Un an seulement après la sortie de Black Ops 6, Activision, Treyarch et Raven Software sont de retour avec non pas Modern Warfare 4 ou Ghosts 2 mais avec Black Ops 7. Après avoir triomphé de Roman Barkov, de Perseus ou encore Vladimir Makarov, les soldats de Call of Duty reviennent affronter une ancienne menace en la personne de Raul Menendez. La promesse était faite : retour d’un multijoueur intense et miroir à celui de Black Ops 2, une campagne fiévreuse se plaçant dans la continuité scénaristique de Black Ops 2 et 6, un mode zombie toujours plus complet, sans oublier un mode inédit appelé Endgame.
Mais seulement un an après le dernier opus et en plein bras de fer avec la licence Battlefield, la saga Call of Duty peut-elle encore relever la tête ? Après les échecs critiques successifs de Vanguard, Modern Warfare 3 et Black Ops 6, Activision se devait de remettre la saga sur de bons rails. Alors, le pari est-il réussi ? Tout comme Battlefield 6, Call of Duty: Black Ops 7 est-il le nouveau souffle tant espéré ?
(Test de Call of Duty: Black Ops 7 réalisé sur PlayStation 5 via une copie du jeu fournie par l’éditeur)
Une campagne poussive et timorée
Dans Call of Duty: Black Ops 7, nous incarnons David Mason dix ans après les événements de Black Ops 2. Après avoir exécuté Raul Menendez en 2025, le mouvement de révolte mondial Cordis Die a lieu. Cela fait maintenant 10 ans que Cordis Die a lieu et les soulèvements se poursuivent. Pour contrer ce mouvement, la Guilde émerge et propose des contrats permettant aux nations de contrôler les foules grâce à une flotte de droïdes et de drones. Mais derrière la Guilde se cache quelque chose de plus sombre : le retour du défunt Raul Menendez. David « Section » Mason, et son équipe Black Ops, partent enquêter et découvrent que son ennemi pourrait être bien plus intime que prévu…
Les joueurs soucieux des campagnes scénaristiques de Call of Duty attendaient de pied ferme un épilogue de Black Ops 2 et le moins que l’on puisse dire, c’est que ce Call of Duty: Black Ops 7 est, plus qu’une déception, un très mauvais FPS solo. Le jeu emprunte au reboot de Modern Warfare 3 sa boucle de gameplay plus que désastreuse.
Il n’y a pas en soi de réelles missions scénarisées. Le gros de la campagne se déroule sur la carte Warzone Avalon. Les objectifs consistent en réalité à courir de droite à gauche sur la carte pour trouver un objet ou sécuriser un bâtiment. Les objectifs ressemblent nettement plus à ceux proposés dans le mode DMZ de Modern Warfare 2 que dans une véritable campagne. La mise en scène est inexistante, pas de script, pas de moments de bravoure spectaculaire, rien. Call of Duty a clairement perdu de sa superbe, et ce ne sont pas les combats de boss désastreux et les séquences hallucinatoires qui profitent d’un semblant de mise en scène qui nous feront dire l’inverse. Le tout enrobé avec un moteur graphique venu d’une autre époque.
De plus, le jeu en mode solo force le joueur à rester connecté en ligne. Vous ne pouvez pas mettre sur pause, les checkpoints ne servent à rien puisque lorsque vous quittez une mission en cours vous êtes obligé de reprendre votre partie depuis le début et enfin les équipiers de David ne sont pas animés par l’IA si vous ne jouez pas en coopération.
Un expérience multijoueur sans grandes ambitions et bancale
Pour ce qui est de la partie multijoueur, nous ferons le même constat que lors de notre retour sur la bêta du jeu : l’expérience est frustrante au possible et ce qui faisait le sel des parties endiablées sur Modern Warfare 2 et Black Ops 2 a disparu. Cette frustration est la résultante de plusieurs choses qui, une fois assemblées, créent quelque chose de trop nerveux, de trop rapide et de parfaitement incompréhensible dans bon nombre d’affrontements.
