Depuis le temps que la série existe, vous avez sûrement déjà joué à un opus de Mario Party, et cette année, c’est le treizième de la saga. Même si son nom indique dix, c’est en réalité le treizième, car la saga est également sortie sur console portable sans être numéroté. Je disais donc que cette année sortait Mario Party 10, qui aurait pu s’appeler Mario Party 10 : la revanche de Bowser. Pourquoi ? Je vous propose de le découvrir dans ce test.
Test de Mario Party 10 sur Wii U
Mario Party 10 : la revanche de Bowser
Tout d’abord, il faut savoir que dans Mario Party 10, il y a du contenu à foison. Nous avons donc la possibilité de jouer avec nos Amiibo, de revêtir la carapace de Bowser, de jouer de manière classique, de faire des mini-jeux et d’acheter du contenu pour continuer l’aventure. Afin de s’y retrouver, je vous propose d’aborder les sujets chacun leur tour, commençons par l’une des grandes innovations du titre, avec le Mode Bowser Party, premier lancer de dés. Dans ce nouveau party-game de la saga, nous avons la chance d’aborder l’aventure sous un nouveau regard, celui du terrible Bowser. En effet, Nintendo a dû trouver intéressant de nous mettre dans la peau du méchant gros koopa afin de renverser la vapeur et de casser la monotonie qui nous guette (trop souvent) dans ce genre de titre. Je trouve ce pari très audacieux de la part de la marque et je dois dire qu’il est plutôt réussi.
Prendre un titre comme Mario Party et le retravailler afin de le voir sous un nouveau jour est réellement une bonne idée et un défi de taille. Pour vous narrer un peu le contexte, c’est très simple : vous devez massacrer les autres joueurs avant qu’ils ne passent la ligne d’arrivée. Vous incarnez donc Bowser et vous devez pourchasser sur le plateau les autres joueurs. Pour cela, vous devrez lancer les dés, une fois l’adversaire rattrapé, un mini-jeu se déclenchera, le but étant de retirer à l’ennemi un maximum de vie. Une fois leur compteur à zéro, ils se retrouveront sur le banc de touche. Toutefois, ces derniers continueront à aider les joueurs restants en leur lançant des dés spéciaux, il est comme ça Bowser, méchant, mais pas trop. Je dois avouer avoir pris un immense plaisir, Gamepad en main, à revêtir le rôle du méchant. cet aspect donne une vague de renouveau au titre, l’acharnement dont j’ai fait preuve envers Mario me vaudrait au moins trente ans de prison pour acte de barbarie.
Les mini-jeux, quant à eux, laissent toujours une échappatoire aux autres personnages, il vous sera très difficile de tous les anéantir sur un seul défi. Brûler, frapper, écraser, sont au programme de ce mode. Toutefois, Bowser étant ce qu’il est, aura souvent recours à la tricherie pour ne pas se laisser distancer, ce qui a tendance à fausser un peu le jeu mais cela ne surprendra personne que ce méchant ancestral soit mauvais joueur. La méthode pour lancer les dés est, quant à elle, inadéquate aux petites mains, il vous faudra saisir le Gamepad à deux mains, appuyer sur deux touches en même temps et le secouer afin que cette maléfique tortue lance les dés. Le Mode Bowser Party est audacieux, car il n’est pas toujours facile de pousser un joueur à se mettre dans la peau du méchant. Cette fois, cette transition se fait le plus naturellement possible, pour une fois que Mario et ses copains ne sont pas le centre d’intérêt, on en profite à fond.
Les Amiibo, un DLC dissimulé ?
Dernièrement, Nintendo s’est lancé dans la course aux figurines connectées, en lançant les Amiibo, ça vous le savez. Mais là où cela devient usant, c’est que la firme a sorti une édition spéciale pour Mario Party 10 et si vous n’avez pas les bonnes statuettes, vous vous ferez refouler à l’entrée. Les Amiibo classiques ne vous apportent que des cartes à gratter, qui vous font gagner des étoiles que vous pouvez utiliser dans la boutique, mais nous en parlerons plus tard. Le seul moyen d’accéder au plateau dédié aux Amiibo, c’est d’avoir une figurine de la collection Mario Party (ceux au socle rouge). Si vous êtes l’heureux propriétaire d’un Amiibo Mario Party, vous aurez accès à un contenu au goût de déjà-vu. En effet, dans le mode Amiibo, retour sur les règles de base, vous évoluez sur des plateaux classiques, sur 10 manches, vous récoltez des pièces, et vous avancez afin d’acheter l’étoile. Votre Amiibo sera modélisé par un pion à son effigie.
