Cela ne vous aura pas échappé si vous êtes un grand amateur, comme votre Humble Narrateur, de beat’em up à l’ancienne en 2D : Streets of Rage 4 arrive enfin dans quelques jours, à savoir, le 30 avril. Nous vous réservons un test de ce dernier en bonne et due forme, et nous garderons donc de trop en rajouter ici sur ce jeu tant attendu ; vous trouverez toutes les infos utiles le concernant en consultant nos articles qui viendront clôturer celui que vous lisez actuellement.
En attendant ce potentiel nouveau messie, nous avons trouvé qu’il serait de bon ton de faire un peu le tour du propriétaire, en abordant à la fois la licence et les autres jeux similaires, passés ou présents. On ne va pas se livrer pour l’heure à un exposé étendu sur le genre beat’em up, vous n’auriez pas fini de le lire avant la sortie de Streets of Rage 8. Simplement, quelques précisions et conseils pour les amateurs du genre ou les curieux en demande de découverte. Cela vous convient ? Alors tous dans la rue, il y a des museaux à casser (non non, on ne parle pas des Gilets Jaunes ni des soignants) !
Le rival et modèle
On ne va pas tourner autour de pot, ni redéterrer les vieilles guéguerres de consoles et argumenter pour savoir qui de l’œuf ou de la poule est apparu en premier : Streets of Rage, c’est un fait avéré et non une prise de position partisane, est grandement inspiré de Final Fight, auquel il doit son existence-même.
Final Fight, c’est un des gros monstres d’arcade de type beat’em up made in Capcom, une légende pour les amateurs du genre. Sorti dans les salles enfumées japonaises en 1989, il recevait en 1990 une version Super Famicom de toute beauté, destinée à mettre en avant les talents de cette nouvelle machine à l’occasion de son lancement tout récent. Du coup, le concurrent SEGA a voulu saisir la balle au bond pour agrémenter sa Mega Drive d’un beat’em up similaire à celui d’en face. Streets of Rage était né.
À première vue, Final Fight serait le grand gagnant d’un comparatif entre les deux jeux. Des graphismes superbes, des personnages de taille conséquente, des bruitages nettement plus agréables que ce que la Mega Drive pouvait produire (la console est d’ailleurs assez célèbre pour ce défaut notamment, qui contribue néanmoins à lui procurer un cachet unique et reconnaissable, et finalement, appréciable grâce à sa grande quantité de jeux excellents)…
Mais le Final Fight de la Super NES a échoué dans quelques domaines où son concurrent Streets of Rage a su se montrer compétent. Final Fight était un jeu d’arcade magnifique pour l’époque, le transposer sur console a donc demandé certains sacrifices qui auront bien fâché les amoureux de beat’em up. Un stage entier a disparu (avec son boss bien relou Rolento, qu’on retrouvera également dans certains Street Fighter), un personnage aussi (Guy, l’un des trois protagonistes de la version originale), mais surtout, le jeu n’était plus jouable à deux joueurs. Et ça, pour un beat’em up, ça pique un peu beaucoup.
Final Fight SNES connaîtra quelques mois après sa sortie initiale une version secondaire et revisitée, Final Fight Guy, qui proposera ce personnage, mais au détriment de Cody, et toujours sans le stage de Rolento et sans le mode 2 joueurs. Final Fight constitue donc à la fois un exploit et un échec sur Super NES, et son élève sur Mega Drive offrait en outre une bande-son musicale de malade livrée par Yuzo Koshiro (Ys, Shinobi, Streets of Rage 1-2-3, Actraiser…).
Streets of Rage et Final Fight évolueront plus ou moins de manière parallèle sur 16-bit, chaque série recevant trois épisodes sur sa machine respective. Streets of Rage 2 est largement considéré comme le meilleur des trois, tandis que Final Fight 2 est (avis perso) le plus faible, au contraire.
La familia Streets of Rage
Allez, assez parlé du méchant concurrent, revenons-en à nos bastons. Bastons à mains nues la plupart du temps, si on en croit le titre original de la série : Bare Knuckle. Mais bon, hein, c’est pas parce qu’on part les mains vides qu’on peut pas ramasser un petit tuyau de fonte ou un tesson de bouteille de temps en temps pour pimenter un peu la conversation avec les ennemis, si ?
- Streets of Rage 1 – On l’a dit, il est paru en 1991 dans le but de concurrencer le beat’em up de Capcom accaparé par Nintendo. Il propose trois personnages jouables (Axel, Blaze et Adam), chacun affichant sa gamme d’atouts et de défauts, notamment en termes de vitesse et de puissance. Ce jeu fait écho à un autre beat’em up bien connu, celui-ci arborant un contexte fantasy plutôt qu’urbain, Golden Axe, également de chez SEGA. Comme dans Golden Axe, Streets of Rage offre la possibilité (mais pas démultipliée à l’envie) de lancer une attaque destructrice imparable sur les ennemis, et que donc, on préférera conserver jusqu’au boss. Il s’agit d’un appel aux forces de police, qui interviennent en faisant pleuvoir le feu depuis leur véhicule. Un élément excellent, qu’on ne retrouvera hélas pas dans les deux opus suivants.
