Comme chaque année les Game Awards ont été l’occasion de décerner bien des récompenses aux différents jeux de ces 12 derniers mois, mais ils ont aussi été l’occasion de découvrir quelques annonces, et à la surprise générale, Supergiant Games était présent pour y lancer son nouveau jeu en early access : Hades. L’annonce d’un nouveau jeu Supergiant Games est généralement pour nous un grand moment d’émotion, car depuis leur tout premier titre Bastion, le studio a toujours su nous offrir des jeux originaux couplés à un très haut niveau de finition à tous les niveaux.
Il était donc totalement justifié d’être excité par l’annonce de Hades, qui si l’on en croit les paroles du studio, serait un jeu qui réunit tout ce qu’il y avait de meilleur dans leurs précédent titres. Cela donne envie n’est-ce-pas ?
Uniquement disponible sur la nouvelle plateforme d’Epic, le Epic Games Store, Hades n’est donc pour le moment accessible que sur PC et le fait qu’il soit en early access amènera naturellement beaucoup de changements, à la fois mineurs et majeurs. Ce sur quoi nous allons nous baser pour cette preview s’arrête donc à la dernière mise à jour du 17 décembre, et qui constitue le dernier vrai patch avant le mois de janvier. Si vous souhaitez suivre l’évolution de notre avis sur l’avancement de cet early access, nous mettrons à jour cet article à chaque gros ajout de contenu, dont le prochain est prévu pour le 15 janvier 2019.
Hades – La voie de la souffrance se révèle diablement jouissive
Zagreus, le prince survolté des enfers
Hades est ce que l’on appelle communément maintenant un Rogue-lite, un genre qui a pris une sacrée ampleur ces dernières années avec des jeux tels que The Binding of Isaac ou encore Rogue Legacy. Le premier est en 2D vu de dessus, le second est en 2D vu de côté, mais ce qui les ont fait sortir du lot outre leurs qualités, c’est la façon dont ils ont joué avec les codes existants pour en faire des expériences nouvelles et addictives. Avec Hades nous constatons donc que Supergiant Games a tout simplement souhaité faire de même en s’appropriant des codes établis pour les fusionner à ce qui fait leur identité depuis de nombreuses années maintenant.
Pour vous la faire courte sans pour autant vous faire un dessin, imaginez simplement un croisement entre Diablo, The Binding of Isaac, et Rogue Legacy, et vous aurez une petite idée de la direction prise par le studio. Conjuguez à cela le meilleur de Bastion, Transistor et Pyre, et vous obtiendrez Hades, une expérience qui nous met dans des petits chaussons en nous faisant jouer avec des mécaniques familières, tout en nous servant ce pourquoi on aime le boulot de Supergiant Games depuis si longtemps, mais nous y reviendrons un peu plus tard en abordant la direction artistique, la bande-son, ainsi que la narration.
Ici nous n’incarnons non pas le seigneur des enfers, mais son fils Zagreus contrairement à ce que nous avait laissé penser le titre du jeu. Animé par une foultitude de désirs et d’émotion, Zagreus va se mettre en quête de traverser le Tartare, acceptant alors de se jeter corps et âme dans la voie de la souffrance, défiant ainsi le bon vouloir de son père. Avec Hades comme seigneur vous vous en doutez, nous évoluons alors dans un univers bien connu, celui de la mythologie grecque, et cela ouvre énormément de portes quant au développement futur du jeu, tant il y a de chose à produire avec un univers aussi vaste.
Visuellement, on reconnait tout de suite le style graphique de Pyre, avec une direction artistique qui était déjà à tomber dans ce dernier, et qui est toujours plus majestueuse dans Hades. Ils ont donc peaufiné leur style et sincèrement, il n’y a rien à redire c’est juste superbe, aussi bien dans le contraste des couleurs que dans la classe avec laquelle ils ont illustré les personnages. Mention spéciale à Hadès qui vous éclabousse de son charisme à chaque intervention.
Comme d’habitude on retrouve Darren Korb aux commandes de la bande-son, avec son style que l’on reconnait désormais entre mille, et qui nous offre des compositions radicalement différentes de ce qu’il avait fait sur Pyre, à savoir énormément d’acoustique, pour ici nous servir quelque chose de beaucoup plus électrique, avec un son bien plus lourd, collant parfaitement au monde des enfers.