L’omnimouvement en place depuis Black Ops 6 fait son grand retour et se trouve couplé à un système de wall jump hérité de l’époque Black Ops 3 et 4. Cet ensemble est un véritable calvaire, nos ennemis passant plus de temps à glisser et à sauter dans tous les sens en larguant une salve de balles qu’à réellement jouer l’affrontement.
La saga Call of Duty a toujours orienté son expérience multijoueur vers quelque chose de très arcade, mais à ce point-là, pic qui avait déjà atteint des sommets avec Black Ops 6, les joueurs sont plus tributaires du réglage manette ou clavier de l’adversaire que du véritable skill, comme disent nos amis d’outre-manche.
Les nouveautés sont présentes, comme avec le système de classe adaptative et les nouveaux gadgets et armes, mais pas de grande révolution à l’horizon. Le squelette même de l’expérience est inchangé, ce ne sont que de petits ajouts. Bien que nous ayons beaucoup de choses à redire sur nos parties, au fur et à mesure des minutes et des heures passées sur les serveurs, une forme d’amusement s’installe. Toutefois, cet amusement est bien vite rattrapé par un net code venu d’un autre âge. Les serveurs sont instables et il n’est pas rare de trouver la mort quelques secondes après avoir pris une balle en étant à couvert.
Un avenir (presque) sombre pour la licence ?
Tout comme à l’époque de la bêta, le segment le plus convaincant de ce Call of Duty: Black Ops 7 reste toujours le mode zombie. Sorte de best-of du mode de Black Ops 2, cette escapade en territoire zombies est toujours diablement addictive et complète. Le nouveau système de billes de compétences permet de dynamiser les affrontements, et le système de sauvegarde implémenté dans la boucle permet également une plus grande liberté dans nos parties. La présence d’un mode en écran scindé est également un plus à l’époque où les expériences multijoueur se tournent entièrement vers la ligne.
Il est tout de même étrange de noter que le mode zombie profite d’une sauvegarde et d’une pause en jeu, lorsque le mode campagne lui en est dénué. Comment se sont organisées les équipes de développement ? Il est certain que tous les modes n’ont pas profité du même peaufinage et que, plus que jamais, Call of Duty soit devenu le synonyme d’une licence que ses développeurs comptent bien essorer jusqu’à la dernière goutte.
Nous étions en droit d’espérer un sursaut de la part d’Activision, comme a pu le faire Electronic Arts en cette fin d’année avec Battlefield. Peut-être que le réel avenir de la saga se situe plus loin dans le futur. Qu’il lui faille effectuer une pause et remettre à plat ce qui a fait son succès et ce qui a réellement plu au public toutes ces années, au risque de sombrer et de ne devenir qu’une parodie de lui-même comme ce qu’est ce Call of Duty: Black Ops 7.
C’est un fait, ce Call of Duty: Black Ops 7 est réellement désastreux. Plus qu’une déception (nous n’attendions plus grand-chose de la licence, bien que nous apprécions beaucoup de ses épisodes), c’est un véritable naufrage tant sur le plan du gameplay que sur celui de l’optimisation et de la proposition de jeu. Ceux qui attendaient une vraie suite aux aventures de David Mason seront plus que déçus et ceux qui souhaitaient passer de longues heures endiablées sur le mode multijoueur seront très vite décontenancés par sa rapidité abusive et son net code venu d’une autre époque.
En définitive, nous ne vous conseillons pas l’expérience. La campagne est une déception, le multijoueur est une immense source de frustration et le mode zombie, bien que sympathique, n’est qu’une version plus grande et énervée que celle de Black Ops 2. De notre côté, nous allons repartir regarder en boucle le trailer d’annonce rythmé par la douce musique de Nine Inch Nails, en guise de consolation.


