Hier soir s’est tenu le State of Play, une présentation de 45 minutes enchaînant les annonces des jeux qui façonneront le futur du jeu vidéo chez PlayStation. Entre la grosse sortie attendue (Monster Hunter Wilds) et les belles surprises (Saros, signé Housemarque), un titre s’est démarqué par sa direction artistique tranchée et sa mise en scène singulière : The Midnight Walk. Plus précisément, c’est sa date de sortie qui a été dévoilée, fixée pour le 8 mai 2025. Annoncé comme un jeu d’aventure misant avant tout sur son atmosphère et son horreur saisissante, il attire surtout l’attention pour une particularité bien précise : son utilisation de l’argile et du stop motion.
Le studio MoonHood, composé d’une quinzaine de personnes, a été fondé par les deux cofondateurs de Zoink Games, à qui l’on doit Lost in Random. Un jeu globalement apprécié, bien que davantage remarqué pour sa direction artistique que pour sa proposition ludique. Forts de cette première expérience, ils reviennent avec une ambition claire : n’utiliser que des matériaux tangibles et le stop motion pour donner vie à la petite merveille. Et bon dieu que ça marche.
Ce qui nous anime ici repose sur un constat simple : le stop motion est un art complexe, chronophage et minutieux, mais malheureusement peu reconnu. Les jeux utilisant cette technique si particulière restent rares et ont souvent du mal à trouver leur public. En témoignent des titres comme Harold Halibut, Lumino City ou encore Judero, qui, malgré des critiques positives peinent à cumuler les reviews sur Steam – un indicateur souvent révélateur de ventes modestes.
Cependant, certains créateurs ont bien compris que si le stop motion semble rebuter une partie du public, il peut aussi être un formidable levier d’immersion. Ainsi émergent des œuvres qui exploitent pleinement son aspect étrange et malaisant, héritées d’un lointain Tim Burton ou de Coraline. Ces productions tirent parti des mouvements saccadés, des designs grotesques et d’une texture presque organique pour générer une horreur viscérale et mémorable. Mad God, l’expérience cinématographique cauchemardesque de Phil Tippett, en est l’exemple parfait : une plongée dans une violence inouïe, sculptée dans l’argile et la pâte à modeler, où l’animation elle-même devient vecteur d’angoisse.
Ne nous perdons plus en conjectures et posons nous une question simple : PlayStation met-il The Midnight Walk et son stop motion en avant uniquement pour gonfler artificiellement le catalogue du PSVR2 ? Ce serait bien dommage. L’optimisme nous pousserait plutôt à croire en une réelle volonté de mettre en lumière des projets à l’identité forte, souvent incompris et boudés par le grand public. Quelles que soient les motivations derrière cette mise en avant, cela reste en tout cas un beau geste pour un art qui mérite plus de reconnaissance.
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