DOOM est enfin de retour ! Après un épisode Eternal basé sous le signe du retour au source pur et (surtout) dur avec un gameplay nettement plus vif et nerveux que l’opus 2016. Les équipes de ID Software ne proposent pas une suite directe aux aventures du plus énervé des soldats, non. DOOM: The Dark Ages se veut comme un prequel qui nous place dans les bottes du Slayer bien des années avant son association avec le professeur Hayden et VEGA. Ici, l’arme c’est vous. Et plus que jamais les enfers vont hurler en vous voyant débarquer.
Alors ce retour de DOOM, 5 ans après Eternal, en valait-il l’attente ? Le plus fast des FPS a-t-il encore quelque chose à proposer de neuf ? Est-ce que DOOM est réellement éternel ? Ajustez vos boucliers, chargez vos fusils à pompe et préparez-vous à plonger dans la mêlée ! Ça va saigner !
(Test de DOOM: The Dark Ages sur PS5 réalisé à partir d’une version fournie par l’éditeur)
La seule chose qu’ils craignent, c’est vous !
DOOM: The Dark Ages prend place plusieurs années avant les événements de DOOM 2016, nous allons apprendre comment le Slayer a réussi à se libérer de l’emprise de ses créateurs : les Maykrs. En allant se confronter aux forces de l’enfer ayant décidé d’envahir le monde sentinelle d’Argent D’Nur, le Slayer devra faire un choix : massacrer et terrasser au nom d’un idéal perverti ou agir selon sa propre conscience et incarner le Doom Slayer allié des sentinelles et pourfendeur iconique de démons.
Dans les faits, il s’agit là d’un scénario tout ce qu’il y a de plus basique. ID Software a également fait un travail plus conséquent au niveau du story-telling avec un nombre conséquent de cinématiques nous exposant les enjeux de cette guerre du futur. Mais qu’importe les belles cinématiques et les promesses d’un affrontement titanesque, le scénario lorgne proche de la série Z de science-fiction et n’est qu’un prétexte pour faire rentrer le Slayer dans le panthéon de la dark fantasy.
Un bouclier, un mecha et un dragon entrent dans un bar…
DOOM: The Dark Ages est rythmé par trois ajouts majeurs : un bouclier, un mecha et un dragon à piloter, et chacun, à sa manière, renouvelle son gameplay.
Le bouclier permet une plus grande mobilité, permettant de verrouiller un ennemi et d’instantanément dasher vers lui. Vous n’avez plus de vie ou de munitions pendant un combat particulièrement retors ? Pas de problème, vous n’avez qu’à verrouiller un ennemi au loin et le réduire en purée d’un coup de bouclier ce qui vous rendra un peu de balles et de vie pour repartir au combat ! Par la suite vous aurez l’occasion de lancer votre bouclier armé d’une tronçonneuse sur vos ennemis pour les ralentir ou détruire leurs équipements.
Une logique s’installe peu à peu dans le gameplay. Entre deux coups de shotgun bien placés, la boucle de gameplay vous incite à lancer votre bouclier ou à parer une attaque avec ce dernier permettant alors une plus grande mobilité et fluidité dans les affrontements. Plus qu’un accessoire, le bouclier est un réel ajout jouissif qui permet de diversifier les affrontements et de les rendre moins mornes. DOOM se renouvelle et pour le meilleur !
En plus des traditionnelles phases à pied, The Dark Ages innove en nous proposant le temps de quelques séquences de piloter un mecha et de voler à dos de dragon.
Les phases en mecha sont assez pauvres (une touche pour frapper, une pour dasher et une autre pour activer un super coup) mais le sentiment de puissance dégagé par ces phases compense largement cette faiblesse manette en main. Aux commandes du mecha vous balayez des créatures de plusieurs mètres de haut, vous courez sur le champ de bataille ne craignant ni les ponts, ni les architectures et encore moins les tanks et autres petits démons. Dans le colosse de fer, vous aurez l’impression d’être un des puissants Jaegers de Pacific Rim. Régressif mais ô combien jouissif !
Pour ce qui est de notre monture ailée, le constat est en demi-teinte. D’une part, les phases à dos de dragon nous permettent d’aborder les missions dans l’ordre que nous souhaitons tout en fouinant un peu partout sur la carte pour trouver des zones et boss optionnels. Mais dans les faits, la conduite est, sans être un calvaire, quelque peu ennuyante. Les phases de tirs liées à ces séquences se résument le plus souvent à une sorte de jeu de rythme et d’esquive pour affaiblir au maximum les défenses ennemies.
Une technique incroyable au service d’un jeu jouissif
DOOM: The Dark Ages opère un virage dans la série. Fini le lointain futur des années 2150, ici, vous évoluez sur Argent D’Nur, une planète aux allures d’Asgard, où les guerriers sentinelles tout en armure et en peaux de bêtes vêtus évoluent dans de gigantesques bâtiments gothiques fonctionnant à l’électricité. Le mélange opéré par les équipes de ID Software entre technologie futuriste un brin capricieuse et architecture moyenâgeuse avec ses grands châteaux, ses forêts obscures et ses lots de batailles à grande échelle dans lesquelles vikings de l’espace équipés d’épées énergétiques et de mechas affrontent moult démons. Le mélange fonctionne et les inspirations savamment dosées permet d’éviter un trop plein de kitch.
Au son, nous ne retrouvons pas le génial Mick Gordon responsable des musiques des deux premiers opus et des derniers Wolfenstein. Cette fois-ci, c’est au groupe Finishing Move Inc. de faire ses premiers pas dans l’univers du Doom Slayer et le moins que l’on puisse dire c’est que le challenge est réussi. Sans attendre la maestria sonore de Gordon (BFG Division et At Doom’s Gate à jamais dans nos oreilles), les musiciens de Finishing Move livrent une partition tantôt métal, tantôt électronique qui correspond à merveille aux longues séquences d’éviscération et de démembrement.
DOOM est de retour ! DOOM est bel et bien éternel ! Après une légère déception ressentie à la fin de DOOM Eternal, les équipes de ID Software renouvellent avec succès la formule. Avec son ambiance dark fantasy SF du plus bel effet, des ajouts de gameplay réellement jouissifs manette en main, une traversée sans temps morts et un scénario qui côtoie les plus grandes œuvres de science fiction de série Z, DOOM: The Dark Ages est une réussite indéniable. Tout comme l’opus de 2016, DOOM: The Dark Ages est un jeu qui restera longtemps dans les mémoires.