C’est entre deux annonces d’achat de studios à plusieurs milliards d’euros qu’Atari, le constructeur (pré)historique de consoles, déclare avoir lui aussi finalisé un rachat ! Il ne s’agit ni d’un studio de jeux vidéo, ni d’un développeur de technologies, mais bien d’un site web. Consultée par une moyenne mensuelle d’1.8 millions de gamers principalement nord-américains, MobyGames est plus exactement une DataBase gratuite et participative. Leader dans son domaine, le site a pour objectif de classifier tous les jeux existants. L’achat, certes un peu étrange, était déjà annoncé depuis 2021.
Le PDG D’Atari, Wade Rosen, déclare à propos du rachat de MobyGames par Atari :
« La communauté MobyGames a joué un rôle soutenu et important dans la documentation, la célébration et la préservation des jeux vidéo, et soutenir MobyGames nous permet de redonner à la communauté et de contribuer à sa croissance et à son succès. Il est important pour Atari que MobyGames conserve toute son intégrité, et nous nous engageons à soutenir le site de manière à améliorer l’expérience des contributeurs et des utilisateurs. »
Tandis que Jeremiah Freyholtz, le directeur général historique du site, précise :
« En Atari, MobyGames a trouvé un partenaire qui fournira l’investissement et le soutien dont nous avons besoin pour mener à bien les améliorations du site prévues de longue date. Je suis convaincu que cette transition permettra à MobyGames de rester un projet communautaire important et que l’implication d’Atari nous positionne au mieux pour la stabilité et le succès à long terme. »
Sur ces dix dernières années, Atari a développé un plan d’investissement de grande envergure, se démarquant des autres grands noms du jeu vidéo par ses choix. Bien au-delà de se racheter une vertu auprès du public moderne, l’objectif est double : chercher à se réinventer et à s’imposer comme un acteur majeur du divertissement numérique en se situant d’un bout à l’autre de l’éventail.
Quelques exemples des activités récentes de la firme française : RetroGaming et construction de consoles avec l’Atari VCS. Plateforme de CloudGaming avec des capitaux dans AntStream. DataBase JV avec son rachat de MobyGames. Cryptomonnaie dédiée [au divertissement] et casino crypto avec l’Atari Token. Édition de jeux rétro en physique et édition limitée via la sous-filiale Atari XP. Lieux dédiés au développement, au rassemblement autour du e-sport et au tourisme gaming via les Hôtels Atari prévus pour 2023.
Avec toutes ces initiatives étonnantes, on peut aisément se dire que la stratégie marketing de la firme a, à l’instar de Nintendo, pour objectif de lui permettre de trouver son océan bleu.
En parallèle, malgré un semblant de bonne volonté vis-à-vis de sa communauté, Atari est beaucoup critiqué. L’Atari VCS a eu une gestation compliquée, accompagnée de lourdes accusations lors de son développement puis sortant tardivement et à un prix bien trop élevé. De son côté, l’Atari Token peine à s’imposer en ne s’échangeant qu’à un tarif ridiculement bas. Quant à Atari XP, le manque de fiabilité des crédits dans l’édition des jeux a causé de nombreux émois parmi les fans, ne faisant qu’accentuer les craintes autour du rachat de MobyGames par Atari.
S’il est impossible de conclure avec certitude quoi que ce soit pour l’avenir de MobyGames, il est évident aujourd’hui qu’Atari est bel et bien de retour sur le devant de la scène. Pour le meilleur comme pour le pire.
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