Cela fait maintenant quelques années que le projet GRIP: Combat Racing fait parler de lui et à juste titre, puisqu’il ne manquait pas de nous remémorer les bons moments passés sur l’un des excellents titres de la PlayStation première du nom : Rollcage. Et ce n’est pas pour rien que ce jeu nous renvoie à certains souvenirs, puisqu’il s’agit d’une volonté non dissimulée de faire de ce jeu le successeur spirituel de son illustre prédécesseur.
Parmi les membres du studio Caged Element, plusieurs artistes de l’époque sont d’ailleurs présents, ce qui n’est pas forcément un gage de qualité, mais rassure un minimum sur le potentiel de GRIP: Combat Racing. En allant un peu à contre courant, ce jeu de course rétro propose des sensations passées dans un moule moderne, mais le côté nostalgique perdure-t-il sur la longueur ?
Pour ce test, nous tenons à préciser encore une fois que nous avons joué sur une version Nintendo Switch, et que les propos qui suivront ne concerneront bien entendu que cette dite version.
Un bilan technique à revoir
La fin des années 90 était clairement une excellente période pour les jeux de caisse en tous genres. Avec une meilleure maîtrise de la PlayStation, et plus généralement de la 3D, nous avons eu le plaisir de voir arriver des jeux plus décomplexés d’affrontements de bagnoles à l’ambiance singulière très marquée. Dans les jeux que nous retiendrons de cette époque il y avait notamment la série des WipEout, les Vigilante 8, et bien entendu Rollcage, dont GRIP: Combat Racing n’est autre que le descendant. Il aura donc fallu attendre quasiment une vingtaine d’années pour nous retrouver à nouveau la tête en bas, mais cela valait-il le coup ?
Eh bien commençons simplement pas les choses qui fâchent, car il y en a. Tout du moins, il y en a plus particulièrement sur la version Nintendo Switch du jeu. Nous avons volontairement attendu jusqu’au jour de sortie du jeu afin de bénéficier éventuellement d’une mise à jour salvatrice, mais force est de constater que la version que nous avons eue entre les mains n’était pas du tout au même niveau que ce que l’on peut trouver sur PlayStation 4 et PC par exemple.
Le souci principal de GRIP: Combat Racing sur Nintendo Switch se trouve être d’ordre technique et plus précisément tout ce qui touche aux graphisme et à la fluidité.
En effet, dès lors que l’on joue en mode dock, la fluidité est mise à mal régulièrement, et pour un titre se jouant normalement à des vitesses de conduite élevées, ce n’est tout simplement pas agréable. On a constamment l’impression que le jeu tourne à 20 images par secondes, et c’est terriblement dommage. Ce souci est même légèrement accentué si l’on augmente le nombre de concurrents sur la piste. Graphiquement, nous sommes aussi face à une version inférieure aux autres plateformes. Le ciel bave de pixels, lui donnant un rendu très bruité, et l’on constate non sans peine les concessions qui ont dû être faites sur les environnements.
Heureusement, tout cela devient de l’histoire ancienne dès lors que vous passez en mode portable. L’écran étant moins grand que celui de votre téléviseur, la résolution devient tout de suite plus acceptable, offrant un rendu beaucoup plus propre à tous les niveaux. De plus le jeu en devient parfaitement fluide et nous permet enfin de jouer dans de très bonnes conditions. Ce n’est toujours pas sublime, mais ça reste tout à fait plaisant à regarder.
On profite donc enfin d’une vitesse de course hors norme couplée à une musique électro/techno bien vénère qui nous immerge complètement dans cet univers, nous renvoyant à nos meilleurs moments passés sur Rollcage. Le revers de la médaille cependant, c’est que les textes deviennent fatalement moins lisibles dans les menus, mais bon heureusement, nous sommes dans un jeu de course et non dans un point’n click.
Un côté rétro rafraîchissant !
Bien heureusement GRIP: Combat Racing se rattrape plutôt bien par son contenu et son gameplay jouissif, même si quelques fois frustrant. Nous sommes donc face à un jeu de course ultra dynamique avec des véhicules rapides, très rapides. On parle ici de vitesses pouvant dépasser les 1000 km/h, ce qui à l’heure où nous sommes bridés à 80 sur certains axes routiers, représente tout de même une jolie petite dose d’adrénaline.
