Après avoir exploré la beta en long, en large, en travers et dans les moindres recoins, il est temps de vous livrer nos impressions sur Diablo 3, le plus qu’attendu hack & slash de Blizzard.
Nouvelle Tristram
Après une très sommaire phase de création de personnage où le traditionnel choix parmi les 5 classes de personnages est de mise, c’est là que tout commence, sur un petit chemin sombre et vaporeux menant à la Nouvelle Tristram. Les habitués de la licence auront vite fait de prendre leurs marques avec l’interface tout aussi sommaire et efficace que l’était celle de Diablo 2, à quelques nuances prêt. A commencer par l’inventaire, beaucoup plus clair et lisible, et l’introduction de quelques tips destinés aux joueurs qui découvriront Diablo avec ce troisième volet. Si l’amélioration des graphismes saute aux yeux, l’ambiance est intacte avec une bande son envoûtante et des bruitages gores à souhait. 12 ans après l’énorme claque Diablo 2, cet univers tant apprécié reprend progressivement vie sous nos yeux, de la plus belle des façons.
Au fur et à mesure de nos pérégrinations, des tomes plus ou moins bien cachés nous livrent vocalement les confessions d’aventuriers et introduisent peu à peu des éléments de scénario. L’immersion est ainsi parfaitement fluide et ne vient jamais ralentir notre progression dans l’aventure. Bien que cette beta soit très courte, on peut déjà entrevoir l’histoire riche et captivante que Diablo 3 va nous servir. Faire un détour dans une grotte, un endroit caché n’aura jamais été aussi intéressant, en plus de rapporter son classique lot de coffres bonus, monstres rares et autres gobelins fuyards à dégommer de toute urgence.
Mon personnage, ce héros
Tout a été dit ou presque concernant les classes de personnages et le nouveau système d’attribution des talents. Orientation discutable pour certains, elle semble particulièrement bienvenue nous concernant. La possibilité de définir son propre build se résumant grossièrement à copier un template « idéal » sur Internet, on apprécie le parti pris par Blizzard de proposer un système de Runes pour faire évoluer chacun des sorts disponibles. Orienter son gameplay selon ses propres préférences non en fonction d’une optimisation dictée par la force des choses est plutôt plaisant. A cela s’ajoute l’abandon des points d’attributs qui font désormais l’objet d’une mise à jour automatique à chaque passage de niveau.
Au final, Blizzard n’a fait qu’abandonner ce système hérité du jeu de rôle papier qui n’apporterait plus grand chose de pertinent, avouons-le. L’opportunité (liée à une certaine nécessité) de pouvoir changer de skills en fonction des situations parait une bien meilleure option et, n’en déplaise à certains, est loin de gommer la difficulté du jeu ou de le rendre casual à l’extrême. Il faudra attendre le contenu end-game pour en avoir le coeur net, mais a priori ce système apporte bien plus de souplesse et de richesse au gameplay qu’il ne l’en prive.
Hack & slash slash slash !
Une chose reste inchangée : le plaisir de défourailler du monstre par wagons, et ce, dès les premiers niveaux. Le sentiment de puissance que l’on pouvait ressentir assez tardivement dans Diablo 2 est ici quasi immédiat. La dernière mise à jour a relevé un peu le challenge en corsant la difficulté mais ces premiers niveaux pour Diablo 3 semblent malgré tout encore un peu trop faciles en mode normal, surtout quand on sait que l’on peut compter sur l’or accumulé par ses éventuels autres personnages ou recourir aux services d’un artisan forgeron pour créer et améliorer son équipement. Les potions deviennent quasiment inutiles grâce aux globes de vie lâchés aléatoirement par les monstres. Encore une fois, la beta ne propose que les toutes premières missions du jeu, il est donc assez prématuré de livrer un avis définitif sur cet aspect.
Le mode hardcore, également accessible dans cette beta rajoute un peu de piment à l’affaire. On y réfléchit à deux fois avant de se lancer tête baissée dans un pack de nécromanciens. Blizzard nous avait promis que la mort serait au rendez-vous et on comprend vite qu’ils n’ont pas menti. à‰voquons également l’introduction d’une fonctionnalité qui a fait ses preuves dans World of Warcraft : les hauts-faits (trophées). Si certains sont donnés d’emblée en accomplissant purement et simplement les objectifs de quêtes, d’autres sont moins accessibles et nécessitent de s’organiser en solo, ou à plusieurs pour les accomplir. On aimera (ou pas) le principe, mais toujours est-il qu’il ajoute une dimension challenge à la plus anecdotique des missions et engage les joueurs à faire appel à des techniques insoupçonnées ou à mettre en place de savantes stratégies.
