Il est toujours difficile de croire que Monster Hunter World est maintenant le jeu le plus vendu de Capcom, éclipsant de loin les licences Resident Evil ou Devil May Cry, avec ses 13 millions d’unités vendues en moins de deux ans. Initialement, la série de chasse est bien longtemps restée cantonnée à une franchise de niche ayant des difficultés à se développer en dehors du Japon. Au fur et à mesure de ses opus, la licence a généré des millions de dollars et devient l’un des produits phares de l’éditeur japonais. Cette réputation est méritée car le dernier chapitre en date est vraiment fantastique.
Il restait certes quelques problèmes, mais il réalisait l’impossible et traduisait une formule auparavant impénétrable en une aventure captivante dont tout le monde pouvait profiter. Chaque monstre que vous avez vaincu était un exploit palpitant. Sans vous en rendre compte, vous passez de nombreuses heures à tenter d’augmenter votre niveau de chasse.
Capcom entend poursuivre sur sa lancée avec Monster Hunter World: Iceborne, la première et unique extension, qui s’efforcera de fournir autant de contenu que la version de base. Les joueurs se retrouveront sur une nouvelle map luxuriante noyée dans la neige, avec d’innombrables plaines de glace transformant tout ce que nous avons appris à connaître du continent. Tout cela semble monstrueusement prometteur sur le papier, mais qu’en est-il manette en main ?
Un monde d’une beauté glaçante
Avant toute chose, il faut bien situer Monster Hunter World: Iceborne. Ils’agit d’une extension faisant suite à l’histoire du jeu. Ce n’est donc pas un stand-alone. L’extension a besoin du jeu de base pour être jouée et surtout d’avoir terminé son scénario. Il vous faudra atteindre le rang 16 pour poursuivre l’histoire et explorer ce nouveau lieu. Un nouveau terrain de chasse inédit qu’il faudra apprivoiser. Monster Hunter World a réussi à s’émanciper de ces cartes séparées en plusieurs zones.
Les différents mondes ouverts proposaient des environnements beaux, riches et variés. Nous avions une forêt luxuriante, un désert rocailleux, un plateau de corail coloré, un val putride et macabre et enfin une terre désolée et ses lacs de laves. Monster Hunter World nous offrait donc des environnement classes de la série, avec une mention spéciale au Val Putride et au Plateau de Corail qui sortent du lot. Toutefois, un élément classique manquait à l’appel : la glace. Il n’y avait pas d’environnement de froid.
Dans Monster Hunter World: Iceborne, la température du monde qui vous entoure n’est pas juste un élément décoratif. Celle-ci joue un rôle essentiel. La chaleur impacte le gameplay. Une température élevée et votre vie descend à petit feu. Il faut simplement l’équipement adapté. Pour les températures très basses, cela va réduire votre jauge d’endurance. L’endurance qui sert à courir, esquiver, grimper sur un monstre. De plus, lors de forte neige, votre équipement s’en recouvre, ralentissant vos mouvements de vos déplacements. Le chaud et le froid sont les éléments naturels qui peuvent rendre la chasse difficile. Monster Hunter World: Iceborne apporte un nouveau monde à explorer, une zone recouverte de glace et neiges éternelles.
Une chose est sûre, Monster Hunter World est beau, très beau. L’extension Iceborne est d’une beauté glaçante. Certes, c’est la neige, le ciel est blanc, le sol est blanc, tout est blanc, mais c’est beau. Ce n’est pas seulement joli à contempler, c’est aussi vivant. La richesse de Monster Hunter World est son écosystème vivant et cohérent (bien que la cohérence tend à être améliorée dans de nouveaux opus).
Les différents mondes du jeu grouillent de vie, il suffit juste d’arrêter sa traque pour s’en apercevoir. Les développeurs ont mis le paquet sur les détails, notamment les traces dans la neige. Bien sûr, cela facilite la traque des gros monstres, mais vous pouvez aussi observer les multitudes de petites traces de pas des petits animaux, un détail pour vous mais pour nous, ça veut dire beaucoup.
Au printemps, seul les survirants chanteront
Tout ceci est bien joli, mais vous n’êtes pas venu dans Monster Hunter World: Iceborne pour faire du safari photo, mais bien pour casser la tronche à de féroces monstres. Monster Hunter World: Iceborne apporte une nouvelle carte, mais surtout une nouvelle difficulté. C’est un classique dans la série. Dans les précédents jeux, il y a deux niveaux de difficulté, le rang Novice et le rang Expert, puis s’y ajoute le rang G. Le rang G que vous avez pu apprécier dans Monster Hunter Generations Ultimate (ainsi que sur les autres opus avec la mention Ultimate).
L’extension ajoute donc ce troisième niveau de difficulté, appelé ici le rang Maître. La différence qui réside entre Novice et Expert, c’est qu’en Expert la défense et l’attaque des monstres sont rehaussées. En Expert, vous combattez des monstres chassés en Novice, mais plus durs à tailler en pièces. Ce mode apporte également des créatures inédites.