Chaque fois que vous devrez lancer les dés, la figurine vous sera demandée, alors ne la rangez pas trop vite. Cette manœuvre vous permettra également d’avoir accès à des power-ups, rappelons au passage que chaque personnage a sa propre signature à ce niveau. L’un des points forts de ce mode, c’est que vous pouvez modeler le jeu à votre sauce, car certaines parties du plateau son interchangeables, ce qui donne à ce mode une certaine liberté. Une nouvelle fois, vous devrez affronter vos amis ou ennemis dans des mini-jeux, afin de recueillir des pièces qui vous serviront à l’achat de l’étoile. Pour ma part, je n’ai pas adhéré à ce mode, en effet, il est quelque peu dépourvu d’intérêt, les plateaux sont basiques (sans routes annexes), les Amiibo auraient pu être utilisés d’une autre manière. Après, ça reste une histoire de goûts, ce format « jeux de l’oie » en séduira sûrement plus d’un ou une de par son interactivité avec les figurines. Mais à environ 15 € l’Amiibo spécial Mario Party 10, ça fait cher le tour de plateau.
En voiture, prêt pour le départ
Le mode classique reprend les bases de Mario Party 9, vous embarquez dans un véhicule avec vos acolytes, vous pilotez cet engin à tour de rôle et avancez au rythme des dés. Cette façon d’avancer a ses avantages, mais aussi ses inconvénients. La partie se joue de la même manière stipulée plus haut, on avance afin de recueillir des mini-étoiles, et c’est celui qui en a le plus, une fois la ligne d’arrivée passée, qui gagne. Petite nouveauté, c’est que le terrible Bowser (ou Toad selon le plateau) est prisonnier derrière les barreaux, qui s’ouvrent au rythme de vos lancers de dés. En effet, six verrous retiennent la bête (ou le champignon), si vous faites 1 la sécurité du barreau 1 saute, et ainsi de suite, jusqu’à libérer la colère de Bowser (ou la bonté de Toad), ainsi, vous aurez à jouer d’intelligence et avec vos dés spéciaux pour éviter que Bowser ne sorte de sa cage trop rapidement, et ne chamboule le plateau. Le fait que tout le monde soit dans ce véhicule est un bien pour un mal, vous devrez continuer sur la même voie qu’a choisie votre adversaire, la partie, se joue donc quatre fois plus vite, c’est justement ce qui m’a déplu (encore) car cela retire une part de compétitivité avec les autres participants.
Le seul moment où vous vous frotterez à vos ennemis sera lors des mini-jeux proposés. Sur ce point Nintendo a mis le paquet, même si certains d’entre eux vous rappelleront quelque chose, l’innovation et l’humour de ces derniers vous offriront de bons moments. La diversité de ces mini-jeux est également appréciable, que vous soyez plus à l’aise avec des jeux de rapidité, de réflexion, de chance ou autres, tous les goûts sont représentés. Pour ma part j’ai apprécié les jeux tel Combo de Bob-Ombs où la réaction en chaîne est au centre du titre, ou encore Football en équilibre où vous devez faire une partie de foot sur un ballon, pas si facile à manœuvrer, je vous l’assure. Lors de votre épopée, vous devrez passer par deux donjons, l’un étant situé vers le milieu de partie, vous y affronterez un mini-boss qui, une fois vaincu, vous remettra des étoiles. Le second se trouve sur la ligne d’arrivée, il donnera également au gagnant un bon paquet d’étoiles, ce qui peut inverser la vapeur et vous faire passer la première place sous le nez. Tout n’est jamais gagné d’avance dans Mario Party 10, à de nombreuses reprises, je me suis fait dépouiller de mes petites étoiles si durement gagnées à quelques cases de l’arrivée, la rage ultime en somme (ça me rappelle une certaine carapace bleue tout ça…). Une fois la ligne d’arrivée franchie et le boss de fin anéanti, vous serez jugé sur vos performances. Vous pourrez recevoir avant de monter sur le podium des petites étoiles soit parce que vous avez avancé vite, ou peu, soit pour les mini-games gagnés, enfin, c’est totalement aléatoire. Chaque plateau offre sa part de nouveauté au niveau des décors et des embûches, même si le principe de base reste identique, cette variété de plateaux et une vraie bouffée d’oxygène.