Une base solide pour la suite
Hades, comme tous les jeux Supergiant Games, possède une narration marquée via les personnages du jeu, ce qui participe à en faire un Rogue-lite différent des autres, car il s’attarde finalement beaucoup sur ce qu’il se passe autour de Zagreus, mais aussi dans son esprit. On nous propose d’ailleurs via la scénarisation une évolution du personnage et de ses motivations. Attention, c’est ce que l’on discerne en ce tout début d’early access et pour nous convaincre de l’intérêt de cet apport scénaristique, il faudra voir ce qu’il se passe par la suite. Mais ces premiers instants nous ont tout de même rendu curieux par rapport à l’histoire qui pouvait potentiellement nous être racontée à terme, en espérant que ce soit plus qu’un prétexte au combat.
Au niveau du gameplay, nous sommes vraiment dans un grand mélange d’inspirations comme dit au début, et l’on se retrouve alors avec une action héritée de Bastion et des améliorations faisant fortement penser à Transistor dans les mécaniques. Dans chacune de vos parties vous allez gagner deux types de monnaie, une que vous conservez pour améliorer votre personnage, et une qui s’utilise auprès des marchands et qui permet de vous soigner ou d’obtenir des bonus temporaires.
Au début de chaque nouvelle run, vous allez recevoir aléatoirement la bénédiction d’un dieu, ce qui vous permettra d’améliorer l’une de vos 4 actions disponibles, à savoir : l’attaque de base, l’attaque spéciale, le dash, ou la « magie ». Chacun des dieux offres des améliorations relatives à son domaine, et vous allez ainsi composer avec ce que les dieux auront à vous offrir, ce qui laisse bien entendu une part d’aléatoire. Ensuite vous recevrez des bénédictions en fonction de vos actions durant la run en cours, et ce sera à vous de faire au mieux avec les moyens du bord, tout en sachant qu’il est possible de cumuler une même amélioration pour en augmenter son niveau de performance. Comme nous le disions, Hades joue avec les codes, et apporte une originalité très intéressante qui ne demande qu’à s’épanouir.
Et il faut avouer que déjà maintenant ça match vraiment bien. Le feeling manette en main est juste excellent en termes de feedback, on ressent pleinement la puissance de ce que l’on réalise à l’écran, et la précision du gameplay général est déjà au top. Bon bien entendu il y a quelques bugs à souligner ici et là, et même des soucis de calibrage, et tout un tas de petites choses qui font que nous sommes devant un early access et pas devant un jeu terminé à 100%. Cependant la base est très solide, le plaisir total, les runs réalisés s’enchaînent de manière très addictive, et tout ce qui nous a freiné pour l’instant, c’est le contenu, qui s’il est de qualité, n’est bien entendu pas encore assez conséquent pour tenir plus de 10 heures avant d’en voir le bout, allez disons 15 heures si vous n’êtes pas familier du genre.
Il y a donc de très bonnes choses à retenir de Hades avec ce premier aperçu. Nous y retrouvons absolument toutes les qualités des précédents titres de Supergiant Games, et ils ont réussi le tour de force de nous proposer un Rogue-lite qui nous fait instantanément oublier un The Binding of Isaac par exemple. Attention nous ne ne sommes pas en train de dire qu’il est meilleur, mais juste qu’en y jouant, nous ne nous sommes dit à aucun moment qu’il manquait quelque chose que nous pourrions trouver ailleurs et qui ne serait donc pas présent ici. Avec son identité marquée, Hades est définitivement notre coup de coeur de la fin d’année 2018, servi tel un joli cadeau de Noël dont on va pouvoir profiter durant les fêtes. Reste à savoir s’il se révélera aussi addictif et aussi bien équilibré que ses aînés du genre.
Maintenant la question est simple, devriez-vous craquer actuellement pour cet early access de Hades ? Disponible au prix de 19.99 euros sur l’Epic Games Store, il est vrai que par rapport au contenu disponible cela pourrait sembler un peu cher à certains. Cependant, ce qui est présent actuellement est de qualité, et payer le prix fort maintenant, c’est avoir l’opportunité de suivre le jeu et de participer via les retours, à son processus de création et d’amélioration. Si vous êtes fan du travail réalisé par le studio il ne fait nul doute que vous craquerez, mais si vous ne l’êtes pas, posez-vous bien la question, car un jeu en early access, de par son développement en cours, peut se révéler frustrant à bien des égards.