Fate fait partie des licences transmédia par excellence, mangas, anime et jeux vidéo composent celle-ci et sa notoriété auprès des amateurs de culture japonaise n’est plus à démontrer. Avec Fate/Extella: The Umbral Star, la licence avait vu naître le renouveau et le changement dans ce qu’elle proposait jusqu’à présent, créant une sorte de crossover entre tous les univers de Fate que l’on peut connaître.
Ce Fate/Extella Link se place ici comme suite logique aux événements de The Umbral Star et fait le lien entre les jeux et une potentielle suite en anime ou manga. Déjà sorti au Japon fin 2018 sur PlayStation 4 et PS Vita, ce test sera sur la version européenne disponible sur Nintendo Switch.
Fate/Extella Link- Fate to black
Fate/Extella Link est dans la lignée de son prédécesseur en se montrant comme un action-hack’n’slash de masse, aussi appelé genre musou. Le but est donc simple, exterminer des hordes d’ennemis, que dis-je, des milliers d’ennemis, avec un personnage en vous servant de coups faibles, forts, et d’attaques spéciales, allant du simple dash à la cinématique qui détruit la moitié de la carte. Ici, tout y est et rien ne déroge aux règles préalablement établies.
On y incarne notre héros de la saga des Fate, que nous pouvons choisir parmi pléthore d’autres personnages au début de chaque mission. Avec notre avancement dans l’histoire de plus en plus de héros mythiques se débloquent, pour le plus grand plaisir des fans. On se retrouve ensuite téléporté sur le champ de bataille et le cœur du jeu commence.
Devant vous, plusieurs zones, rouges et bleues à capturer et pour ce faire vous devrez décimer l’équivalent de la population de crabes rouges de l’île Christmas, et quelques boss plus coriaces, à l’aide de vos armes et compétences, le tout dans un déluge d’effets visuels. Le titre reprend donc ce que l’on à l’habitude de voir dans ce genre de jeu et surtout dans le précédent, un défouloir sur plusieurs zones à toutes capturer pour ensuite finir la mission et passer à la suivante mais dans un décor différent.
Mécaniquement parlant le jeu est à la portée de tous, des auto-combos faciles à prendre en main avec des pressions alternées entre attaque faible et lourde (touche X et Y de vos Joy Cons), le tout agrémenté par l’usage de sorts spécifiques à chaque héros avec la gâchette et l’ajout d’une touche. Avant de partir en mission, le joueur aura le choix de personnaliser son héros pour changer ses compétences par exemple et y ajouter celles qu’il aura débloquées au fil de l’aventure. Il va de soi que chaque compétence est basée sur la saga et le personnage en lui-même (par exemple Archer et sa volée de flèches).
Ajoutez à cela les attaques signatures avec la touche A, à charger sur le champ de bataille et les attaques ultimes, uniques à chaque héros sous forme de cinématique reprenant des moments clés de l’anime et spectaculaires, vous obtiendrez alors un gameplay évoluant au fil de votre partie, sans parler du fait que l’on puisse changer de héros et donc le renouveler encore et toujours.
Fate comme bon vous semble
Qui dit jeu japonais dit processus de personnalisation de votre personnage au centre du jeu, et la où les musou de base ne nous propose qu’une gestion de l’inventaire et de l’équipement, ce Fate/Extella Link pousse le vice plus loin et nous permet alors de gérer bien des aspects de nos personnages.
Premièrement, la customisation visuelle de celui-ci, avec la présence déblocable (en remplissant certaines missions du jeu, à l’image des trophées sur PlayStation par exemple) de skins et éléments cosmétiques pour changer l’apparence de tous les personnages jouables ici.
Vient ensuite la personnalisation des aptitudes et des améliorations de ceux-ci avant chaque bataille. Une phase de préparation nous permet alors de s’équiper de nouveaux sorts comme dit plus haut, mais aussi de bonus que nous obtenons à la fin de chaque mission en fonction de la note obtenue. Ces bonus peuvent être placés jusqu’au nombre de huit sur notre personnages et retirés à tout moment, il s’agit de boosters pour par exemple améliorer ses dégâts, ses résistances, le gain d’XP, etc.
Rajoutez à cela les aptitudes de votre master qui vous contrôle et vous avez alors beaucoup d’éléments pour vous permettre de vous optimiser avant chaque affrontement pour le plus grand plaisir notamment des theorycrafters.
