Souvent traité par les écrivains ou réalisateurs du cinéma, le monde post-apocalyptique passionne et captive les gens. L’homme est un masochiste, et il adore prendre peur sur une possible extinction de la civilisation. Cette crainte a tendance à stimuler l’imagination de l’homme et nous offre parfois des pépites du cinéma, de la littérature ou tout simplement du jeu vidéo. Nous autres joueurs avons la chance d’avoir l’un des mondes post-apocalyptique les plus variés. Notre monde n’est pas QUE triste, sombre ou atomiquement pluvieux. Non, il est aussi déjanté, complètement incorrecte et sadique à souhait. Et Bloodsports.TV fait partie de cette branche.
Sorti le 30 mars de cette année et pour la petite somme de 9.99€, les développeur de Fatshark et Toadman Interactive arrivent avec leur nouveau bébé, j’ai nommé : Bloodsports.TV ! Ce jeu est un Hero Defense en coopération prenant place dans un Stockholm réarrangé à la sauce post-apo. Il est le spin-off du hack’n’slash/RPG Krater sortie en juin 2012. Ce dernier avait reçu un accueil plutôt mitigé. En sera-t-il de même avec son petit cousin ? Réponse dans ce test !
Test de Bloodsports.TV sur PC
Joey… Tu aimes les films sur les gladiateurs ?
Imaginez un monde aux allures graphiques « Borderlandesques ». Imaginez à présent le Dôme du Tonnerre dans Mad Max 3. Vous avez l’image en tête ? Visualisez maintenant ce dôme cinq fois plus grand et avec cinq fois moins de règle. Vous suivez toujours ? Dans ce dôme, mettez entre un et cinq gladiateurs, à la bouille peu avenante, parmi les huit en lice. Ces guerriers sont sanguinaires, fous et sans aucun principe. Leur but étant de protéger un missile d’une horde de villageois venus le détruire. Pourquoi veulent-ils le détruire ? Il semblerait que l’ogive ait pour cible leur petit patelin paumé !
Vous incarnez dans ce Hero Defense loufoque (aussi appelé Moba PvE par certains) l’un des huit bellicistes à l’allure aussi flippante qu’intrigante ! Votre but est de repousser les groupes d’indigènes, voulant protéger leurs villes, pour offrir un bain de sang digne de ce nom aux spectateurs de Bloodsports.TV. Les champions disponibles sont séparés par groupes de deux dans quatre catégories différentes. Il vous faudra choisir judicieusement votre « héro » si vous voulez venir à bout des vagues d’attaquants. Dans ces catégories, il y a tout d’abord les Slayers qui sont simplement les DPS corps à corps du roster. Leur rôle est d’infliger un maximum de dégâts à l’assaillant en lui ouvrant l’estomac à coup de burst (gros afflux de dommages sur une courte période), puis en ayant des dégâts plus constants sur la durée via leurs auto-attaques rythmées par la vitesse du même nom. Il y a ensuite les Bruisers qui serviront de tank à l’équipe. Ils sont là pour encaisser et provoquer la rage de ces petits villageois vaillants sur leur montagne de muscles ! Détourner l’attention des ennemis sur les Bruisers, permet aux Slayers et autres classes d’avoir une meilleure performance dans leurs domaines. Après les corps à corps, voici les DPS distants avec les Regulators qui eux s’occuperont du Crowd Control (contrôle de foule comme des ralentissements ou étourdissements). Ils seront là pour temporiser un maximum les dégâts des assaillants et interrompre les différentes incantations des champions. Pour finir, les Medikus voueront leurs âmes à panser les blessures de leurs alliés. Ils deviendront quasiment indispensable une fois arrivé à un certain niveau de jeu (les potions n’étant plus très efficaces).
Quatre des huit champions disponibles.
Et enfin le coeur de la maison, la boucherie.
Vous êtes donc à Stockholm, et vous avez votre mirmillon entre les mains. Il ne vous reste plus qu’à choisir le lieu où l’affrontement se déroulera. Ce choix, vous pourrez le faire entre six cartes différentes. Chacune d’entre elles ayant une disposition de spawn de vagues distincte. A noter que certaines maps possèdent des camps de monstres qui vous rapporteront un bonus d’expériences et de gold si vous les pourfendez entre chaque assaut.