Classes : un équilibre fragile
Blizzard l’a annoncé, Diablo 3 sera privé de PvP à sa sortie et on comprend pourquoi. Malgré de nombreuses retouches en cours de beta, les 5 classes ne sont pas encore tout-à -fait équilibrées. Encore une fois, cette phase de test est aussi là pour recueillir les constats des joueurs et apporter les modifications nécessaires. Chacune des classes dispose malgré tout de ses propres atouts, se montre parfaitement viable en solo, et utile en coop. Les nouvelles animations des personnages et des sorts sont dans tous les cas spectaculaires, y compris pour les tous premiers sorts accessibles. Quelle que soit la classe choisie, le plaisir visuel est au rendez-vous et rajoute encore au sentiment de puissance que l’on peut ressentir en abattant du monstre à la chaîne.
En coop, Diablo 3 prend encore une autre dimension. Côté gameplay, arpenter le monde a plusieurs est purement jouissif. Côté visuel, les imposantes animations rendent parfois l’ensemble assez peu lisible dans les recoins les plus encaissés. Faire un détour par les options de jeu pour baisser le niveau de détail graphique s’avère alors indispensable. Difficile de se faire une opinion définitive d’après la beta dont les serveurs sont localisés aux Etats-Unis : dans ces conditions le lag est malheureusement inévitable. Le nouveau système de parties ouvertes est quant à lui extremement bien pensé et facile à appréhender.
Du loot de valeur
On a pu lire tout et n’importe quoi sur l’Hôtel de vente, la nouvelle fonctionnalité mise en place pour Diablo 3. N’en déplaise aux détracteurs de cette nouveauté, Blizzard a simplement donné un cadre fiable à une pratique largement répandue, et hors de contrôle jusqu’à présent. La vente et l’achat d’objets en jeu moyennant finances réelles ou virtuelles est une réalité qui a bien souvent fait les beaux jours des gamers arnaqueurs du web. Dans la beta, les euros sont remplacés par des Beta points qui permettent de tester ce fameux hôtel de ventes. La navigation et la recherche sont aisées et les transactions peuvent s’effectuer en toute sécurité. On appréciera ou pas le principe, mais il a le mérite d’exister et d’apporter un service de qualité aux joueurs.
Qu’il semble loin le temps où les objets rares se ramassaient à la pelle. Si les monstres sont toujours aussi généreux dans Diablo 3, les items jaunes ne sont pas monnaie courante, surtout concernant les amulettes, les anneaux et les épaulettes. Pour palier à cette rareté, faire évoluer les compétences du forgeron s’avérera rapidement payant : en brisant des objets bleus les joueurs peuvent récupérer des composants de craft permettant de fabriquer des items à bonus aléatoires. Hormis certains items de classes, exit les pré-requis de stats pour s’équiper d’un objet, seul le niveau limitera l’accès aux items les plus évolués. Au final, qu’on s’en équipe, qu’on l’échange ou qu’on le brise, le loot se révèle beaucoup moins contraignant et inutile qu’il ne l’était dans Diablo 2. En contrepartie, l’inventaire limité rendra les aller-retours réguliers en ville indispensables, l’occasion parfaite pour prendre un peu de repos entre deux massacres.
Diablo 3 : promesses tenues
L’impression générale qui se dégage de cette exploration exhaustive de la Beta est que Blizzard a su gommer le dispensable pour saisir l’essence même de ce qui a toujours fait le charme de la licence Diablo : le plaisir de hacker et slasher dans tous les sens dans un jeu calibré pour jouir de longues heures de gaming en solo ou à plusieurs. Les choix de Blizzard ne combleront pas d’emblée les puristes ou les plus intransigeants mais vous l’aurez compris, qu’il s’agisse de la réalisation dans son ensemble ou des nouvelles orientations que Blizzard a donné au titre, nos premières impressions sont plus que positives. Le rendu graphique dépasse nos espérances, l’ambiance est plus que jamais mortelle et cette beta qui se boucle en 3 heures en peine (pour un premier run) n’en est que plus frustrante tant on a envie d’en voir plus.
Il est encore plus plaisant de se dire que ceux qui feront leurs premiers pas dans l’univers Diablo avec ce nouvel opus ne se sentiront pas perdus. Tout est fait pour faciliter la prise en main et la découverte de l’univers sans nuire à l’expérience de jeu. Le résultat semble vraiment à la hauteur de l’attente et il nous tarde de voir arriver le 15 mai, date à laquelle nous pourrons enfin poser les doigts sur ce jeu PC, dévorer le contenu encore et encore et partager notre plaisir entre amis sans aucune limite.