Avec les fêtes qui approchent à grands pas, les éditeurs s’activent et les parutions de beaux livres se multiplient. De quoi trouver des idées d’ouvrages à mettre sous le sapin, ou simplement à (s’)offrir juste pour le plaisir, sans attendre une date particulière…
Nous avons la chance en France d’avoir plusieurs éditeurs passionnés qui proposent régulièrement des ouvrages de qualité en relation avec le jeu vidéo ou la culture dite « geek », des maisons d’édition dont le nom est presque devenu un label de qualité. Nous en avons trois en tête en particulier, et chacune a des nouveautés à proposer pour cette fin d’année !
Steelrising – The Art of the Video Game (Pix’n Love)
Si le jeu Steelrising, production des studios français Spiders, n’est pas exempt de défauts, il y a une chose sur laquelle il est inattaquable, c’est sa direction artistique. Situé dans un Paris de la Révolution Française uchronique, il met en scène des automates, sortes d’androïdes victoriens, dont le design était l’une des grandes réussites du jeu.
Pour que l’on puisse profiter du travail des artistes visuels sans s’énerver contre les problèmes de lock du titre, l’autrice Marine Macq a travaillé au sein même du studio afin de recueillir des centaines d’illustrations, de brouillons, et de travaux de recherches visuelles, mais aussi les témoignages de l’équipe de développement et une préface de Jehanne Rousseau, PDG des studios Spiders.
Steelrising – The Art of the Video Game, de Marine Macq, chez Pix’n Love, 256 pages, 40€. Existe en version collector « Édition Royale » incluant le jeu pour PS5 dans un beau coffret en plus du livre, ainsi qu’une impression d’art signée et numérotée.
Final Fantasy VII Remake, L’anomalie Undertale, En quête de J-RPG (Third Editions)
Third Editions fait référence quant aux ouvrages journalistiques et d’analyse d’œuvres vidéoludiques. On est loin du merchandising, et quand on va chez Third, c’est pour découvrir des textes fouillés, qui étudient en profondeur leur sujet. La preuve : il n’y a jamais de place pour les illustrations !
En cette fin d’année, ce sont trois beaux livres qui s’annoncent passionnants qui sont parus. D’abord, La Saga Final Fantasy VII Remake, signé Pierre Lovati, qui revient en 336 pages sur le projet un peu étrange et pourtant ô combien réussi de réinventer sans le dire un classique parmi les classiques. Puis, sur un autre drôle de projet, L’Anomalie Undertale, Décryptage d’un Jeu Monstre, de Corentin Benoit-Gonin, dans lequel en 240 pages, l’auteur revient sur l’événement qu’est devenu ce « petit » jeu indé, Undertale, un « one man game » signé Toby fox qui a rapidement acquis le statut d’œuvre culte après sa sortie.
Enfin, le gros morceau chez l’éditeur, au sens propre comme au sens figuré, c’est En Quête de J-RPG – L’Aventure d’un Genre, de Jordan Mauger, proposé en grand format 22 cm x 31 cm (alors que les ouvrages de l’éditeur sont d’habitude en 16 cm x 24 cm). En 272 pages, l’auteur dissèque le J-RPG, essayant d’en identifier les codes, analyse les classiques, mais aussi ce qui fait que le genre accroche toujours autant les joueurs, plus de 40 ans après la publication des premiers titres.
Chacun des ouvrages cités est disponible en édition « first print », accompagné d’une jaquette réversible ornée d’illustrations inédites réalisées pour ces parutions, d’un ex-libris, et – très bonne initiative – de son édition numérique à emporter dans sa liseuse ; de 30€ à 45€ selon les titres.
Génération Mortal Kombat (Omake)
Des jeux d’arcade avec leur personnages « digitalisés » au début des années 90 à Mortal Kombat 1, sorti récemment, la série a gardé le genre du versus fighting en 2D, et surtout l’outrance ! La sortie du nouveau jeu cette année est l’occasion pour le journaliste vétéran Patrick Hellio de revenir sur trente ans de « fatalities » sanguinolantes.
Contrairement aux publications Third Editions, Omake n’est pas avare en couleurs et l’ouvrage est richement illustré. Et il fallait au moins ça pour revenir sur l’intégralité des personnages de la saga, mais aussi les invités exceptionnels que l’on a croisés dans la série (Robocop, Rambo, Terminator…). Même le volet Mortal Kombat au cinéma n’est pas oublié, de même que les BD, figurines, et autres produits dérivés engendrés par le succès du jeu.
Le livre de 224 pages est disponible en version Collector, avec une couverture rigide et une jaquette exclusive, ainsi qu’un marque-page, pour 25€. La version classique avec une couverture souple est proposée, elle, à 20€.
Du côté des anglophones
Si vous vous débrouillez un tant soit peu avec la langue d’Harry Styles, nous ne saurions que trop vous conseiller d’aller jeter un œil aux parutions de Bitmap Books, un éditeur de beaux livres spécialisé dans le rétro-gaming.
Une collection de l’éditeur est ainsi entièrement dédiée aux artworks des boîtes de jeux. C’est ainsi que le volume The Art of The Box, beau bébé de 564 pages, dont 350 d’illustrations couleurs grand format, revient sur cette époque où la boîte de jeu était l’argument principal de vente, et participait à l’imaginaire… La collection propose aussi des volumes spécifiquement dédiés à des machines en particulier : PC Engine, Game Boy, SNES…
D’autres livres sont consacrés à l’histoire du jeu vidéo : par genre (le point’n click, le RPG, le FPS…), par éditeur ou par constructeur (Gremlin, Commodore…). On retient un titre en particulier qui est sur notre propre liste au Père Noël (juré, on a été sage) : The Games That Weren’t, 650 pages et 2,5 kg de jeux qui ne sont jamais sortis ! Avec des artwork, des croquis, des captures d’écran de dizaines de jeux allant de l’Atari 2600 à la PlayStation 4, en passant par l’arcade, mais qui n’auront jamais été au bout de leur développement. Une autre façon d’œuvrer à la conservation du patrimoine vidéoludique…
Nul besoin de patch à la sortie, garantis sans aucun bug bloquant, et aucune inquiétude quant à la rétrocompatibilité, les beaux livres se conservent de génération en génération (de machines, ou de personnes !). Ceux de notre sélection se gardent sur un coin de table basse et se feuillettent un peu au hasard. Les jeux vidéo éloigneraient des livres ? Perdu ! Ils en produisent, même. Et des beaux…!