Au cours d’une interview donnée au journal Famitsu, Jim Ryan a affirmé l’importance du marché japonais dans la stratégie de Sony Interactive Entertainment. Cette interview, publiée le 19 mai, fait suite au rapport de la réunion de stratégie marketing de Sony pour l’année à venir, où était notamment mentionné le rôle que l’entreprise compte donner aux licences plutôt qu’aux jeux uniques. Si ce rapport intéresse surtout les fans les plus forcenés de la console de Sony, l’interview s’adresse quant à elle à un public plus large : Famitsu est le magazine de jeu vidéo le plus lu au Japon.
Il mentionne notamment l’origine japonaise de la console ainsi que les nombreuses licences à succès produites par les studios japonais sur la machine. Un rappel important, quand Famitsu souligne que les ventes des derniers titres sur PlayStation au Japon ne sont pas idéales, malgré les chiffres de la console en elle-même. Pour Jim Ryan, c’est l’histoire de ce marché qui en fait justement sa spécificité : il fait mention du rôle de PlayStation dans l’histoire du jeu vidéo, avec l’impact de titres comme Final Fantasy VII ou Monster Hunter, mais également d’un passif plus lointain :
« Un peu plus tôt, je mentionnais l’importance du marché japonais : il y a aussi des exemples comme celui-ci, qui prouvent la spécificité de ce marché. La caractéristique spéciale du marché japonais, c’est vraiment l’héritage composé par les assets qui ont fait la culture du jeu vidéo. C’est à partir d’eux que nous pouvons proposer des titres toujours plus innovants. »
Il estime que c’est à travers ces licences que PlayStation fera plus de ventes, alors que se profilent Street Fighter VI et Final Fantasy XVI. Cela s’inscrit dans les projections énoncées dans la réunion de stratégie marketing : Sony compte s’appuyer sur ses licences phares pour développer l’attachement émotionnel des joueurs aux produits qui seront publiés.
Cependant, cette intensification du travail autour des licences nécessite de voir plus large que le jeu vidéo : si les exemples actuels, comme le succès de The Last of Us, arrivent bien évidemment à l’esprit, il ne faut pas oublier la part que représente Sony dans l’industrie de l’animation japonaise. En effet, si en Occident, Sony gère la majorité de l’export de séries à travers Crunchyroll, Sony est également propriétaire de la société Aniplex, à laquelle est rattaché A1-Pictures. Le studio, connu pour des séries comme Sword Art Online, fait déjà ses premiers pas dans l’adaptation de jeux vidéo avec la série d’animation NieR: Automata.
Ce travail autour des licences apparaît nécessaire pour Sony, qui mentionne de futurs partenariats avec Aniplex pour d’autres projets. À travers l’interview de Jim Ryan pour Famitsu, nous voyons la manière dont Sony voit l’expansion des licences jouer sur les ventes des produits PlayStation pour les années à venir.
Les licences déjà populaires vont jouer un rôle dans les ventes du PSVR2, dont les chiffres n’étaient pas forcément rassurants. L’arrivée prochaine du mod gratuit de Resident Evil 4 Remake, spécifiquement pour le nouveau casque VR de PlayStation, semble s’inscrire parfaitement dans cette stratégie.
Enfin, c’est une interview pour le marché japonais que Jim Ryan choisit pour réitérer la position de Sony vis-à-vis des ports PC du studio, qu’il estime être en accord avec les volontés d’expansion des propriétés intellectuelles du studio. Cependant, ces portages ne doivent pas empiéter sur les exclusivités du studio : c’est pourquoi Sony maintient un écart de deux à trois ans entre les sorties.
« Nous cherchons à augmenter le nombre de titres exclusifs à PlayStation, tout en sortant petit à petit les versions PC. Lorsque nous avons eu l’occasion de recueillir les avis des joueurs, nous leur avons posé des questions sur la fréquence de ces sorties : beaucoup sont favorables à une sortie retardée de deux à trois ans. »
Une question importante, alors que les ports PC sont souvent mis sous le feu des projecteurs pour leur qualité décevante ces derniers mois, chez PlayStation comme chez Microsoft. Cela fait également sens de le mentionner vis-à-vis du public japonais, où le statut du jeu sur PC évolue rapidement.
En même temps, le rôle des exclusivités est actuellement en train d’être remis en question partout dans le monde, à travers les discussions autour de la légalité de l’acquisition d’Activision-Blizzard. Si ce n’est probablement pas un système qui sera interdit, et que les conséquences de ces discussions seront probablement minimes, il est intéressant de voir la liberté avec laquelle Jim Ryan parle de ces pratiques au Japon, quand ces questions doivent être traitées avec précaution à l’international.
Cette interview permet d’avoir un regard sur la manière dont Sony considère un marché particulier, le marché japonais. Nous ne pouvons que noter un ton assez différent de celui que l’on peut trouver sur les interviews anglophones : sur ce marché, Sony joue à domicile, et Jim Ryan le sait. Bien que Microsoft se réserve une petite part, avec une stratégie à long terme, Sony n’est dépassé que par Nintendo, qui emploie une stratégie différente.
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