Pour cette neuvième génération de consoles, entre Xbox et PlayStation, le vainqueur est assez simple à définir. Auréolé d’un (quasi) monopole sur le marché des consoles de haute technologie, la firme japonaise s’autorise depuis un moment quelques bassesses assez mal reçues par les joueurs du monde entier, avec des hausses de tarif de ses jeux ou de sa PlayStation 5 assez malvenues, des promesses non tenues (sur des mises à jour gratuites finalement payantes par exemple) et quelques décisions, autour des jeux-services notamment, assez déplorables, n’ayons pas peur des mots. Et à l’aube de la sortie de sa PS5 Pro, le constructeur nous prépare visiblement un nouveau coup de Trafalgar.
Vous n’avez probablement pas pu passer à côté tant cette machine fait le buzz depuis quelques semaines. D’abord conspuée pour son tarif prohibitif (800 € pour rappel), n’incluant pas de lecteur optique ni même, et c’est une honte pour ce prix, de socle pour la tenir verticalement, elle a ensuite bénéficié d’un coup de pub positif de ces ex-détracteurs à l’annonce d’un édition trentième anniversaire créée pour l’occasion.
Au-delà du « deux poids – deux mesures » ayant permis à PlayStation d’esquiver de nouvelles polémiques autour de sa politique commerciale et tarifaire, ce sont surtout les scalpeurs qui ont pu se régaler, récupérant un maximum de ces consoles collectors afin de les revendre cinq fois plus cher sur Ebay et compagnie. Un remake de 2020 qui colle finalement bien à cette génération de machine ridiculement pauvre en termes de (vraies) nouvelles expériences.
Mais rassurez-vous, grâce à la PS5 Pro, vos jeux PS4 déjà remasterisés (ou non d’ailleurs) seront encore plus beaux que beaux. Du moins, si vous les avez achetés en dématérialisé, sinon, vous aurez bien du mal à vous en rendre compte. Nous imaginions pourtant que pour accompagner la sortie de la machine, PlayStation produirait un nombre de lecteur optique suffisant pour combler la demande (une large majorité des PlayStation 5 vendues étant le modèle standard). Que nenni !
En effet, depuis plusieurs semaines déjà, aucun lecteur de disque pour la console n’est disponible à la vente, ou alors de manière très irrégulière et limitée. Et à nouveau, les scalpeurs remercient PlayStation et mettent en vente un peu partout l’accessoire bien plus cher que le prix payé initialement (120 € pour rappel). Même pour la sortie de la PS5 Pro, le ce 7 novembre, il semblerait que les magasins ne disposeront pas, ou en très faible quantité, du fameux lecteur pour le proposer à leurs clients. Mais alors à qui la faute ?
On pourrait évidemment, et à raison, taper sur les ratisseurs qui ont autant d’honneur que de savoir vivre, cherchant à escroquer leurs prochains (surtout, n’allez pas leur acheter le moindre objet), mais la firme nippone est elle aussi à pointer du doigt. Comment ne pas imaginer qu’il n’y a pas là une volonté de PlayStation d’étouffer encore un peu plus le jeu vidéo physique ?
La firme peut bien se cacher derrière son petit doigt, et expliquer qu’elle propose le choix aux acheteurs de sa PS5 Pro, il ne s’agit là que d’une illusion, et l’absence de stock, alors qu’aucune pénurie de composant ou pandémie n’est à déplorer, ne peut résulter que d’une décision éditoriale. Une manière à la fois grossière voire insultante de pousser ses consommateurs vers le tout dématérialisé, et tant pis si on vous avait promis une autre option, maintenant que vous avez acheté la machine, plus besoin d’évoquer les sujets qui fâchent.
Bien sûr, on peut se dire qu’on exagère, qu’il ne s’agit que d’une énième coïncidence, une nouvelle erreur du « stagiaire » qui a mal appuyé sur le bouton « production de lecteur en masse ». Mais quand on en est à formuler l’hypothèse d’une stratégie commerciale aussi vicieuse, c’est aussi que la confiance a été rompue ces dernières années et qu’on attend encore un signe positif envers les joueurs de la part de la nouvelle direction.
De la même manière que le prix de cette PS5 Pro sonne comme un test, une préparation des consciences pour une PlayStation 6 vendue aux alentours des mille euros (une console plus performante doit « obligatoirement » être plus chère que la version inférieure, évidemment), la sortie d’une machine uniquement dématérialisée, sans guère d’autres choix, risque d’être annonciateur d’une stratégie similaire pour la future génération de console. Nous sommes à une croisée des chemins, et la réponse des joueurs à cette absurde PS5 Pro pourrait être déterminante. Au moins, il nous reste encore ce choix là…
La PS5 Pro annonce-t-elle un futur du jeu vidéo dématérialisé ?
n1co_m
PS5 Pro – Alan Wake 2 remet en question les performances de la console
Riku
PlayStation fête ses trente ans – Même la nostalgie a un prix
Poulet