous apporteront des points d’expérience en fonction du résultat de vos combats. Comme dans tout les jeux de stratégie, vos prestations sont notées par une lettre et plus votre score est élevé, plus vous obtiendrez de points d’expérience. Une fois assez de points obtenus pour gagner un niveau, un point de compétence vous est offert. Ce point de compétence peut être utilisé entre chaque niveau afin d’offrir des talents à Otto ou à ses gardiens. À vous de choisir qui vous souhaitez renforcer.
Le jeu peut honnêtement se terminer sans avoir besoin de grinder mais la solidité de votre armée est une notion relative. Même si les unités de front peuvent encaisser quelques coups, les unités en retrait sont comme des feuilles de papier face aux coups de vos adversaires. Ainsi, monter des niveaux et les renforcer peut rendre l’expérience plus agréable pour ceux qui ont des difficultés car les ennemis ne se laisseront pas faire. En revanche, en réfléchissant calmement, on peut comprendre le rythme du combat et faire pencher la balance de son côté. Mais tout au contraire, on peut se retrouver à perdre toute son armée à la suite d’une action malheureuse.
Conclusion de Masters of Anima
Masters of Anima est une bonne expérience. Le gameplay, même s’il n’est pas évident à aborder et encore plus à maîtriser, finit par se prendre en main et se trouve même plaisant. Vaincre des ennemis coriaces est jouissif et vous incite à toujours vous préparer pour vos prochains affrontements. Le jeu ayant été testé sur Switch, nous ne souhaitions pas le pénaliser plus tant les autres versions lui seront probablement similaires. Il est en revanche nécessaire de noter que cette mouture nomade souffre de son upscaling en mode TV. En résultent des sautes de frames et des cutscenes qui bavent. Ces défauts sont toutefois moins perceptibles en portable. Les fans seront probablement ravis de retrouver ce genre sur console, et ce quelle que soit la machine sur laquelle ils auront choisi d’y jouer.