Tim Schafer, je t’aime. Tim Schafer et moi, c’est une sorte d’histoire d’amour. J’ai adoré tous ses jeux. Que ce soit Day of the Tentacle, Monkey Island ou Full Throtle. Ma joie fut donc plus qu’intense lorsque j’ai appris le développement par Double Fine Adventures, et surtout par Tim, de Broken Age, nouveau point’n’click créé par le roi du genre. Je l’ai ensuite oublié pour diverses raisons, jusqu’à ce que mon cher rédacteur en chef me le donne à tester, et réveilla mes sens endormis d’amateur de jeu d’aventure. C’est le premier acte du jeu qui est aujourd’hui disponible, le second arrivant au printemps, bien entendu gratuitement.
Un nouveau classique du Point’n’click ?
Dans le genre du Point’n’click, il existe des standards pour que le jeu soit bon. L’histoire, l’écriture mais aussi le style artistique sont certainement les 3 points les plus importants. Au niveau de l’histoire, j’ai été particulièrement intrigué et agréablement surpris par celle-ci. Au premier abord, étant donné le style graphique (j’y reviendrai plus tard), je m’attendais à un scénario relativement immature, trop simple, et j’ai eu tort. L’histoire se divise avec deux personnages, qui ont chacun une histoire propre, intéressante par elles-même mais aussi par la manière dont elles s’entrecroisent. L’expérience récompense clairement le joueur qui ne se retrouve pas sur sa faim, et n’est absolument pas une déception. L’humour et le ton sarcastique présent dans tous les jeux de notre ami Tim est très présent dans le jeu. Cet humour se retrouve aussi bien dans les dialogues, plutôt faciles à suivre tout en restant accrocheurs, et même parfois dans les tableaux qu’on visite au cours du jeu.
Sur le plan graphique, les tableaux en 2D, peints à la main sont fantastiques. En voyant les premières captures d’écran du jeu, j’avais été un peu déçu par le style, mais on remarque très vite que l’art de Bagel est cohérent, et que l’artiste est particulièrement doué. L’esthétique du jeu est cohérente tout en gardant la patte Schafer, c’est à dire une patte originale, peut-être un peu bizarre, sans jamais sombrer dans l’excès. Certains tableaux sont vraiment uniques, fourmillant de détails, et je me suis surpris à arrêter de jouer juste pour les admirer. Mais la beauté du jeu ne s’arrête pas là, un soin tout particulier a été donné aux animations, qui paraissent naturelles. Chaque personnage semble en vie, et ne ressemble pas qu’à une espèce de pantin. Tout comme pour les tableaux, on sent un véritable souci du détail de la part des développeurs.
Enfin, la bande-son ainsi que les doublages sont tout aussi bons que le reste. Chaque personnage possède sa propre intonation, sa propre façon de parler. La voix donne vraiment vie au personnage, dont les émotions sont parfaitement retranscrites. Quant à la bande-son, Peter McConnell a réalisé un excellent travail, celle-c, assez atmosphérique, convient parfaitement à l’univers enchanteur du titre.
Quelques défauts restant toutefois à corriger
Avec Broken Age, Double Fine Adventures avait clairement pour objectif de créer un point’n’click à l’ancienne. Qui dit point’n’click à l’ancienne veut dire style graphique rétro, et énigmes difficiles, voire improbables. D’abord, Double Fine n’a pas fait l’erreur de revenir à un style rétro qui n’a son charme que dans les jeux plus anciens, et nous a donc proposé des graphismes magnifiques (même si un mode rétro, raté, est caché dans les options). Par contre, on peut déplorer que les énigmes du jeu sont souvent bien trop faciles. Si certaines pourront vous donner un peu de fil à retordre, la plupart sont excessivement facile et je ne me suis jamais retrouvé bloqué plus de 5 minutes. On comprend que Tim puisse avoir appris de ses anciens jeux et de ses énigmes parfois incompréhensibles, mais il aurait mieux fallu essayer de trouver un juste milieu. L’avantage de ce « manque » de difficulté, c’est que le titre devient bien plus accessible pour les non habitués au genre, mais donnera plus l’impression de regarder un film que de jouer, pour d’autres.
C’est cette certaine facilité qui amène, en partie, vers le second gros problème du jeu : sa durée de vie. En effet, je l’ai fini en pile 4 heures ce qui est très court pour le genre. Cependant, j’ai eu plus l’impression de jouer à un prologue qu’autre chose, et on ne peut donc qu’espérer que le second épisode, gratuit, sera lui plus long.
Broken Age est enchanteur, passionnant, bien écrit, drôle mais pêche très malheureusement par sa durée de vie et sa facilité. Si ces points noirs étaient absents, le jeu aurait mérité de se retrouver au Panthéon des point’n’click de ces dernières années. Mais le titre reste une excellente expérience, et j’attends avec impatience l’acte II, qui pourrait rendre parfait ce qui n’est « qu’un » bon jeu.
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