On est à peine en novembre, mais nous avons décidé que, dans l’espoir où ça nous permettrait de terminer l’année un peu plus tôt (hautement improbable), nous allions déjà dresser des bilans. Et naturellement, sur 2020, un facteur aggravant a pris plus de place que les autres : la pandémie qui rythme nos vies et nos sorties depuis le mois de mars. Seulement, s’il a été désagréable pour nombre d’entre nous, il fut clairement une aubaine pour d’autres (n’est-ce pas Nintendo ?), enfin, dans une moindre mesure.
Certains marchés ont retrouvé de leur superbe grâce au virus et le jeu vidéo en fait largement partie. Nous serions même tentés de dire que le gaming est le grand gagnant du premier coronavirus sans le moindre doute.
Lorsque nous étions tous privés de sortie (et probablement apeurés à l’idée de se confronter à nos incertitudes), bon nombre d’entre nous ont préféré se tourner vers le jeu vidéo pour quitter le stress du quotidien et ignorer l’ennui du foyer.
La preuve ? Ce bond spectaculaire enregistré en parallèle de la non moins spectaculaire progression du virus. Alors que les mois de janvier et février n’auguraient rien de bon pour les ventes de consoles (le mois de février présentait des chiffres bien inférieurs à la même période un an plus tôt (lien vers Forbes dans les sources). Seulement, depuis, c’est l’explosion ! Comparé à l’année précédente, la période allant de janvier à juillet observait une augmentation de 36% en cumulant plus de 22 millions d’unités écoulées (naturellement, on parle de consoles neuves là).
Bien, maintenant, rentrons un peu plus dans les détails et observons la période post-confinement. Si nous reconnaissons ne pas pouvoir fouiller le net à la recherche de graphiques, de charts et de résultats pour prouver l’exponentielle augmentation des ventes de produits vidéoludiques sur la période de confinement, nous pouvons observer les figures qui se sont placées au top des charts et pour certaines, qui y sont restées.
Et chez nous, un petit tour sur le site du S.E.L.L. devrait vous donner une bonne illustration des phénomènes qui ont eu lieu dans l’hexagone. Et sans surprise, c’est Nintendo qui tire son épingle du jeu. Si la console est à ce jour bien en dessous des chiffres qu’a atteints la PlayStation 4 (66,8 millions contre 113,7), les retours ne mentent pas : depuis sa sortie, Animal Crossing: New Horizons est en tête et n’a jamais quitté le top 5 des ventes dans notre pays, toutes consoles confondues.
De plus, il est très souvent accompagné d’un certain Mario Kart 8 Deluxe qui, de temps en temps, laisse une place à des titres comme Final Fantasy VII Remake, Fifa 21, Ghost of Tsushima et The Last of Us Part 2.
Et ça, c’est la partie émergée de l’iceberg parce que Nintendo, tout comme Sony et bien d’autres éditeurs, ne diffuse pas publiquement ses chiffres de vente sur le format dématérialisé.
Or, rien que la première semaine de confinement, la France a tenu la première position de la plus forte augmentation de flux de téléchargements avec près de 180% enregistré (une opération similaire a également eu lieu en Espagne, Allemagne et Italie, forçant les constructeurs à réduire la vitesse de téléchargement pour ne pas que les infrastructures en ligne ne s’écroulent.
Puis bon, ce n’est pas comme si le paysage mentait. C’est simple, durant le coronavirus, on voyait Fortnite et Animal Crossing partout. Et que ça parle de concerts en ligne, de talk show avec des stars sur le jeu tourné réseau social. Des pratiques qui font également écho à l’augmentation massive d’abonnés sur Netflix (16 millions à l’internationale) ou à la croissance de l’audimat sur Twitch dès le début du confinement italien. Bref, le confinement, ça nous pousse à consommer à la maison et rester à la maison, c’est tout ce qu’on a à faire quand on joue aux jeux vidéo.
Maintenant, on est de retour dans nos maisons, confinés comme si rien n’avait changé (ou presque). Alors, posons-nous les questions suivantes. Qui va remporter la coupe des deux confinements ? Quels éditeurs/constructeurs vont donc bien pouvoir tirer leur épingle du jeu dans cette période cruciale qu’est celle pré-Noël ?
N’en déplaise à ceux qui attendent de plain-pied la Xbox Series X ou la PlayStation 5, nous pensons que Nintendo portera la coupe à la sortie de l’hiver. Effectivement, malgré quelques fulgurances, on aura bien compris qu’entre le coronavirus et les nombreux problèmes qu’il a apportés aux différents studios de développement et l’annonce de nouvelles machines pour la fin d’année, les ventes de PlayStation 4 et Xbox One se sont réduites, les joueurs préférant sauver leurs billes pour les bécanes à venir.
Naturellement, nous pensons que Sony va réussir son lancement (au moins chez nous et au pays du Soleil-Levant) alors que pour Microsoft, seul l’avenir confirmera ou démentira nos doutes.
Le problème, c’est que le lancement de la PlayStation 5 sera probablement entaché par un nombre bien trop petit de consoles au lancement. En effet, selon The Verge, Sony prévoit environ 11 millions de machines au lancement afin de couvrir les besoins des joueurs, une quantité d’ailleurs indicative puisque ce stock est prévu pour apparaître en rayon au compte-gouttes jusqu’à fin mars.
Inutile de préciser que ça ne va pas pousser les ventes de PlayStation 4 et si ça assure au constructeur des rentrées d’argent stables pendant un temps, en misant sur la patience des joueurs, ça ne plaira pas à tout le monde…
Et Microsoft ? Honnêtement, on ne sait pas quoi répondre ici… Si le stock ne devrait pas faire défaut, Phil Spencer ayant déjà soutenu qu’il considérait tous les marchés comme importants pour ce lancement, on a déjà l’impression que le constructeur américain n’arrive pas à répondre aux différentes attaques de Sony en matière de logiciels.
Quant à Nintendo, a-t-on vraiment besoin d’illustrer ? La Nintendo Switch continue de se vendre à son rythme et alors que Noël approche, une période souvent favorable à l’éditeur, les ventes d’Animal Crossing: New Horizon et de Mario Kart 8 Deluxe ne faiblissent pas.
Et ce n’est pas un phénomène hexagonal, puisque les deux titres se sont vendus respectivement à 22,4 millions et 26,4 millions d’exemplaires. Ajoutons à la liste Super Mario Odyssey (18,06 millions), Super Smash Bros. Ultimate (19,99 millions), The Legend of Zelda: Breath of the Wild (18,06 millions) et Pokémon Épée et Bouclier (18,22 millions) et la messe devrait être dite (chiffres VGchartz). Rappelons une fois encore que ces chiffres ne comptabilisent que les ventes physiques…
Au final, si nous nous sommes amusés à confronter les différents éditeurs, nous souhaitons terminer sur une pointe de mièvrerie bienvenue. En ces temps difficiles, permettons plutôt de reconnaître donc que le jeu vidéo est le grand vainqueur de cette année.
Simplement, après ces mois étouffants et alors que nous étions confinés, nous avons été nombreux à tenir des manettes et à rester en contact avec nos proches dans divers hub en ligne, sur des îles autrefois désertes, dans des arènes de combat ou sur une pelouse numérique. S’il fait donc pas forcément bon être français en ce moment, on peut le dire, qu’il est bon d’être joueur !