- Streets of Rage 2 – Mine de rien, ces jeux que l’on connaît, nous Européens, simplement sous le nom générique de la saga, eh bien, ils ont un second titre en version originale. Le premier opus, ainsi, s’appelait en quelque sorte « Furious Iron Fist ». Tout un programme, poursuivi par le second épisode : « The Requiem of the Deadly Battle ». Impressionnant, n’est-ce pas ? Sorti en 1992-1993 (selon la région), il reprend le concept beat’em up du premier, dégage l’appel aux flics pour le remplacer par un banal coup spécial courant dans ce genre, récupère Blaze et Axel du premier opus en leur ajoutant Skate (le petit frère d’Adam du premier volet) et Max, qui fait office de gros bill lent et bourrin, et est considéré par beaucoup comme le meilleur épisode de la série et comme un des meilleurs jeux au monde.
- Streets of Rage 3 ne semble quant à lui pas posséder de seconde dénomination. Sorti en 1994, il est le dernier épisode Mega Drive de la trilogie d’origine. Il reprend les bases de ses prédécesseurs, mais offre des niveaux plus longs, un challenge relevé, des fins multiples, et un scénario globalement plus travaillé. Il contient trois personnages cachés à débloquer en plus de Blaze, Axel et Skate déjà vus précédemment, et de Zan, un vieux combattant moustachu. Max n’est plus un perso jouable, ne faisant qu’un cameo discret, tout comme Adam. Les personnages cachés sont des boss de la série : Ash, un personnage masculin très efféminé supprimé des versions occidentales du jeu, Roo, un kangourou qu’on affronte aux côtés de son maître, et Shiva, bien moins balaise quand on le manie que quand on l’affronte vers la fin de Streets of Rage 2.
On joue à quoi en attendant Streets of Rage 4 ?
Plus que quelques jours de patience avant de pouvoir enfin mettre la main sur Streets of Rage 4 et toutes ses belles promesses (on part déjà avec une grande confiance dans les équipes qui œuvrent dessus). Mais si on a envie de beat’em up pour patienter, on a quoi à se mettre dans les sous la dent ? Petite sélection loin d’être exhaustive des jeux de ce genre à ne pas avoir raté, récents ou anciens (merci l’émulation, mais attention : c’est pas bien, on déconseille).
- Copains d’avant – Outre les Final Fight et les Streets of Rage, il y avait bien moyen de se mettre sur le museau entre potes au fil des années. On conseillera les classiques que sont X-Men en arcade, ou TMNT jouable lui aussi à 4, ou encore Asterix. Mention spéciale à Alien vs Predator, The Punisher, les deux Donjons & Dragons, l’étrange Ninja Baseball Bat Man, ou l’excellent Cadillacs & Dinosaurs. Sur consoles, on retiendra Double Dragon 2 version NES, River City Ransom pour son petit côté aventure, les Golden Axe présents sur la même machine que Streets of Rage, et la liste est longue de tous ces beat’em up qui ont bercé notre jeunesse (enfin, la mienne, vous, vous devez être né à la sortie de Final Fantasy XIII, non ?).
- Copains de maintenant – Si vous êtes en possession de certaines consoles de la génération présente ou précédente, ou aimez jouer sur PC, il est quelques titres que vous pourriez apprécier si vous recherchez du beat’em up façon 2D. On citera Double Dragon Neon, Dragon’s Crown le magnifique, mais aussi Castle Crashers la grosse tuerie, Charlie Murder, Scott Pilgrim, ou les plus récents Streets of Red, River City Girls qui reprend le concept de ses ancêtres, l’éprouvant mais jouissif Fight’N Rage ou encore Mother Russia Bleeds qui permet de jouer en équipes même si on n’a pas d’amis, avec l’IA (super jeu). Et si vous êtes un peu gamer mobile, tentez les gratos Beat Street et Brawl Quest, ça ne vous coûtera rien…
Avec ce cours de rattrapage (par télétravail, hein, Covid-19 oblige) vous voici paré pour attendre de pied ferme Streets of Rage 4, un jeu qui risque de rester dans les annales (ce mot n’est pas cochon ni vulgaire). Alors, à tous, bons fights ! N’hésitez pas à venir nous dire en commentaire quels sont vos beat’em ups préférés, vos craintes ou espoirs vis-à-vis de ce nouvel opus…