Persona 3 Dancing in Moonlight et Persona 5 Dancing in Starlight – tout le monde sur la piste.
La Paris Games Week 2018 n’est pas seulement l’occasion de jouer à des Battle Royale sous les cris envahissants de jeunes gens aux visages couverts de sébum et de Biactol®. C’est aussi un moment festif, avec de la musique assourdissante. Et toute cette musique, ça donne envie de bouger ses petites fesses. Les amateurs de musique et de J-RPG classy peuvent trouver leur bonheur sur le stand SEGA du salon. Persona 3 Dancing in Moonlight et Persona 5 Dancing in Starlight y mettent l’ambiance. Nous nous sommes jetés sur la piste de danse, découvrez nos impressions sur la version PlayStation 4.
Persona 5 a été un succès retentissant. Probablement l’une des productions les plus rentables d’Atlus, studio qui était moribond il n’y a pas si longtemps. Les Voleurs Fantômes ont volé de nombreux cœurs (y compris celui de notre testeur) et ont été très présents cette année, notamment avec une adaptation animée (assez bancale, soyons honnêtes). En attendant Persona Q: New Cinema Labyrinth, le prochain cross-over qui devrait réunir les protagonistes de Persona 3, 4 et 5 sur Nintendo 3DS, les héros de Persona 3 et 5 vont s’échauffer sur la piste de danse dans deux jeux de rythme, marchant sur les traces du groupe d’investigation de Persona 4. Nous avons pu (longuement) jouer aux deux jeux dans leur version console de salon.
Les deux titres sont absolument similaires. Même moteur, même gameplay. Les principales différences concernent les personnages (forcément) et les styles musicaux propres à chaque épisode. Ainsi, Persona 3 Dancing in Moonlight et son atmosphère bleutée vous proposera de retrouver le SEES, groupe de lycéens qui chassent les Shadows qui sévissent dans Tartarus, une tour qui apparaît lors de la Dark Hour, une heure supplémentaire de la journée qui survient après minuit. L’OST, portée par un Lotus Juice en forme et une Yumi Kawamura toute en coffre, est très empreinte de Hip-Hop et d’electro très punchy qui gagne en énergie avec les remix proposés par divers artistes. Dans Persona 5 Dancing in Starlight, les Voleurs Fantômes se trémousseront sur des remix electro de l’OST très acid-jazz portée par la voix sucrée de Lyn Inaizumi. Avec ses compositions originales signées Shôji Meguro, inutile de vous dire que le titre dispose d’une base très solide en termes d’OST.
Graphiquement, le jeu est très agréable, avec des personnages très joliment modélisés, bien que les différences avec l’épisode Persona 4 Dancing All Night (sorti sur PS Vita) sont minimes. Le chara-design de Shigenori Soejima fait, comme toujours, des merveilles, avec des protagonistes très charismatiques. Si on reconnaît parfaitement les personnages de Persona 5, c’est un plaisir de voir les héros de Persona 3 avec des rendus HD glorieux (Mitsuru aura rarement été aussi belle). La réalisation du titre est pêchue, avec des effets spéciaux qui explosent la rétine et des animations qui font honneur aux chorégraphies.
Cependant, tout n’est pas parfait. Ces deux rythm games reprennent le gameplay de Persona 4 Dancing All Night. Alors certes, celui-ci est instinctif et très précis. Mais s’il fonctionnait à merveille sur PS Vita (qui dispose d’un petit écran), c’est autre chose sur une grande télé. En effet, les prompts apparaissent du centre de l’écran pour aller vers l’extérieur, où se trouvent les indicateurs de touches, disposés de façon circulaire. De fait, il est difficile de suivre lorsqu’il faut presser deux touches positionnées dans deux directions opposées sur l’écran, à moins d’être un caméléon. Ca n’a l’air de rien, mais ce détail pose un réel problème d’ergonomie sur PS4. Par ailleurs, il est difficile de se concentrer sur ce qu’il se passe à l’écran, notre attention étant tout le temps sollicitée. Les personnages pourraient danser nus avec des pizzas aux endives sur la tête que vous ne le remarqueriez pas. C’est dommage, pour un jeu, d’avoir de si jolis graphismes si on ne peut pas en profiter. Enfin (et c’est du détail), vos échecs ne sont pas retranscrits sur l’écran. Même si vous ratez toutes les touches, vos héros danseront tout de même comme des dieux. Mais bon, vu qu’on ne voit pas ce qu’il se passe sur l’écran…
En dépit de certains défauts assez gênants, on reste tout de même assez conquis par Persona 3 Dancing in the Moonlight et Persona 5 Dancing in Starlight. La musique a toujours été un atout majeur de la série, aussi, centrer un jeu sur cet élément essentiel de la franchise est toujours une bonne idée. Il est dommage, cependant, que le gameplay, issu de Persona 4 Dancing All Night, qui était pensé pour console portable, n’ait pas été optimisé pour les écrans plus grands. Espérons que la qualité des remixes et le nombre de morceaux soient suffisants pour nous faire oublier les quelques faux pas des titres.
Initialement prévus pour début 2019 dans nos contrées, les deux titres sortiront finalement début décembre sur PlayStation 4 et PS Vita.