Alors que l’année 2023 touchait à son terme, il faut bien l’admettre, nous étions euphoriques quant aux premiers mois de cette nouvelle année, avec des annonces qui nous laissaient augurer du meilleur. Pourtant, quatre mois plus tard, notre niveau de dopamine a bien diminué et, semaine après semaine, notre engouement est devenu bien faible, à l’image d’un calendrier de sorties de jeux vidéo qui peine à tenir ses promesses.
Mesurons néanmoins nos propos. Il y a des sorties, parfois même trop sur une même semaine, comme ce 22 mars dernier avec les arrivées simultanées de Rise of the Ronin, Princess Peach: Showtime! et Dragon’s Dogma 2, mais in fine aucun des trois ne semble avoir pleinement répondu aux attentes soit des joueurs, soit des éditeurs, quoique pour ce dernier, c’est plutôt la politique commerciale qui est à l’origine de la déception.
Rebelotte aussi cette semaine avec quelques titres attendus tels que Stellar Blade qui semble prêt à affoler tous les compteurs, Eiyuden Chronicles: Hundred Heroes ou le retour de Top Spin. Et pourtant, on ne peut s’empêcher de ressentir un certain manque. C’est tout le paradoxe de 2024, on croule littéralement sous un afflux ininterrompu de jeux vidéo, alors même que nous n’avons pas fini d’écoper ceux de 2023, et pourtant, ce n’est toujours pas assez.
Car au-delà du fait qu’effectivement, nous avons déjà de quoi nous occuper pour le reste de l’année, nous avons la désagréable sensation que le média stagne et, pire encore, que cette génération de consoles dont on nous vendait monts et merveilles n’a toujours pas vraiment démarré, alors qu’elle est sur le marché depuis plus de trois ans maintenant.
Une impression renforcée par le silence assourdissant de PlayStation qui, malgré l’absence totale de jeux à paraître cette année, continue de se murer dans son mutisme, ne réussissant à alimenter sa PlayStation 5 qu’à coup de chèques pour s’octroyer quelques exclusivités tierces (Final Fantasy VII Rebirth ou Stellar Blade par exemple). Une pratique qui peut faire illusion un temps, mais qui ne peut être, à elle seule, une décision pérenne.
Et du côté d’Xbox, l’herbe n’est pas bien plus verte. Malgré un nombre impressionnant de studios à l’œuvre suite aux rachats de ZeniMax et Activision-Blizzard-King, le géant américain continue de piétiner et n’arrive toujours pas à justifier par les faits ses exubérantes dépenses. Et pourtant, alors que les productions actuelles, first ou third party, n’exploitent toujours pas les possibilités des PS5 et Xbox Series, le spectre d’une nouvelle machine de milieu de génération (pour PlayStation) ou d’une console portable (pour Xbox) apparaît (l’une comme l’autre n’étant pour le moment qu’à l’état de rumeur).
Alors effectivement, on nous rabâche qu’il y a eu la Covid, que les studios ont eu du mal à opérer leur transition vers le télétravail, que les changements de politique éditoriale (de PlayStation notamment) ont eu pour effet de freiner les développements et qu’on va s’en prendre plein les mirettes quand ce sera le moment. Beaucoup de promesses, mais pas vraiment d’actes, et si ces arguments sont entendables, les autres studios du monde entier ont été touchés par les mêmes problématiques, ce qui ne les a pas empêché de nous sortir des Baldur’s Gate 3, Alan Wake 2, Lies of P ou Hogwarts Legacy (entre nombreux autres).
Mais bon, les constructeurs semblent plus intéressés à sortir des manettes, de nouveaux coloris, des accessoires plus ou moins intéressants, de nouvelles machines sans leur prévoir d’avenir (coucou le PSVR 2), qu’à accompagner leurs consoles déjà sur le marché en les alimentant par des titres faisant montre d’une maîtrise technique et ludique qu’on aurait imaginée sur la génération précédente.
D’aucuns pourraient citer Ratchet & Clank: Rift Apart, Marvel’s Spider-Man 2 ou même Starfield, mais sont-ce vraiment les révolutions espérées, le véritable gap générationnel qu’on constatait entre chaque génération de machines jusqu’à présent ? Et surtout, est-ce là le maximum que peuvent proposer les Xbox Series et PlayStation 5 ?
2024 nous fait l’effet d’être une année de transition, mais c’est finalement presque les consoles de neuvième génération qui sont des machines de transition, une génération déjà sacrifiée alors que nous n’en sommes qu’à mi-parcours. Ou plutôt, nous en sommes déjà à mi-parcours et nous n’avons toujours rien vu. Aucune des promesses initiales n’a été tenue, et il semble qu’il faille attendre encore l’année prochaine pour qu’enfin, peut-être, Xbox et PlayStation commencent à exploiter leurs machines.
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