Avec la sortie de son trailer en octobre dernier, le titre de Destructive Creations avait clairement fait couler beaucoup d’encre, que ce soit chez les médias spécialisés ou non. Il faut dire que Hatred avait tout pour faire polémique : on y incarne un homme seul dont le but semble être uniquement de massacrer des innocents. Là où le titre tranchait avec des titres comme GTA ou Postal, c’est que cela semblait être l’unique objectif du protagoniste, et donc du joueur.
Test de Hatred sur PC
Tuez votre prochain
Mettez les choses au clair immédiatement : Hatred n’est pas le titre subversif et ultra-violent que nous ont vendu les développeurs, n’en déplaise aux reviewers Steam ayant apprécié le jeu, et dont la plupart ont l’air d’avoir au maximum 15 ans. Le pitch du jeu, que vous connaissez probablement, est assez simple : tuer, tuer, tuer. En réalité, il s’agit plus d’aller tuer des personnes à un point A, B ou C avant de quitter un niveau puis de… recommencer. Hors de tous problèmes d’optimisation, d’IA ou de gameplay (j’y reviendrai plus tard), le principal défaut d’Hatred est d’être horriblement répétitif. Si j’admets qu’il est difficile pour un jeu dont le but est de massacrer des innocents de se renouveler, il y a des limites au fait que le même schéma se reproduise constamment. On ira ainsi, par exemple, gâcher une fête, détruire une marina ou encore annihiler un squat avant de repousser les renforts de la police pour changer de niveau. J’ai clairement eu l’impression de rejouer la mission No Russian de Call of Duty : Modern Warfare 2 en boucle, ou de simplement faire n’importe quoi en mode libre dans GTA. L’intérêt est assez faible, d’autant plus que Hatred coûte tout de même 16,66€, prix pour lequel on a accès à des tonnes de meilleurs shooters isométriques.
Une atmosphère dérangeante ?
Ce qui aurait pu sauver Hatred, au-delà de sa répétitivité, ça aurait été d’offrir une atmosphère au moins particulière, ou mieux, dérangeante. Ce n’est évidemment pas le cas, tant les monologues du protagoniste sont ringards, la bande-son ratée et l’impression de puissance absente. On passera notre temps à exécuter un ou deux innocents pour regagner de la vie, à se cacher derrière un mur pour éviter quelques balles puis à massacrer le détachement de la police tentant vainement de nous arrêter. C’est un sentiment de non-aboutissement qu’on vit en jouant à Hatred : le titre est très loin d’être aussi violent qu’on aurait pu le penser, et encore plus loin d’être dérangeant. Chose tout simple : on ne tue ni enfant, ni vieillard, ni femme enceinte. La seule particularité du jeu par rapport à un Postal est finalement d’avoir un filtre noir et blanc, qui deviendra d’ailleurs vite angoissant. En jouant à Hatred, je m’attendais à aller brûler une école primaire, une maison de retraite ou un hôpital, le tout couver de sang. On en est très, très loin.
Hatred ne brille décidément pas
Histoire d’être sûr d’avoir une mauvaise impression à propos de Hatred, Destructive Creations semble avoir pris des précautions pour nous rendre l’expérience désagréable. Alors que certains joueurs ne pouvaient tout simplement pas lancer le jeu à sa sortie sans effectuer diverses manipulations, l’optimisation du titre est tout bonnement scandaleuse. J’ai ainsi un framerate moins élevé et moins constant sur Hatred que j’en ai sur GTA V, qui n’est lui-même pas le parfait modèle d’optimisation. Ce problème aurait pu éventuellement être pardonné si le jeu pouvait se targuer d’avoir un système de destruction ou de gestion du feu avancé, ou simplement de jolis graphismes, mais c’est loin d’être le cas.
Ajoutez à cela une « musique » que vous couperez très vite au profit de la vôtre, des animations souvent buguées et une IA idiote, mais omnisciente et vous comprendrez très vite que l’achat d’Hatred est à fuir pour le moment. Peut-être que je donnerai au titre une seconde chance si les développeurs patchent lourdement le jeu, mais en l’état, il est au mieux médiocre.
Conclusion Hatred
Hatred nous laisse la désagréable impression d’être un jeu sorti trop tôt, voulant surfer sur la vague d’indignation qu’il a causée le jour de son annonce. Le titre n’est, en l’état, rien d’autre qu’un défouloir sympa deux heures qu’on achèterait peut-être en solde mais on préférera largement retourner sur Postal 2. Cependant, on aura certainement le droit à des DLC, voir un deuxième opus tant le jeu s’est bien vendu. Ce sera peut-être l’occasion pour les développeurs de corriger le tir.
Pour plus d’informations à propos de Hatred, rendez-vous sur sa page Steam ou le site officiel de Destructive Creations.