Si vous êtes fan de films d’animation, alors l’été 2019 a dû être pour vous synonyme de réjouissance, avec tout de même quelques longs-métrages de qualité, dont le très sympathique Penguin Highway dont nous vous avons fait une critique il y a de ça seulement quelques jours. Mais ne nous égarons pas, même si l’envie de vous parler des autres pépites de l’été est très forte, et restons focus sur certainement LE blockbuster de l’été 2019 : Promare.
Autant vous le dire tout de suite, il ne va pas en falloir beaucoup pour commencer à faire monter l’excitation dans votre esprit si vous étiez passé à côté de ce film. Réalisé par Hiroyuki Imaishi qui est notamment le réalisateur de Gurren Lagann et Kill la Kill, Promare est par ailleurs le bébé né d’une collaboration entre les studio Trigger, XFlag et Sanzigen (3D). Autant dire que ça fait une jolie brochette survitaminée, promesse d’une avalanche d’action à l’écran.
Non sans défauts, Promare nous a tout de même mis une belle mandale !
Les paroles aux compliments hyperboliques décomplexés que l’on a pu retrouver partout sur internet concernant Promare, ont participé à attiser notre curiosité vis à vis de ce film d’animation. Nous ne comptions pas forcément aller le voir si rapidement, mais malheureusement pour lui, sa déprogrammation ne s’est pas fait attendre après deux semaines à l’affiche, et nous avons profité de ces tout derniers jours en salles pour aller nous faire une petite toile au frais.
Nous n’évoquerons pas ici le soi-disant plagia sur Fire Force tant les deux oeuvres sont différentes malgré un postulat de départ similaire. Peut-être qu’un jour nous aurons des réponses précises et venant directement des principaux intéressés, mais pour l’heure, nous allons totalement occulter ce point dans notre appréciation du film.
Mais pour commencer, Promare ça parle de quoi ? Eh bien nous allons faire au plus simple, ce qui vous permettra de vous rendre compte à quel point le scénario a été mis de côté pour laisser toute sa place à l’action. À une époque contemporaine de la nôtre, la Terre a subi une sorte de contamination de sa population par des flammes ayant une conscience propre, créant au passage des mutants aux pouvoirs de feu qui ravagèrent en partie la Terre dans une tempête incendiaire. Des années plus tard, après reconstruction des villes, une équipe de pompier, la Burning Rescue, est en charge de venir à bout des incendies déclenchés par les derniers Burnish (les mutants) afin de protéger la population et éviter que la Terre ne subisse une nouvelle catastrophe. Si l’on devait résumer pour faire très simple, nous avons des méchants qui utilisent du feu, des gentils qui utilise de la glace, et ils vont s’affronter dans des combats absolument dantesques.
Ne cherchez donc pas un scénario fort développé ici car vous n’en trouverez pas, même si quelques twists scénaristiques téléphonés sont disséminés ci et là, et qu’un sous-texte écologique sur la protection de la Terre a le mérite d’exister. Mais ça n’ira vraiment pas plus loin. On pourrait considérer cela comme un défaut, mais ce n’en est pas vraiment un, car si vous ne l’aviez pas encore compris, nous sommes dans un blockbuster d’animation avec des combats de mechas et des pouvoirs surnaturels, et c’est sur cela que l’on souhaite pouvoir se concentrer. Par contre, dans l’écriture, le réel défaut vient plutôt des personnages dont le développement aurait peut-être mérité quelques scènes supplémentaires, notamment pour les personnages secondaires mais qui sont d’une grande importance. On pensera notamment au chef de la Burning Rescue et sa moustache badass, mais qui n’apparaît finalement pas beaucoup plus que la petite souris faisant office de « mascotte ».
Alors oui, nous sommes bien conscient que pour le bien du rythme du film, il fallait faire quelques impasses, afin de conserver cet effet roller coaster si caractéristique des réalisations de Hiroyuki Imaishi, mais nous aurions aimé en voir plus en termes de background, à l’instar d’un Kill la Kill qui de par son format, permet de se poser et de nous présenter beaucoup plus d’éléments. Nous ne saurions vous dire si cela découle du fait que l’on a tant aimé le film et que nous voulons de ce fait en voir davantage sur l’univers ; ou si c’est réellement parce qu’au visionnage nous pouvons percevoir un certain manque. Quoi qu’il en soit, pour le savoir il nous aurait fallu revoir ce film, ce que nous aurions fait s’il était resté à l’affiche plus longtemps par chez nous…
Par contre, si l’on arrive à passer outre les quelques incohérences scénaristiques, un potentiel léger manque de relief côté background, et que les personnages over stéréotypés ne nous font pas peur, alors on peut commencer à parler de ce pour quoi vous devez absolument voir Promare, que ce soit au cinéma, si vous arrivez à choper une des dernières séances disponibles, ou plus tard en format physique ou à la demande.
