Man of Medan – Iceberg droit devant
Si Supermassive Games ne vous dit rien, sachez que ce studio a été à l’origine d’une bonne surprise en 2015 avec une exclusivité PlayStation 4 du nom de Until Dawn. Un jeu d’horreur très inspiré par le slasher et le teen movie plutôt agréable et inspiré. S’en sont suivis des jeux allant du bon au beaucoup moins bon et un divorce avec Sony suite aux sorties de The Inpatient et de Bravo team.
Depuis, le studio s’est lancé dans un projet de grande envergure sous l’égide de Bandai Namco avec The Dark Pictures Anthology. Comme le dit son titre, il s’agit là d’une anthologie regroupant une série de jeux d’horreurs très inspirés par le cinéma de genre et tous indépendants les uns des autres. En 2019, nous arrive le premier épisode de cette saga annoncée avec Man of Medan, un titre que nous avons pu approcher lors de la Paris Games Week 2018.
La formule est la même que celle déjà vue dans Until Dawn et le scénario ne semble pas non plus s’en éloigner, du moins pour ce qui est de son début. On suit l’aventure de cinq adolescents partis en mer faire de la plongée et qui se retrouvent bloqués sur un vieux rafiot fantôme hantant l’océan. On peut lors de notre périple incarner chacun des protagonistes, ce qui apporte un point de vue différent à l’histoire et aux événements, alors que des choix sont à faire et que de ceci découleront différents événements, comme la mort d’un personnage.
Nous aimerions vous dire que nous avons adoré la petite démo de Man of Medan – la même que celle de la Gamescom – que nous avons prise en main lors de l’événement parisien, mais ce n’est clairement pas le cas. Si les conditions de test ne nous permettent pas d’être catégoriques quant à notre ressenti final, la cause aux bruits ambiants, aux casques murmurant un son à peine audible et au fait d’être sur un salon entouré de gens (et de Jaxom qui vous coupe toutes les deux secondes), on ne peut non plus se montrer enthousiaste.
On y incarnait l’une des jolies jeunes filles que compte notre groupe. Cette dernière était tenue en joue par un Asiatique – un pécheur ? – armé d’un pistolet et on arpentait donc les couloirs du bateau en suivant ses directives, pas trop compliqués pour le coup, car il s’agissait tout simplement d’avancer. Un cadavre et deux jump scare plus tard, notre vaillant preneur d’otage disparaît non sans s’être battu et on se retrouve seul avec une seule lampe torche comme amie.
L’occasion d’explorer des couloirs et de voir débarquer un autre teenager pour nous épauler. Après avoir trouvé quelques secrets, encore des morts et un couteau, voilà que l’on se fait attaquer par des zombies desquels on se dépatouille à coup de QTE pour finalement devoir faire le choix de sauver notre compère ou de nous enfuir et de nous mettre à l’abri seul.
Quand on vous disait que c’était du Until Dawn-like on ne vous mentait pas donc. Le gameplay, rigide et dirigiste, les prises de décisions rapides, les QTE, les objets à trouver, les dialogues à choix, tout y est. Sauf qu’ici tout paraissait plus mécanique, moins naturel, les visages certes bien foutus trahissaient des expressions trop exagérées, parfois complètement ratées, les dialogues n’avaient pas beaucoup de sens, alors que les conversations se coupaient souvent de manière brutale, nous laissant assez circonspects.
Les éléments de peur ne fonctionnaient pas plus d’ailleurs. Si quelques jeux de caméra marchaient franchement bien, avec une belle utilisation du second et du premier plan, avec un flou visuel progressif, le reste n’était que jumpscare et c’est tout. Alors oui, Man of Medan nous est bien réalisé et affiche de belles choses, notamment des jeux de lumière convaincants et une très bonne qualité technique, mais on ne peut pas dire que nous avons été emballés outre mesure. Pourtant l’ambiance y est, le cadre est propice à l’horreur et on retrouve un groupe d’adolescents comme on les aime, tous bien stéréotypés. Seul les Zombies détonnent un peu et témoignent d’un manque d’idées et d’originalité. Au moins Until Dawn avait surpris tout son beau monde du côté de ses créatures. Après ce n’est qu’une démo et on sait que Supermassive a plus d’un tour dans son sac et que Man of Medan doit cacher quelques secrets aussi…
Néanmoins, on a espoir que la phase jouée sera loin d’être la plus intéressante du jeu. On perçoit aussi que nos choix, notre état d’esprit et tout simplement notre personnalité auront des conséquences sur l’aventure, mais c’était impossible à juger en l’état. Tout comme le scénario et l’intérêt global du jeu, même si on nous promet que ce dernier aura une bonne rejouabilité au vu du nombre élevé de fins. Rendez-vous donc en 2019 pour tester la bête, le temps de digérer cette démo assez tiédasse au final.