En écho avec Toys for Bob et Microsoft, Relic Entertainement passe entre les gouttes et choisit de devenir indépendant pendant une vague de licenciements. Les développeurs de Age of Empire 4, Dawn of War ou encore plus récemment Company of Heroes 3 n’auront plus à satisfaire un éditeur qui semble être, à l’instar de nombreuses entreprises dans le jeu vidéo, dans une position critique.
Après l’annulation d’un projet déjà très avancé, Hyenas, un FPS shooter d’extraction qui ressemble beaucoup à The Finals (peut-être une des raisons qui expliquerait son abandon), SEGA licencie 240 employés dans ses studios européens. Creative Assembly, en charge du projet Hyenas, est d’ailleurs le studio le plus impacté par les licenciements.
Studio clairement axé sur le jeu de stratégie voire le STR, genre tristement moribond, Relic a été impacté par les ventes décevantes de dernier Dawn of War III et de la tiède réception du Company of Heroes 3. Les finitions et l’instabilité du jeu auront joué en défaveur du jeu, la faute probable à un calendrier imposé.
Peut-être manquons-nous d’objectivité, les Dawn of War ayant joué un rôle important dans notre appréciation des jeux de stratégie, mais Relic semble pour nous un studio qui aligne les projets réussis : Company of Heroes 3, Age of Empire IV et, si on remonte un peu plus loin dans le temps, Homeworld, Warhammer 40,000: Space Marine. Notons que ces deux dernières franchises à succès finiront chez la concurrence, Gearbox et Saber.
Pour en revenir au cas SEGA : avec des ventes décevantes sur le dernier Total War: Pharaoh, un projet totalement abandonné et des polémiques très substantielles sur le prix des derniers DLC, Creative Assembly semble être le vilain petit canard de l’écurie SEGA. Mais avec une communication très opaque sur les chiffres de la licence Total War, qui peut dire si la licence est encore viable ou non ?
Encore une fois, ce sont bien les décisions des hautes sphères qui semblent porter préjudice. Avec un intérêt non masqué pour le métavers, les NFT, le Web3 et aussi l’IA en 2023, le CEO de SEGA, Shuji Utsumi, emprunte des voies incertaines pour réaliser plus de profits.
Avec Hyenas, on voyait aussi très bien le projet de promouvoir un univers SEGA (on se souvient du trailer avec des statuettes Sonic ou des skins rappelant l’univers de l’entreprise), et donc de concurrencer Fortnite.
Des projets très ambitieux donc, et surtout des gouffres économiques. Des licences fortes soutiennent tout de même l’édifice comme les Yakuza et les Football Manager, mais l’entreprise rentre dans les rangs et allège sa masse salariale.
On souhaite bonne chance à Relic en tant qu’indépendant même si un achat du studio n’est pas à exclure. Avoir un éditeur derrière soi comporte quelques désavantages, mais cela évite la recherche d’investisseurs permanente et d’autres tracasseries du même acabit. On espère donc que le studio continuera de faire vivre le genre du jeu de stratégie, car il en a bien besoin.
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