Êtes-vous déjà allé au Japon ? Si c’est le cas, vous avez dû constater vous aussi à quel point ce pays est fascinant : ces gratte-ciels gigantesques, ces quartiers reconnaissables d’un coup d’œil, ces temples et jardins, la richesse de sa gastronomie… Le pays du Soleil-Levant peut satisfaire n’importe qui. Et pourtant, nous, ce qui nous y fascine le plus, c’est une subtilité qui ne se cache pourtant pas : ses paradoxes. Des demoiselles en kimono dans les rues branchées de Tokyo, des temples anciens nichés entre deux buildings, les trains suspendus surplombant les vieux quartiers… Fascinant, on vous dit !
Et cette liste s’applique aussi au quotidien : l’apparente modernité des firmes repose sur des fax, les écrans sont partout mais on signe avec des tampons et que dire de cette masse salariale, vêtue du même costard, avançant à l’unisson sur le Scramble Crossing ? Une dualité certes malheureusement baignée d’un certain conformisme que l’on retrouve aussi dans le jeu vidéo.
Offusquez-vous si vous voulez, mais souvent, les jeux nippons ne font guère plus que d’adapter des animes ou reprendre à la lettre des recettes, un comble pour le pays qui en a créé les codes et a inspiré tant de petits studios occidentaux. Et dans ce paysage où on simule l’originalité avec des filles à la voix aiguë et aux cheveux roses, nous sommes contents de retrouver des game designers comme Suda 51.
Évidemment, on sait bien qu’il n’est pas l’unique nippon dont les œuvres se démarquent de la masse (on pourrait faire un club et y mettre Hideki Kamiya, Hideo Kojima ou même Swery), mais indéniablement, son travail se reconnaît : Lollipop Chainsaw, The Silver 2425, Killer7, entre autres. Chacune de ses œuvres suinte son amour des arts visuels (cinéma, jeux vidéo et pop-culture) et ce n’est pas Travis Touchdown, son héros le plus célèbre et qui vient tout juste de terminer son épopée avec son ultime épisode (No More Heroes III), qui dira le contraire : il en est la synthèse.
Comédie slapstick, loser magnifique flirtant sur le fil entre le ridicule et la badasserie, assaut constant du quatrième mur… Une approche de la comédie très personnelle (ou du story-telling dans un sens plus large) que le game designer cultive avec son héros depuis son premier volet sur Nintendo Wii en 2007 et qu’on retrouve aussi dans ses autres œuvres. Du coup, quand IGN Japan l’interroge dans le cadre d’une diffusion live et lui demande ce qu’il aimerait faire ensuite, l’homme derrière Grasshopper Manufactures ne cache pas ses ambitions.
Alors, de quoi peut donc bien rêver le fantasque Japonais ? Vous l’aurez compris depuis le titre, il s’agit bien de personnages Marvel et pas des moindres puisque la tête de liste n’est autre que Deadpool. Surpris ? Pas franchement, non. En effet, vu la manière dont le personnage est dépeint dans les films et le jeu d’équilibriste entre cool et ridicule que nous a offert Ryan Reynolds avec le personnage (moins que dans Xmen Origins: Wolverine, en revanche), on ne pourra pas dire qu’on n’avait pas vu venir Suda 51. Si Marvel n’est pas très chaud, notre brave homme serait éventuellement prêt à se rabattre sur Shatterstar ou même Vif-Argent (Quicksilver), deux personnages qui ont aussi droit à une apparition dans le MCU.
La faisabilité d’un tel projet ? Sans s’avancer, on serait tenté de dire « possible ». Ces dernières années, Disney, assis sur un vivier de personnages et de séries (en incluant Star Wars, Marvel…) a pris conscience de l’importance de ses propriétés intellectuelles (notamment grâce aux succès de Fallen Order et de Spiderman). Néanmoins, développer des jeux « maison », ça ne fait plus vraiment partie des objectifs. Par conséquent, le conglomérat a fait entendre aux studios désireux qu’ils étaient prêts à les laisser expérimenter avec leurs propriétés intellectuelles. Une chance pour Suda 51 qui pourrait donc au moins lancer les négociations avec Disney… Ceci dit, comparé à Crystal Dynamics ou Firaxis, les vingt employés de Grasshopper Manufactures font peut-être « poids plume »…
Enfin, le bougre ne compte pas forcément sur cette opportunité et précise que son studio ne chôme pas pour autant. De son aveu, de nombreux projets sont sur le feu, parmi lesquels trois IPs originales dont les sorties sont prévues dans les années à venir (sur dix ans quand même). Pas de détails naturellement à l’heure qu’il est, mais nous devrions en apprendre plus à mesure que les mois passent.
Alors, quel est votre avis sur cette situation ? Aimeriez-vous qu’un jeu Deadpool signé par Grasshopper Manufactures voie le jour ? Nourrissez-vous de tels fantasmes ? Sinon, un petit Beat’Em Up Xmen ou Avengers par Dotemu, ça vous dit ?
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