Quand Sony sort la PlayStation en 1994 quasiment en même temps que SEGA sa Saturn, il montre qu’il y a bien un espace pour un troisième acteur dans la guerre des consoles qui opposait les historiques SEGA et Nintendo. Son succès (et l’échec de la Saturn) donne alors des idées à Microsoft qui entrera dans la danse en 2001 avec la Xbox originale
Rappelons qu’à ses débuts, le projet Xbox consistait à mettre un PC Windows consacré aux jeux sous les télés, le X de Xbox faisant référence à celui de Direct X, la bibliothèque de pilotes utilisées par les jeux tournant sous l’OS de Microsoft. De cette idée originelle découlera une différence fondamentale d’identité entre les jeux Xbox et PlayStation.
Si on retrouve des GTA et autres grosses sorties sur les deux consoles, Xbox sera avant tout la console des jeux de tir (Halo et Gears of War en tête, mais aussi Steel Battalion ou MechAssault) et des jeux de sport, de la conduite automobile au foot US en passant par le base-ball, avec MVP Base Ball 2005. PlayStation quant à lui, s’il a aussi ses jeux de courses (Gran Turismo), se forge son identité de console faite pour les grandes aventures solos : God of War, Final Fantasy X, Metal Gear Solid, Kingdom Hearts… On se souvient d’ailleurs du marketing autour de l’Emotion Engine de la PS2, sensé rendre les PNJ plus vrais que nature…
Si Xbox a connu des errements, avec une 360 pionnière tournée vers le dématérialisé, l’indé et le shoot’em up et une Xbox One qui ne savait pas trop où elle devait aller, la PlayStation est restée la console des AAA solos à l’écriture et à la mise en scène léchées, et aux rendus graphiques impressionnants.
Mais pernicieusement, un changement s’est amorcé. D’abord avec des détails, comme la standardisation des contrôleurs PS4, remappant les manettes japonaises sur le modèle des manettes occidentales (avec l’inversion des touches O et X), ou encore la fermeture du mythique Japan Studio. Déjà l’époque, on reprochait à PlayStation de mettre un peu de côté son identité japonaise pour se concentrer sur le marché américain, le seul qu’Xbox avait réussi à dominer.
Cette mue semble se confirmer avec la PS5. Outre le fait que les jeux AAA solos, ex-signature de la marque, sont plutôt en retrait, la priorité semble désormais donnée… aux jeux de tir. Après l’acquisition de Bungie, qui faisait entrer Destiny dans le giron de Sony, et la bataille acharnée de Jim Ryan pour s’assurer que CoD continuerait de sortir sur les consoles japonaises, c’est encore un shooter, Helldivers II, qui est devenu à la surprise générale le porte-étendard de PlayStation. À tel point que Sony tente d’en faire une « formule », et des rumeurs évoquent un positionnement tarifaire du futur Concord aligné sur celui de Helldivers II, vendu autour de 40€ (soit la moitié du prix d’un titre AAA traditionnel).
Ajoutons à cela le développement des sorties PC, qui, encore une fois, vu le succès d’Helldivers II sur Steam, pourraient se rapprocher des sorties consoles, et l’on a vraiment l’impression que Sony calque sa stratégie sur celle de la Xbox de jadis ? La question étant évidemment « pourquoi ? », alors que PlayStation possédait jusqu’ici la recette du succès quand son concurrent vert restait (et reste encore) largement à la traîne. Autrement dit, qui copie sur le cancre quand il est pourtant premier de la classe ?
Si l’on s’interroge sur la stratégie à moyen ou long terme, difficile pourtant de remettre en question ces mouvements à court terme : la PS5 se vend comme des petits pains. Au risque cependant d’abîmer durablement la réputation que s’était construite le consolier. Maintenant, l’autre question, c’est est-ce qu’Xbox va se mettre à faire du PlayStation ? C’est bien tout le mal qu’on lui souhaite. On aura peut-être des éléments de réponses lors de la conférence du 9 juin…
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