Laissez tomber les pop-corn, Promare ne vous laissera pas le temps de souffler pour en avaler
Si vous êtes encore présent à ce niveau de l’article, c’est que vous saviez ou vous alliez mettre les pieds, et que votre envie première n’était pas de voir un film aux enjeux colossaux, mais bien de l’action démesurée allant toujours plus loin, même quand vous pensiez qu’elle avait déjà atteint son paroxysme. Promare démarre en nous posant les bases du contexte dans lequel tout va se dérouler, au moyen d’une séquence explicative parfaitement claire montrant le mode de contamination des flammes, et comment la Terre s’est retrouvée ravagée. Passé ce petit moment de calme relatif, on entre directement dans le vif du sujet avec un premier combat qui pose complètement les bases de ce que sera le film de cet instant précis à sa toute fin.
S’en suit alors une succession de climax visuels lors d’affrontements de plus en plus colossaux, dont nous retiendrons un souci de la mise en scène vraiment impressionnant. L’animation est évidemment très soignée, d’autant plus qu’il s’agit d’un film et qu’ils ont pu se lâcher un peu plus que dans un format série qui demande bien souvent de faire des sacrifices financiers dans certains compartiments, afin de pouvoir mettre la priorité sur les scènes les plus importantes. Non, pour le coup chaque minute du film a bénéficié d’un soin tout particulier et avec ce film on constate qu’ils commencent enfin à comprendre comment intégrer la 3D à de l’animation 2D pour tirer le meilleur parti des deux méthodes d’animation.
L’animation 3D, bien souvent presque invisible tant elle est bien intégrée, apporte vraiment de la profondeur, au sens propre, et permet de créer encore plus de dynamisme dans la gestion de la caméra par exemple. Du côté de l’image c’est ultra propre, on retrouve parfaitement ce qui fait la patte du studio Trigger, et pourtant avec une palette de couleurs aussi folle que celle présente, on aurait pu s’inquiéter un peu du résultat, tant ça semblait partir dans tous les sens. Mais non, que dalle, tout s’imbrique à la perfection dans un déchaînement d’effets visuels tous plus criards les uns que les autres, mais maîtrisé à la perfection, de sorte que l’on ne puisse que dire bravo à l’équipe.
Côté chara-design on reste dans ce que sait faire Hiroyuki Imaishi, donc vous ne serez pas dépaysé par le héros Galo Thymos, qui manque peut-être un peu d’originalité, mais parvient sans mal à s’imposer par son caractère et sa personnalité. L’antagoniste, Lio Fotia, par contre, est un réel coup de coeur que ce soit pour son esthétique ou ses démonstrations de force et de bravoure, mais aussi pour son côté « sombre » qui visuellement claque complètement à l’écran.
Mais que seraient 2 heures d’une action aussi impressionnante sans une bande-son à la hauteur pour vous en faire tomber la mâchoire et les oreilles ? Heureusement pour nous, Promare continue sa démonstration de force avec une musique qui ne vous décevra pas une seule seconde du début à la fin du film. À aucun moment la musique n’est prise en défaut et colle toujours à la perfection avec l’image. On est dans quelque chose de très électro la plupart du temps, avec des grosses percutions pour appuyer le rythme de l’action, et nous enfoncer encore un peu plus dans notre siège à chaque praline que se décochent les personnages. Pour tout vous dire, l’OST de Promare nous a tellement mis une claque, associée à son animation de haut vol, que nous n’avons pu nous retenir de commander l’album à la sortie de notre séance.
Au final Promare ne vous marquera pas par son scénario, ni par le développement de ses personnages ou de son univers au sens large. Mais en toute logique, ce n’est pas pour ça que vous devriez vous diriger vers ce film.
Par contre, si vous chercher un film avec une action d’une intensité et d’une virtuosité rare, vous décrochant la mâchoire près de 2 heures durant, alors vous allez être ravi du voyage que Promare va vous offrir. L’animation, parfaitement maîtrisée, voguant entre 2D et 3D, se paye le luxe d’être soulignée par une musique parfaitement en symbiose avec cette dernière.
Vraiment, Promare nous a mis une sacrée gifle dont on se souviendra longtemps, d’autant plus que son action prend une ampleur incroyable sur un écran de cinéma. Dommage que trop peu de gens soient allés soutenir l’initiative d’Eurozoom pour la distribution de cette pépite dans les salles obscures françaises, mais ça c’est une autre histoire.