Fate/Extella propose aussi le principe d’entente, nommé « Bond » dans le jeu entre vous (le maître) et vos servants. Le principe est inhérent à la saga, vous incarnez un maître sans pouvoirs ni aptitudes et invoquez des servants (les personnages jouables) pour vous aider dans la guerre du Graal. Ce principe d’entente est assez important ici, car il permet de gagner des niveaux, d’augmenter le nombre de place disponibles pour les bonus ci-dessus, et d’augmenter vos dégâts et résistances.
Pour cela vous devrez alors converser régulièrement avec vos servants, afin de connaître leurs pensées, envies et autres. Vous pouvez également faire monter cette jauge en utilisant régulièrement vos bonus maître sur le champ de bataille.
L’Histoire avec un grand H
Si une chose ne brille pas dans les Fate de manière générale c’est bien le scénario. Dans les différentes itérations de la saga, c’est la même histoire qui revient en boucle, Jeanne revient sur Terre pour trouver plusieurs maîtres qui s’affronteront dans la guerre du Graal à l’aide de leurs servants (invocations surpuissantes), jusqu’à ce qu’il n’en reste qu’un.
Mais ici, et c’est également le cas de The Umbral Star, c’est un tout autre scénario qui rentre en piste, la nécessité de faire apparaître un maximum de la saga étant au centre de celui-ci, on se retrouve avec une histoire type Final Fantasy Dissidia.
Fate/Extella Link est un standalone de The Umbral Star (à l’image de Far Cry New Dawn pour Far Cry 5 par exemple), et donc pose une histoire et un contexte bonus aux événements du précédent opus.
Après avoir remporté la guerre du Graal, un mystérieux roi servant s’étant libéré des chaines de son maître, revient en force accompagné d’autres personnages emblématique pour traquer et intégrer à son ADN les servants restants (oracliser les survivants sont les mots exacts). S’en suit alors divers combats pour trouver de qui il s’agit, nous faisant affronter les héros et ennemis les plus emblématiques de la série comme Saber, Medusa, Gauvain, Tamamo…
L’intérêt ici pour les nouveaux venus réside dans le lien qu’ont ces servants avec l’Histoire telle que nous la connaissons. Tout servant correspond à un personnage historique connu (Charlemagne, Lancelot…), et nous permet alors de rapprocher l’univers de Fate avec le notre et de moderniser les guerre saintes.
Outre un scénario un peu prétexte au crossover et malgré quelques retournements de situations, le jeu nous propose de revivre l’histoire suivant certaines voies (comme dans Zero Time Dilema), permettant alors au joueur de refaire plusieurs fois l’histoire en faisant des choix différents qui amènent à des fins, elles aussi différentes. A noter que la conclusion est épique comme on les aime.
Attention cependant, l’histoire est très axée visual novel, il y a donc beaucoup de textes, et en anglais ! Malheureusement, aucune traduction n’est sortie à ce jour.
La fate n’est jamais finie
Comptez ici 4h environ pour finir l’histoire en ligne droite, et 20h pour faire toutes les routes et déverrouiller toutes les fins. Et si ce n’était que ça, en tant que bon standalone japonais, nous avons aussi la possibilité de débloquer plus de 30 servants tirés de l’univers de la saga, en faisant le mode histoire et des missions bonus. Le titre possède aussi des batailles secondaires, hors mode histoire si vous désirez juste vous amuser à taper du mob par milliers.
Et ce n’est toujours pas fini, car vous avez aussi l’accès à un mode multijoueur en ligne et local, vous permettant de vous affronter ou vous allier pour effectuer des batailles dantesques jusqu’au bout de la nuit.
Fate/Extella Link fait partie des jeux qui nous font nous poser la question de l’objectivité du journaliste. Ici le jeu est extrêmement complet pour un standalone et possède une durée de vie assez prononcée. L’univers est attirant et les références sont présentes dans tous les coins, les combats sont dynamiques et parfois un peu plus techniques que l’on pourrait l’imaginer, la rejouabilité est immense du fait de tous les personnages jouables qui ne possède pas le même gameplay.
Mais dans ce dédale de choix et de caractéristiques, nous reste le fait qu’il s’agit ni plus ni moins d’un mode musou, avec une histoire prétexte. Un jeu donc assez vite répétitif dans sa boucle de gameplay. Il est clair que si vous êtes réticent à ce genre de jeu, vous n’allez pas forcément apprécier cette expérience, même en étant fan de la saga. Malgré ça, le jeu compte bon nombre de qualités qui en font un choix de premier ordre si l’anglais ne vous effraie pas.
En toute objectivité, le jeu est bon, même au dessus de ce que le précédent nous avait laissé, il se contente de prendre ce qui avait marché et de l’améliorer, laissez-vous alors tenter si rien de ce qui fait l’ADN d’un bon hack’n’slash aux inspirations mangas ne vous rebute.