Le studio à l’origine de Deathloop, Arkane Lyon, n’en est pas à son coup d’essai en ce qui concerne les FPS. On peut leur attribuer les mérites des jeux tels que Dishonored et vu les trailers que nous avions à notre disposition, nous ne pouvions que ressentir l’influence sur leur nouveau titre de Corvo et Emily Kaldwin.
Nous avons eu la possibilité de prendre part à l’aventure de Colt et Julianna, héros de Deathloop, et le moins que nous puissions en dire, c’est que ça déménage !
(Test de Deathloop édition Deluxe réalisée depuis une version PS5 fournie par l’éditeur)
Mourir peut attendre
Il faut savoir que Deathloop emprunte quelques mécaniques aux jeux de type Rogue-lite, pour vous donner un point de comparaison. Comme dans Hades, vous bénéficierez de « deux refus de la mort » que nous appellerons ici Reprise. Seulement, et croyez-nous, cela arrivera bien plus vite que vous ne le pensez. La grande Faucheuse viendra régulièrement frapper à votre porte, qu’elle soit équipée d’un fusil à pompe ou d’une machette et si possible surmontée d’une splendide chevelure ébène (coucou Julianna !)
Mais la mort n’est pas une fin en soi puisqu’il vous faudra trépasser pour mieux appréhender vos lendemains. Rappelez-vous, vous incarnez Colt, un homme qui tente de s’échapper de Blackreef, et ce à n’importe quel prix. La mission peut vous paraître simple, mais que nenni ! Il vous faudra débusquer et abattre les huit Visionnaires qui vous empêchent de briser la boucle temporelle dans laquelle vous revivez inlassablement la même journée.
Faites-nous confiance en ce qui concerne l’expérience Deathloop, vous mourrez, mais ceci n’est pas une fatalité. Seul inconvénient, vous perdrez tous vos équipements (sauf quelques petits items bien pratiques dont vous bénéficierez après quelques heures de jeu). Il vous sera nécessaire de planifier quelques-unes de vos attaques, ou encore faire en sorte que certains événements arrivent pour vous permettre de réunir les huit VIP sur les quatre maps qui composent le jeu.
Au début, vous aurez peut-être besoin de passer outre la frustration que cette épée de Damoclès qui flotte au-dessus de votre tête peut vous inspirer, mais les heures passant, il faut bien avouer que vos décès s’enchaîneront avec un plaisir de jouer toujours bien présent. Vous vous surprendrez probablement même à échafauder et à imaginer ce qui se passera une fois une quête accomplie. Deathloop peut vous paraître vide, sans interaction, mais si vous creusez plus en profondeur vous apprendrez que la force ne réside pas dans votre puissance de feu, bien au contraire.
Le pouvoir, c’est le savoir
Comme nous vous l’avons annoncé dans le paragraphe précédent, la mort peut vous apparaître comme une vieille amie que vous accueillez avec soulagement. Chaque fin de partie vous ramènera tout droit vers cette plage dont vous finirez par connaître le moindre grain de sable. Et chaque partie de chasse que vous entreprendrez vous amènera son joyeux lot d’insultes et de discussions données par la belle Juliana via une sorte de talkie-walkie.
Car s’il y a bien une chose que vous ne risquez pas de perdre, contrairement à votre vie, c’est bien toutes ces informations que vous recueillerez lors de votre aventure. Qu’il s’agisse d’une note laissée là à l’abri des regards indiscrets (ou pas) ou encore de rapprochements que vous pourrez faire pour vous permettre de coincer ces huit salopards.
Julianna, elle, aura la joie et l’immense honneur de tenter de mettre fin à votre vendetta. Mais vous aurez également la possibilité lors d’une partie orientée plutôt multijoueur d’incarner la « méchante » et vous pourrez donc vous infiltrer dans la partie d’un joueur lambda, via un matchmaking, pour semer la zizanie. Soyons francs et honnêtes, il n’y a rien de plus jouissif que de foutre le boxon chez les autres.
Humour, tripes et boyaux seront de la partie, il nous a été difficile de ne pas être interloqués ou même amusés lors de certains passages, ou bien concernant certaines conversations entendues au détour d’une ruelle sombre. Vous devrez faire preuve de ruse pour mener à bien votre mission, ce qui ne vous empêchera nullement d’explorer à loisir les maps dont vous disposerez. Le seul ennemi dont vous ne pourrez venir à bout est le temps, puisque une journée sera divisée elle aussi en quatre. Matin, midi, après-midi et nuit. La journée s’écoulera lorsque vous déciderez de changer d’endroit. À chaque fin de boucle, la même rengaine et cette fameuse plage que nous affectionnons particulièrement (ironie quand tu nous tiens).
La direction artistique n’est pas étrangère à ce sentiment de bonbon qui fond dans la bouche. Tantôt cartoonesque, tantôt plus sérieuse, vous en prendrez plein les yeux avec ces décors so 60s. La bande originale n’est pas en reste, bien au contraire, du simple riff de guitare électrique à un rock endiablé lorsque les armes à feu échangent quelques politesses. Vous vous sentirez telle une bête du rock’n roll en train d’entamer son dernier solo de guitare.
Si nous devons parler d’immersion, il est difficile pour nous de ne pas mentionner l’utilisation de la DualSense. Il ne s’agit pas ici d’un simple accessoire, mais d’un superbe atout en ce qui concerne les joies des affrontements. Vous pourrez ressentir le moindre de vos pas, de vos glissades. Arme enrayée (oui, ça arrive même aux meilleurs tueurs) ? Votre gâchette se bloquera complètement tant que nous n’aurez pas remis la machine en marche, à grand renfort de put*** de sa mère, que ce soit de la part de Colt ou de la vôtre.
Il faut bien avouer que vous vous prendrez d’affection pour Colt, Julianna et tous les autres qui composent la clique de Blackreef. Vous apprécierez les joutes verbales entre les deux antagonistes, joutes qui ne manqueront pas de vous tirer quelques rictus d’amusement. Seul bémol à nos tentatives d’évasion, le retour vers un menu lors des changements de maps qui pourraient risquer de casser le rythme de vos massacres.
En ce qui nous concerne, Deathloop s’avère être un splendide FPS ingénieux avec l’utilisation de certains pouvoirs. Riche de son environnement qui ne manquera pas de vous apprendre sans cesse de nouvelles informations, il exploite à merveille le genre tout en donnant une dimension multijoueur via les affrontements avec Julianna.
Il est difficile de ne pas apprécier le personnage de Colt qui nous donne cette image du bon vieux copain borné qui s’est encore fourré dans on ne sait quel pétrin. Sauf qu’ici, le vieux copain, c’est vous ! Libre à vous de vous faufiler tel l’assassin Corvo ou bien de mitrailler à tout-va. Canarder dans tous les sens peut tout de même vous donner la chance de peut-être atteindre votre cible (nous vous laissons d’ailleurs le soin de deviner où se situe votre rédactrice).
Deathloop est à n’en pas douter un jeu qui, grâce à son gameplay, doit figurer dans votre bibliothèque de jeux. Nous avons pris un réel plaisir à errer sur notre vieux rocher. Nous espérons secrètement que le voyage est encore long, car au final, en finir avec cette boucle voudrait simplement dire que vous refermez la porte sur ce génialissime jeu qu’est Deathloop.