Votre choix est fait ? Alors vous voilà parti… Enfin non pas tout à fait. Il vous manque le nombre de vagues à affronter qui sont de 4, 7 et 10 (ce choix influe sur la durée d’une session et le nombre de boss), et la difficulté de la partie. Pour cela vous aurez à choisir entre quatre niveaux, eux même divisés en trois paliers différents (sauf pour le dernier qui est un peu spécial).
Vous disposez donc de la ligue Amateur, Pro et Master. Chacune d’entre elles apporte des bonus de statistiques aux vagues d’assaillants. Plus vous montez en ligue, plus les bonus sont importants. Quant à vous, il vous est possible d’obtenir des bonus de classe à condition de remplir certains objectifs dans le Path to Glory (une sorte de tableau de succès). Plus vous évoluerez dans le Path to Glory, plus les conditions pour atteindre le niveau suivant seront exigeantes. En effet, au début une simple boucherie vous sera demandée. Tuer X opposants avec un Slayer pour débloquer un boost de dégâts. Puis vous serez prié de finir le mode 10 vagues en ligue Pro pour obtenir le palier supérieur, etc. (la difficulté allant crescendo). Mais pour avancer dans ce tableau de la gloire, vous ne pouvez vous contenter de jouer une seule et unique classe. Pour, par exemple, déverrouiller le niveau de difficulté ultime appelé APOCALYMPICS (composé de 4 paliers d’une difficulté dantesque), vous devrez avoir des pré-requis dans chaque classe afin d’atteindre le palier. Une très bonne idée selon moi. Ce système pousse le joueur à se familiariser avec toutes les classes et permet, de ce fait, de changer régulièrement de rôle évitant une routine de gameplay que l’on retrouve souvent dans les MMO (et aussi d’empêcher les excuses de sacs comme « c’pas d’ma faute j’connais pas la classe »).
Vous voilà donc prêt à lancer une session et goûter aux joies de la boucherie en coopération. D’ailleurs, n’hésitez pas à lancer une partie même si vous êtes seul dans le lobby. D’autres joueurs peuvent vous rejoindre (ou quitter) n’importe quand durant le jeu. Une fonctionnalité qui mérite d’être soulignée. Elle apporte un certain dynamisme et confort de jeu.
Les gladiateurs de Bloodsports.TV ont vraiment leurs différences de gameplay selon les classes, et il vous faudra plusieurs heures de jeu pour les maîtriser. Les boss en fin de vague sont impressionnant et il n’est pas aisé d’en venir à bout. On regrette un petit problème d’équilibrage entre certains personnages (Hardy ? Vous avez dit Hardy ?). Le fait de ne pas pouvoir observer le ping d’un serveur avant de le rejoindre est vraiment agaçant. S’ajoute à ça un manque de joueurs selon les horaires et parfois une action un peu trop confuse. On aura tendance à bourrer dans le tas plutôt que de chercher le bon positionnement. Sans oublier une connexion internet OBLIGATOIRE même pour le jeu en solo. Quelques bugs sont aussi présents mais ils seront sans nul doute patchés d’ici peu grâce au feedback de la communauté.
Je n’ai pas parlé du système d’achat d’objet une fois dans le jeu pour une seule raison. C’est qu’il est similaire à tout les moba actuels. Des recettes avec des objets à combiner pour en avoir un plus puissant. Il en va de même pour le leveling in-game qui est : expérience = niveaux = améliorations des sorts.
Faites attention où vous mettez les pieds.
Conclusion Bloodsports.TV
Fatshark et Toadman Interactive nous offrent là un très honnête Hero Defense. Bloodsports.TV est dynamique et jouissif mais vite ennuyeux si l’on y joue seul. Le jeu étant quand même basé sur la coopération, il est vivement recommandé de jouer avec une bande de potes afin d’élaborer des stratégies et de communiquer sur tel ou tel focus à avoir. Jouer avec des inconnus n’est pas déplaisant non plus, mais le manque de communication dans le lobby vous forcera souvent à prendre un gladiateur en fonction des joueurs qui rushent leur personnage et verrouillent instantanément leur choix.
Avec une excellente durée de vie en multijoueurs, Bloodsports.TV est un jeu à avoir si vous êtes un fan du genre, ou bien, à la recherche d’un jeu de coopération plus ou moins exigeant en fonction de la difficulté. 9.99€ n’est pas excessif pour un jeu de cette facture. Les solitaires passez votre chemin !