Concernant le rang Maître, c’est une autre histoire. Le niveau de difficulté augmente, donc des monstres à la défense et à l’attaque plus élevées mais pas seulement. Tous les monstres auront des nouveaux mouvements et de nouvelles attaques. Il réagissent différemment. Vous redécouvrez chaque monstre. De plus, contrairement au jeu en Expert, les armures constituées à partir des monstres en rang Maître ont des visuels et des atouts différents qu’en Novice et en Expert. Bien sûr, sans oublier qu’elle élargissent le nombre d’armes à créer.
Au niveau contenu, c’est déjà pas mal. Si nous récapitulons, nous avons une nouvelle zone gigantesque tout enneigée et une nouvelle difficulté, le rang Maître. Une difficulté qui revisite les 34 monstres du jeu de base, qui permettent d’obtenir de nouvelles armures pour chaque monstre et d’améliorer les 14 types d’armes. Chaque arme aura droit aussi à de nouveaux combos, rafraîchissant ainsi le gameplay. Si on s’arrêtait là, il y a déjà de quoi donner de très nombreuses heures de jeu supplémentaire à Monster Hunter World, mais vous n’êtes pas au bout de votre peine.
Rafraîchissement du bestiaire et du gameplay
Face aux 34 monstres du jeu de base (sans compter le Leshen de la quête The Witcher 3: Wild Hunt), Monster Hunter World: Iceborne ajoute une vingtaine de montres. Parmi ces nouvelles bestioles, nous avons des têtes totalement inédites à la série, d’autre nouvelles à Monster Hunter World, mais bien connues des précédents opus et des nouvelles sous-espèces. La sous-espèce est une variante d’une espèce connue.
En d’autres termes, nous avons l’Anjanath dans le jeu de base et sa sous-espèce dans l’extension, l’Anjanath Tonnerre. L’Anjanath est l’un des premiers monstres que l’on rencontre dans le jeu de base. Il s’agit d’un monstre crachant du feu. L’Anjanath Tonnerre, quant à lui, utilise la foudre pour attaquer. Les deux monstres ont la même morphologie, mais arborent des couleurs différentes, mais surtout, un élément différent comme nous l’avons constaté et des attaques différentes.
Les monstres apportés par Monster Hunter World: Iceborne sont à la fois un des points forts de l’extension mais également son point faible. Un point sensible qui va dépendre totalement de l’expérience du joueur. Les joueurs de longue date voudront probablement plus d’anciens monstres, les néophytes voudront certainement plus de sous-espèces. En revanche, les deux cas de figure s’accorderont surement sur un point : il n’y a pas assez de monstres totalement inédits. Dans le jeu de base, les deux tiers du bestiaire étaient nouveaux. Dans l’extension, c’est seulement un tiers des monstres qui est nouveau.
Outre le bestiaire, le gameplay se trouve lui aussi enrichi. Monster Hunter Wolrd brille par un gameplay dynamique, en rapport avec celui archaïque des anciens opus. Monster Hunter World: Iceborne introduit des nouveaux coups aux 14 armes. Ces nouvelles combinaisons d’attaque offrent de nouveaux combos aussi violents que jouissifs. De plus, les chasseurs seront équipés du grappin-griffe, armé à leur fronde. Le grappin permet d’agripper n’importe quel monstre à tout moment.
Quel plaisir de monter sur un monstre pensant qu’il menait une guerre de territoire ou d’en rattraper un pendant sa fuite. Il est possible de monter sur les petits monstres, devenant ainsi une monture pour se déplacer plus rapidement et sans effort. Ces combats épiques que vous menez, même après 30 minutes de lutte acharnée, ne deviennent jamais ennuyeux.
Le véritable bémol que l’on pourrait attribuer à cette extension, c’est qu’il faut d’abord finir le jeu de base pour pouvoir en profiter. Mais voyons cela d’un autre point de vue. Les nouveaux joueurs auront un monde gigantesque à découvrir. Monster Hunter World offrait déjà une très belle entrée en matière dans cette série si particulière. Avec Monster Hunter Wolrd: Iceborne au bout de votre première grande aventure, vous serez au firmament de ce que le jeu aura à vous offrir.
Concernant les joueurs ayant déjà retourné le jeu dans tous les sens depuis sa sortie en janvier 2018, ils trouveront de quoi passer encore de très nombreuses heures. Monster Hunter World: Iceborne tient réellement ses promesses. Le contenu est monstrueux : le rang Maître rehaussant la difficulté et renouvelant tous les monstres du jeu de base, les anciennes espèces ajoutées et les nouvelles espèces. Avec tous ces ajouts, vous comblez n’importe quel chasseur, même les plus exigeants. Les nouvelles mécaniques de gameplay dynamisent le tout et réduisent la sensation de répétitivité dans les combats (surtout lors du farming de pièces rares).
Monster Hunter World: Iceborne est à inscrire au panthéon des extensions. Les développeurs de Monster Hunter rendent un brillant hommage au jeu de base tout en respectant et honorant les plus de 13 millions de joueurs de Monster Hunter World.
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