Sorti en 2009 sur Wii puis en 2012 sur PlayStation Vita, Little King’s Story est arrivé cette année sur Steam. Mélange d’aventure et de gestion, le jeu a su charmer les joueurs par son mélange d’influences, son design enfantin et sa variété de mécanismes. Little King’s Story mélange aventure et gestion dans un univers heroic-fantasy et emprunte des éléments à des titres tels que Pikmin, Harvest Moon, Final Fantasy Crystal Chronicles: My Life as a King et Animal Crossing. Alors, est-ce que cette transition tardive et inattendue sur PC vaut le coup ?
Little King’s Story fait peau neuve sur PC
Un début digne d’un conte de fées
Little King’s Story, comme son nom le laisse présager, commence tel un conte de fée. A travers une cinématique nous plongeons dans l’histoire mettant en scène un petit garçon qui, un jour, en jouant seul dans sa chambre, est interrompu par une famille de vilains rats. En les pourchassant hors de sa chambre, il est soudainement projeté dans une forêt vaste et mystérieuse, où il tombe sur une couronne magique qui lui confère le pouvoir de commander. Le petit garçon, accompagné de ses amis Liam, Verde et Howser le chevalier à la vache, devient contre toute attente le chef du petit royaume malchanceux d’Alboko.
Il faut avant tout préciser que ce jeu est un portage de la version sur Wii. Quelques apports techniques et des améliorations graphiques ont été apportés au jeu pour s’adapter au support PC. Néanmoins, si vous avez déjà joué au jeu vous n’aurez pas de grandes surprises : ce dernier est quasiment resté le même et les différences sont très minimes pour les habitués. N’ayant jamais joué au jeu d’origine, le test que vous allez lire sera centré sur le jeu Little King’s Story en lui-même et non pas sur toutes les modifications que son arrivée sur PC a pu entraîner.
Une fois la cinématique passée, nous apprenons donc les bases du jeu grâce un tutoriel inclus dans l’histoire. Votre but est d’élever votre royaume fraîchement acquis hors de la pauvreté et de l’inconnu. Eh oui, les enfants ne sont pas aussi innocents qu’on pourrait le croire ! Le but de notre héros – et donc le vôtre – est de faire prospérer son royaume au maximum pour atteindre des sommets de pouvoir et de richesse. Conseillé par l’ambitieux Howser et soutenu par les citoyens d’Alboko (qui n’ont en vérité pas tellement le choix), vous allez travailler à accomplir ce qui est devenu votre but ultime : dominer le monde ! Il vous faudra, pour réaliser cet objectif, quotidiennement recruter des villageois et partir à la recherche de trésors pour remplir les caisses.
Le rêve d’un enfant, c’est du sérieux !
Le conte se teinte vite d’une petite pointe de cynisme adulte, produisant une aventure loufoque et passionnante. Ne vous laissez pas tromper par l’aspect enfantin du jeu : votre objectif est très sérieux. Il s’agit bien ici de conquêtes, de pouvoir, d’ambition et d’appât du gain. Le jeu, reprenant des mécanismes bien connus, n’est pas pour autant stupidement simple. Il vous faudra construire de nouveaux bâtiments, organiser la vie de votre royaume et sa progression. Grâce à votre expansion, vous pourrez également spécialiser vos sujets pour qu’ils accomplissent leurs tâches plus efficacement. Et chacun a son utilité ! C’est pour cela qu’il vous sera nécessaire de former des paysans, mais aussi des charpentiers ou même des soldats et des archers. Les ressources ont également leur importance et vous seront utiles pour construire de nouveaux bâtiments. Pour corser la difficulté, vous serez confronté à des « démons », des monstres qui vous barrent l’accès à celles-ci.
Little King’s Story reprend donc des mécaniques bien connus de ce genre de jeu de construction et de gestion. Vous devrez faire de nombreux allers et retours entre votre château et les zones intéressantes, ce qui peut demander un peu de patience au risque de se lasser très vite. Mais pour les joueurs qui parviendront à s’accrocher, des récompenses les attendent, puisque des nouveautés ne cesseront de venir s’ajouter et vous permettront d’alléger votre fardeau de souverain. Exemple notable : le canon-vache, qui vous permettra d’accéder à des points éloignés de la carte sans avoir à vous faire tout le trajet.
Une fois votre royaume suffisamment développé, on en vient au point le plus important : la conquête du monde ! Sous les traits de votre petit héros vous devrez partir à la guerre, subir des pertes, gagner de nouveaux territoires ou perdre les batailles. Les villageois dont vous vous êtes occupé avec tant d’efforts pourront même perdre la vie, mais rassurez-vous, le monde des enfants n’est pas si cruel. Une fois leur âme montée au ciel, elle peut redescendre dans une petite jarre sur la plage à côté du château. Les villageois perdus renaîtront alors enfants et le resteront pour quelques temps.
Un jeu pour enfants ?
Comme dit précédemment, l’apparence enfantine du jeu est bien trompeuse. Le jeu propose déjà une diversité d’activités : la construction, la gestion, la conquête mais également la recherche de trésors, l’idéal pour pouvoir continuer vos travaux ou vous prémunir des défis lancés par les souverains adversaires. Le design naïf et les environnements vastes tenteront de vous tromper, vous faisant croire que la tâche sera facile. Mais très vite, un premier obstacle apparaît : votre seul point de sauvegarde, c’est votre château. Ô frustration, et tout particulièrement quand votre très longue mission finit par se conclure par la victoire de votre adversaire. La prise en main demande également un certain temps d’adaptation – enfin sauf si vous connaissiez les versions précédentes. Par exemple, quand les sujets qui vous suivent commencent à être de plus en plus nombreux, il devient difficile de ne pas en perdre en route : vous devrez alors faire demi-tour pour récupérer vos loyaux sujets égarés.
Autre point que nous pouvons relever : l’univers du jeu, particulièrement mis en valeur par la musique, essentiellement classique. On redécouvre donc le Boléro de Ravel, le Carmen de Bizet et d’autres morceaux dans une version remixée et parfaitement adaptée à l’ambiance très particulière du monde de Little King’s Story. Le jeu offre d’ailleurs une très belle diversité de personnages, chacun possédant des caractéristiques qui lui sont propres, en plus de posséder une bonne qualité d’écriture mêlant une dose suffisante d’humour et de lecture à double sens. Dialoguer avec vos sujets et conseillers risque de vous surprendre plus d’une fois.
Conclusion Little King’s Story
Little King’s Story est, au premier abord, un jeu enfantin au gameplay simple. Au premier abord seulement ! Le jeu saura très vite vous proposer quelques challenges et, si vous réussissez à surmonter la répétition de certaines missions, vous découvrirez rapidement des nouveautés qui sauront vous faire apprécier ce titre. Si vous ne connaissiez pas le jeu, sa transition sur PC est donc une belle manière de le découvrir. Si, au contraire, vous aviez déjà eu l’occasion d’y jouer, la version PC n’aura pas véritablement d’attraits pour vous. Les modifications apportées sont hélas trop mineures.