Périodiquement les jeux de course arcade regagnent en intérêt, mais ce genre reste très largement sous-représenté sur la génération actuelle. Le dernier pic de popularité remonte à la génération PS3/360, une époque où nous avions encore le plaisir de jouer à des jeux de la licence Burnout par exemple. Gravel, lui, trouve cependant ses inspirations dans la fin des années 90, avec un jeu de rallye très arcade que beaucoup ont connu : V-Rally.
Avec Gravel, Milestone a finalement souhaité revenir à l’essence même du jeu de course arcade, à savoir une sacrée dose de fun, du scoring jusqu’à plus soif et un gameplay qui vous en fera presque oublier l’usage de la pédale de frein.
Gravel – Finalement une vraie bonne surprise ?
Back to the 90’s
2018 semble vouloir signer le grand retour de la course arcade dans nos chaumières et c’est à Gravel d’ouvrir le bal en ce début d’année. Au milieu des Forza Horizon et autres The Crew, le jeu de Milestone se positionne comme le vilain petit canard de la famille. Et pour cause, ce dernier ne cherche pas vraiment à moderniser une formule extirpée des bras des 90’s et tout nous renvoie des années en arrière, mais pour les bonnes raisons et avec d’excellentes intentions.
Souhaitant se jeter corps et âme dans l’arcade, Gravel n’y est pas allé avec le dos de la cuillère et il ne vous faudra pas chercher une quelconque parcelle de simulation dans les environs. Derrière l’écran titre, vous le verrez rapidement, se cache une ambiance too much qui fait habituellement tache dans les jeux plus serious business, mais qui là, fonctionne particulièrement bien, formant un tout assez homogène. Dites donc bonjour à la surenchère de flammes pour vous accueillir sur la ligne d’arrivée et aux pilotes fictifs qui se prennent pour les rois de la jungle automobile.
Dans Gravel, pas de place pour la réflexion, le but est simple, devenir le king en affrontant divers pilotes dans 4 types d’épreuves différents dont nous reparlerons un peu plus loin. Graphiquement ça ne casse pas trois pattes à un canard mais c’est plutôt propre et si l’on va même un peu plus loin, le jeu possède cette touche esthétique que l’on retrouvait sur un SEGA Rally par exemple. On y perd en détails, nous sommes loin d’un Gran Turismo ou, plus parlant, d’un Forza Horizon. Cependant cela permet de laisser de la place aux dégâts cosmétiques et à la salissure bien présents, car dans ce jeu le contact avec les autres concurrents est aussi fun que conseillé pour réussir à vous frayer un chemin le plus rapidement possible jusqu’à la ligne d’arrivée.
Côté musique on est sur du rock bien senti qui vous met directement dans une ambiance électrique et vous prépare efficacement à froisser de la tôle en masse. Les véhicules ne sont clairement pas en reste côté son, et vous le verrez par vous-même, les moteurs crachent ici autant de décibels qu’il participent à la destruction de la couche d’ozone, et on adore ça.
Fort au démarrage, un peu moins sur la longueur
Le mode solo de Gravel va vous lancer dans une succession d’épreuves jusqu’à atteindre des sommets de popularité, et pour cela vous allez devoir affronter régulièrement des pilotes, chacun dans sa spécialité, le tout prenant la forme d’une sorte de show télévisé. En ce qui nous concerne ce format nous a plutôt plu, et c’est justement l’un des points qui favorisent ce côté too much que l’on a beaucoup apprécié. Alors le seul bémol à ce niveau, c’est que le commentateur n’arrive que trop rarement à nous captiver. Bien trop souvent nous nous sommes surpris à n’en avoir rien à faire de ce qu’il disait, trop pressé de vouloir enchaîner sur la course suivante. Notez que nous aurions peut-être été moins hâtif si les temps de chargement n’étaient pas aussi longs.
Concrètement, vous aurez quatre disciplines dans lesquelles vous devrez vous faire remarquer et qui constituent autant de modes de jeux. Vous retrouverez donc le Stadium Circuit, le Cross Country, le Wild Rush et le Speed Cross. Ces disciplines vous amèneront à courir dans des stades, des plaines désertiques, des circuits façon Rallycross ou encore sur la neige. Sans rien révolutionner, Gravel parvient cependant à nous offrir un contenu très qualitatif en maîtrisant parfaitement sa recette. Cela peut paraître simple, mais comme en cuisine, suivre la recette à la lettre ne garantit pas toujours de réussir sa tambouille.
Cette dernière procure de très bonnes sensations et l’on ressent directement le plaisir de la conduite arcade. Le fun est instantané, pas besoin de long apprentissage, on appuie sur l’accélérateur et c’est parti. Pour les plus perfectionnistes de la conduite malgré tout, vous avez la possibilité de régler différents paramètres afin de vous faciliter ou non la conduite. Nous avons testé de jouer en difficile sans aucune aide et on peut vous dire que le jeu renferme une sacrée dose de challenge. Donc pour les joueurs les plus acharnés, sachez que vous en aurez pour votre argent à ce niveau.
Le mode solo vous prendra entre 10 et 15 heures pour en venir à bout. Dans ce laps de temps, vous en profiterez pour débloquer les voitures en gagnant dans les différentes épreuves. On regrettera un manque cruel de personnalisation des voitures, car à part les livrées que nous débloquons aussi au fur et à mesure, cela reste assez basique. Hormis cela, les voitures présentes ne nous ont pas déçu, d’autant plus que vous y retrouverez notre petit coup de cœur de toujours, l’Alpine A110, avec sa propension à chasser de l’arrière très très facilement. Ici aussi le choix est très varié et vous pourrez aussi bien conduire de la Toyota Celica, de la Subaru Impreza de 1995, du gros SUV bien badass, ou encore les tous derniers bolides WRC en date.
Enfin, une fois que vous aurez terminé de défier les pilotes du mode solo et que vous serez venu à bout de tous les contre la montre, vous pourrez vous lancer dans le jeu en ligne et là… ce sera peut-être autant une déception pour vous que pour nous. Avec un jeu arcade aussi plaisant à jouer en termes de conduite, nous aurions apprécié que le mode online soit un peu plus travaillé pour permettre de sublimer le fun déjà bien présent. Au lieu de ça, le mode online a fait retomber notre enthousiasme comme un mauvais soufflé au fromage. Encore une fois on se retrouve confronté au minimum syndical et l’éternel matchmaking nous permettant d’affronter de la façon la plus basique qui soit les autres concurrents. En ligne, le jeu aurait gagné à recevoir des modes de jeu originaux, qui n’auraient pas eu forcément de sens en solo, mais qui à plusieurs seraient devenus complètement délirants.
Conclusion Gravel
Gravel ne payait pas de mine ces derniers mois, et pourtant, il s’agit là d’une excellente surprise, venant relever le niveau du genre arcade pur et dur. Le contenu volontairement too much plaira ou ne plaira pas, c’est un fait, mais par contre, là où tout le monde sera d’accord, c’est sur les sensations de pilotage. Milestone a réussi à proposer un gameplay avec de très bonnes sensations sur tous les types de véhicules, et même si les graphismes ne sont pas comparables aux canons de beauté actuels, le fun ne manque pas à l’appel. On regrettera par contre des temps de chargement un peu longs et une mode online aux fraises, mais si vous êtes friand de sensations arcade à l’ancienne, alors foncez car entre le plaisir de jeu, la diversité des environnements et le choix des voitures, vous ne devriez pas être déçu par ce Gravel.