Comme un petit goût de fin des années 90 ! A l’époque, l’essor de l’ADSL et l’apparition de petits lecteurs MP3 changent notre façon de consommer la musique. Cependant, l’industrie musicale refuse ce bouleversement culturel, et mettra des années à s’adapter. Les grandes maisons de disques n’imaginent pas un autre modèle économique que celui de l’album CD vendu 20€, et quand le public, lui, prend un autre chemin (celui de la musique dématérialisée), l’industrie, plutôt que de se remettre en question, choisit un bouc émissaire : ce sera le piratage.
Pourtant, de nombreuses études prouveront que celui qui « pirate » le plus est aussi celui qui dépense le plus, et qu’un album téléchargé illégalement n’aurait pas forcément été acheté en l’absence d’alternative, pointant ainsi du doigt le chiffrement exagéré des pertes financières attribuées au piratage. Régulièrement, on constatait également que les œuvres le plus distribuées sur les réseaux peer-to-peer étaient aussi celles qui rencontraient le plus grand succès commercial, mettant à mal les accusations de nuisance portées contre le téléchargement dérégulé.
Si le piratage de la musique s’est considérablement réduit avec l’apparition de services de streaming du type Deezer et Spotify, et l’importance qu’a pris YouTube, ne nous voilons pas la face, la distribution illégale de jeux vidéo reste d’actualité. Et un titre comme The Legend of Zelda: Tears of the Kingdom était largement distribué illégalement sur internet une bonne dizaine de jours avant sa sortie en boutique. Ce qui n’a nullement empêché le jeu de réaliser d’excellents résultats en termes de ventes (mais a, finalement, précipité la disparition, au moins de leurs sites officiels respectifs, des émulateurs Switch Yuzu et Ryujinx).
Tout cela fait qu’on a un peu de mal à croire que l’échec de Son and Bone soit dû, comme l’affirme son développeur, au piratage ! Signé TeamKill Media, développeur de Quantum Error qui a tout récemment annoncé un « Dino Crisis-like » intitulé Code Violet, Son and Bone est un FPS qui envoie un sheriff dans un monde parallèle se battre contre des dinosaures (déjà !). Le titre s’est à peu près autant vendu qu’il a fait parler de lui, c’est-à-dire très, très peu. Avec en tout et pour tout 4 évaluations sur Steam, un pic de joueurs mesuré à… quatre (!) joueurs en simultané, et une absence de tests sur la plupart des grands médias jeu vidéo, il y a probablement des raisons autres que le piratage à l’échec du jeu.
Cela étant, si TeamKill Media est à ce point incapable de remise en question, et croit vraiment que l’échec commercial du jeu est dû au piratage, cela pourrait expliquer le refus de sortir son prochain titre, Code Violet, sur PC.
Nintendo accélère le pas dans sa chasse au piratage
n1co_m
Resident Evil Village et les bienfaits du piratage dans l’industrie du jeu vidéo
n1co_m
Code Violet – Le jeu ne sera pas disponible sur PC pour éviter les mods
broccomilie