Devenez chevalier avec Kingdom Come Deliverance.
Le Moyen-Âge, la chevalerie, ses armures étincelantes, ses épées vermeilles et ses chevauchées dans les routes boisées. Ses joutes se terminant dans les éclats de bois des lances de pin sur les écus, ses festins dans les châteaux-forts aux murs glacés… Vous imaginez-vous, rabattant la visière de votre heaume, l’esprit empli du souvenir de la gente pucelle de votre cœur ? Les jeux prenant un cadre médiéval réaliste ne sont pas monnaie courante. Récemment, l’adaptation des Piliers de la Terre que nous avions testé, a pu satisfaire les médiévistes, mais ceux-ci ont peu à se mettre sous la dent. Les amateurs peuvent à présent crier Montjoie, car Kingdom Come Deliverance, un RPG de Warhorse studios, vous invite à vous glisser dans la cotte de maille d’Henri, un chevalier lancé dans une quête vengeresse. C’est au cours de la grand’messe de la Paris Games Week de l’an de Grâce 2017 que nous avons pu goûter au titre. Voici nos impressions chevaleresques.
Lancelot
Henri est malchanceux. C’est du moins ce que se dit ce brave maraud de la Bohême du XVe siècle quand une bande de fieffés félons fait irruption dans son village et massacre tout le monde, y compris son père et sa mère. Désireux d’obtenir vengeance, notre paltoquet décide de prendre l’épée de son paternel et de se faire chevalier. Nous suivons donc la quête vengeresse d’Henri dans l’Europe médiévale. Et nul doute que celle-ci sera pleine de rebondissements en tous genres. Kingdom Come Deliverance prend pour cadre un univers médiéval réaliste. Point de fantastique, pas de dragons à occire, le jeu choisit une approche historique, et les amateurs d’Histoire médiévale devraient être ravis de voir l’effort de reconstitution et le travail de documentation effectué par les développeurs. Le titre dispose d’un codex très précis permettant d’informer le joueur de plusieurs aspects de la vie médiévale.
Kingdom Come Deliverance se présente comme un RPG qui rappelle à plus d’un titre les jeux de la série The Elder Scrolls. Le titre se joue en vue subjective et vous avez la possibilité de parler à de nombreux personnages. La démo nous invitait à enquêter sur un raid mené par de vils brigands. Nous étions amenés à interroger les manants du coin afin de retrouver les outrecuidants bandits et leur peler le jonc comme au bailli du Limousin (qu’on a fendu un bon matin… qu’on a pendu avec ses tripes). Si certains des paysans accepteront sans problème de se livrer à vous, d’autre feront un peu plus de manières. Le titre vous propose alors de les convaincre afin de leur délier la langue en étant compatissant, brutal, ou simplement en leur rappelant que votre rang social est supérieur au leur et que s’ils ne veulent pas une royale mandale en travers de leur face de vilain serf, ils feraient mieux de se mettre à table.
Don Quichotte
Si Kingdom Come Deliverance ne manque pas de charme avec son univers, il n’en reste pas moins que le titre est assez bancal, techniquement parlant. Les décors sont assez bien reconstitués. En revanche, les graphismes semblent accuser certaines années de retard. Clipping, aliasing, chutes de frame rate… le titre croule sous les bugs. Il semble que graphiquement, les développeurs n’ont pas réussi à aller au bout de leurs ambitions. Par ailleurs, bien que les modèles de personnages soient loin d’être ignobles, les animations pêchent lourdement. Les animations faciales, notamment, sont proches du néant et désamorcent l’aspect dramatique du jeu. Nous avons ainsi rencontré un personnage supposé pleurer la mort d’un proche. Cependant, au vu de son animation, nous nous sommes demandés s’il ne faisait pas un AVC. Un autre PNJ avait réussi à clipper sa main dans son front, ce qui devait être très douloureux.
Pad en main, Kingdom Come Deliverance se laisse apprivoiser. Le titre est assez accessible. Par ailleurs, le système de combat a bénéficié d’un soin particulier. Profond et recherché, il concourt à donner aux joueurs l’impression d’être un vrai chevalier. Les déplacements sont faciles à prendre en main, notamment lorsque vous vous retrouvez sur votre canasson. La démo était trop courte pour nous permettre d’accéder à l’ensemble des fonctionnalités du jeu, mais ce que nous avons entraperçu était prometteur. Le titre sortira sur plusieurs plateformes, pourtant, il s’en dégage un parfum de jeu PC old school loin d’être déplaisant.
En conclusion
Kingdom Come Deliverance est un jeu très intéressant à plus d’un titre. Son cadre médiéval réaliste, assez atypique dans le monde du jeu vidéo, et le soin évident dont il a fait l’objet, en font un jeu attachant. Cependant, le titre est à la ramasse techniquement, ce qui pourrait être un frein aux ardeurs de joueurs habitués aux graphismes chatoyants et aux visuels léchés. Les joueurs passionnés par l’Histoire devraient y trouver leur compte, ainsi que les amateurs de RPG en mal de grande aventure. Fourbissez vostre épée, noble chevalier, afin d’estourbir vos malhardis adversaires ! Kingdom Come Deliverance sortira le 13 février 2018 sur PC, PlayStation 4 et Xbox One.