Mais ce qui fait indubitablement le charme de ce titre sentant bon les 90’s, c’est le fait de pouvoir rouler dans tous les sens grâce à des roues surdimensionnées, nous permettant de toujours retomber dessus. Les sensations sont alors vraiment grisantes, et on ne va pas le cacher, le trip nostalgique rétro fonctionne parfaitement pour qui a un jour essayé Rollcage. Malgré tout, on notera une physique pas toujours au poil, et dès que l’on se retrouve dans les airs, c’est terminé, on ne contrôle absolument plus rien, si bien que l’on passe, au début, beaucoup de temps hors des limites du jeu. Un temps d’adaptation vous sera peut-être nécessaire pour bien appréhender les différentes pistes.
Pour vous lancer vous aurez le choix entre 15 véhicules aux stats variées afin de s’adapter à votre style et aux différents circuits. Vous pourrez aussi choisir de privilégier le blindage, car nous ne l’avons pas encore évoqué, mais pour arriver premier il faudra vous battre. On parle ici de mitrailleuses, de missiles, mais aussi d’objets de défenses comme des boucliers.
Vous pourrez aussi, bien entendu, customiser vos bolides sur le plan esthétique histoire d’avoir un véhicules plus à votre goût. Avec ça vous êtes à présent prêt à vous lancer dans les différentes courses qui sont proposées dans le mode carrière, et comme pour les véhicules, tout se débloque au fur et à mesure que vous gagnez de l’expérience. Ce mode carrière est une bonne manière de nous tenir en haleine pendant plusieurs heures, et même s’il reste finalement très classique, il n’en est pas moins fun pour autant.
Les circuits, bien que frustrants au départ, se révèlent au fur et à mesure que vous les arpentez. Le level-design étant bourré de possibilités au niveau des embranchements, vous allez souvent vous heurter à des murs ou autres éléments du décor, notamment à cause de la vitesse, mais une fois que vous les connaîtrez sur le bout des doigts, vous ne penserez plus qu’à vos adversaires.
Il vous faudra ensuite apprendre à gérer les éléments vous permettant de passer du sol au plafond par exemple, car ne l’oublions pas, la force de ce jeu est de vous permettre de jouer dans tous les sens et de piloter dans presque toutes les situations. De ce côté nous avons noté quelques petits soucis à corriger, notamment dans les endroits où le sol et le plafond sont très rapprochés. Dans ces cas de figures, il est possible de faire sauter votre véhicule pour passer de l’un à l’autre, sauf que malheureusement, la caméra est parfois tiraillée entre les deux, nous offrant de jolis allers retours pas vraiment agréables.
Mises à part les courses standards sur circuit, vous pourrez aussi jouer dans des arènes pour y faire du combat à mort. Très fun, addictif et mettant à profit non plus la vitesse mais le sens du combat, ce mode se révèle être excellent et d’autant plus si vous trouvez des potes pour jouer avec vous. Les parties s’enchaînent rapidement, ça tire dans tous les sens, bref c’est surement le mode de jeu qui nous a le plus passionné.
Et en parlant de potes, le jeu dispose d’un dispositif pour jouer en écran scindé, ce qu’on ne trouve plus à tous les coins de rue, vous en conviendrez. C’est un gros point fort du jeu, qui devrait diversifier un peu vos soirées, si vous en avez un peu marre des éternels Mario Kart, ou autres Rocket League. Le mode multijoueur en ligne quant à lui, rien de particulier à en dire étant donné qu’il reprend ni plus ni moins que le contenu déjà présent hors ligne, mais la communauté semble répondre présent pour le moment, alors pourvu que ça dure.
Il nous a été compliqué de noter GRIP: Combat Racing car nous avons envie de l’aimer très fort. Cependant, et ce malgré un petit patch correctif, la version Nintendo Switch ne se révèle pas à la hauteur en mode dock, et ce n’est qu’une fois la console entre vos mains que GRIP: Combat Racing peut déballer tout son potentiel, n’étant alors plus bridé par des soucis de fluidité. Une fois en mode portable nous retrouvons avec plaisir des sensations d’autrefois, et le titre se révèle autant plaisant de par les sensations qu’il procure, que par la musique qu’il distille dans vos oreilles. Nous avons noté quelques bugs, des petits soucis de caméra, mais rien de trop gênant. Rollcage possède un successeur de choix, et il ne tiendra qu’aux joueurs de le maintenir à flot le plus longtemps possible.