Une boutique au rayon peu garni
Je vous en parlais plus haut, Mario Party 10 contient une boutique. Grâce à vos Amiibo ou aux parties jouées, vous récupérez des mini-étoiles, qui vous servent dans la boutique, toutefois, cette dernière est peu garnie. Elle vous proposera d’échanger vos gains contre des véhicules, des personnages cachés, des musiques ou encore des poses, rien de bien attrayant, la seule chose que j’ai trouvée de valable dans la boutique, c’est un niveau de difficulté supérieur pour l’IA. Le reste est fade et assez dépourvu d’intérêt. Par ailleurs, une cession de jeu qui n’a rien à voir au premier abord avec Mario Party est présente, et ça, c’est vraiment très sympa si vous n’avez pas envie de vous plonger dans une partie d’une demi-heure, vous pourrez faire une partie de badminton, de pseudo-Tetris ou encore défier Bowser ou son terrible gamin à travers une série de défis. L’idée est fort bien pensée et la difficulté est au rendez-vous, je vous l’assure, ma première partie de badminton contre Waluigi s’est traduite par une écrasante victoire de sa part (la honte s’abat sur mes épaules, mais gare à toi Waluigi si je te croise sur le plateau et que Bowser est de mon côté, ma vengeance sera terrible). Vous pourrez également découvrir le studio photos qui vous permet de prendre des photos de vos personnages en pleine pose, cela dans le but de les mettre sur Miiverse, ce principe réjouira les accros aux réseaux sociaux, les autres n’y verront pas vraiment d’intérêt.
Mario Party 10, dans son ensemble
Le dernier point que j’aimerais aborder avec vous tourne autour des graphismes, de l’ambiance et de la musique. Pas besoin, je pense, de vous indiquer que nous retrouvons la griffe Nintendo dans les moindres recoins du titre, et c’est une nouvelle fois une joie de tâter un bon jeu made in Nintendo. Les couleurs sont vives, la représentation des personnages est minutieuse et sans défaut, la HD réussit parfaitement à nos amis. Les décors sont soignés, les arrière-plans (si souvent négligés dans le monde vidéoludique) sont souvent le théâtre de petits détails amusants. La musique est également fidèle à l’univers de Nintendo, les bruitages des personnages sont différents selon l’environnement, je vous l’assure Mario n’a pas du tout la même voix sous la mer. Le Gamepad quant à lui est au centre d’un seul mode, celui de Bowser, la plupart du temps, il ne vous servira qu’à regarder le monstre derrière les barreaux, dommage. Mario Party 10 est un régal pour les yeux et les oreilles, l’ambiance est fidèle et c’est que l’on aime dans les Mario Party.
Conclusion Mario Party 10
Vous l’aurez compris à la lecture de ce test, Mario Party 10 est à double tranchant. De bonnes idées sont au rendez-vous bien que quelque peu mal exploitées, je parle pour le coup du mode Amiibo, mais c’est un bon début, le reste du soft, c’est un Mario Party pur et dur. On y retrouve donc les fondamentaux de la licence, et c’est ça qui plaît. La petite touche de renouveau nous mettant à la place de Bowser pimente aisément le titre et nous donne une nouvelle vision des choses. Côté boutique, j’aurais aimé pour ma part retrouver d’autre contenu, la possibilité d’acheter des compétences spéciales, comme bloquer ou modifier un lancer de dés adverse. Une autre chose que Big N pourrait mettre en place sur son prochain titre, c’est un éditeur de parcours afin de créer son propre plateau, enfin bref, on reste un peu sur sa faim, mais il faut dire aussi que j’ai un appétit pantagruélique sur ce point. Encore un petit effort de la part de la firme et elle tiendra alors un titre incontournable du genre.