Après des mois d’attente et de silence, la nouvelle est tombée : Marvel 1943: Rise of Hydra, le prochain jeu signé Amy Hennig, scénariste emblématique de la trilogie Uncharted, est officiellement repoussé à début 2026. Le titre, développé par Skydance Games, ne sortira donc pas cette année comme initialement prévu. Une annonce qui intervient dans un contexte déjà chargé en reports, à l’image du très attendu GTA VI, lui aussi décalé à l’année prochaine.
Encore un report dans le multivers des attentes
« Marvel 1943: Rise of Hydra sera désormais lancé début 2026. Ce temps supplémentaire nous permettra d’ajouter plus de finition et de nous assurer que nous vous offrons la meilleure expérience possible, fidèle à notre vision. Nous avons des choses passionnantes en préparation et hâte de vous en révéler plus bientôt ! » – L’équipe de Marvel 1943, sur X
Le report de Marvel 1943: Rise of Hydra s’inscrit dans une tendance désormais bien ancrée dans l’industrie du jeu vidéo : celle de retarder les sorties pour atteindre un niveau de qualité digne des attentes. Ce choix, autrefois perçu comme un aveu d’échec, est aujourd’hui devenu une stratégie assumée, presque nécessaire. Et Marvel 1943 n’est pas un cas isolé. À ses côtés, d’autres géants comme GTA VI récemment ont eux aussi été repoussés à 2026, malgré une fenêtre fin 2025 qui semblait, jusqu’alors, gravée dans le marbre. Deux univers aux antipodes, mais un même constat s’impose : le AAA contemporain ne peut plus se permettre la médiocrité, après une série de lancements désastreux.
Les attentes des joueurs sont devenues titanesques, les réseaux sociaux n’épargnent plus rien, et les retours de bâton sont immédiats. Les studios en ont tiré les leçons, parfois dans la douleur. Cyberpunk 2077 reste un traumatisme collectif. Nombreux sont alors ceux qui préfèrent désormais rater une fenêtre commerciale dorée, comme les fêtes de fin d’année, plutôt que de livrer un jeu inachevé.
Ubisoft l’a bien compris avec Assassin’s Creed Shadows, plusieurs fois repoussé pour éviter un lancement bâclé. On sent poindre dans l’industrie une forme de lucidité nouvelle : publier un jeu non finalisé n’est plus seulement une erreur technique, c’est un suicide d’image. L’époque du « on patchera après » semble vaciller sous le poids des critiques. Pour les joueurs, c’est un signal positif, car le message semble enfin commencer à passer : mieux vaut attendre que déchanter.
Dans cette logique, le report de Marvel 1943: Rise of Hydra, bien que regrettable à court terme, sonne comme une promesse à long terme : celle d’un jeu peaufiné, ambitieux, et fidèle à la vision de ses créateurs.
Marvel et l’enjeu d’un renouveau vidéoludique (hors araignée)
Derrière ce titre se cache un enjeu stratégique fondamental pour la division vidéoludique de Marvel, bien au-delà d’une simple incursion dans la Seconde Guerre mondiale. Car depuis le naufrage critique et commercial de Marvel’s Avengers et la réception plus tiède qu’espérée des Gardiens de la Galaxie, seul les Spider-Man d’Insomniac ont véritablement su s’imposer comme des succès retentissants sur le terrain exigeant du jeu solo-narratif.
C’est justement là que réside le véritable pari de Rise of Hydra : prouver que Marvel est capable de briller au-delà de son homme-araignée fétiche, avec d’autres visages de son incroyable galerie, d’autres voix et d’autres récits. Un Captain America dans la force de l’âge, un Black Panther inédit, une alliance inattendue au cœur d’un conflit mondial, et, en coulisses, la plume d’Amy Hennig pour tisser une aventure à hauteur d’émotions comme d’héroïsme. Tous les ingrédients sont réunis pour offrir à Marvel un nouveau jalon dans son histoire vidéoludique.
Bien sûr, il faut préciser qu’on parle ici avant tout des jeux solo narratifs, un domaine dans lequel Marvel peine encore à enchaîner les succès commerciaux, en dépit de son immense catalogue de personnages pourtant riches en histoires cultes. Des jeux comme Marvel Rivals rencontrent aujourd’hui un vrai succès en ligne, et Midnight Suns a également marqué un point du côté critique (même si son accueil commercial a été plus modéré). Cependant, lorsqu’il s’agit de proposer des aventures scénarisées AAA, le géant peine encore à briller au-delà de notre cher Peter Parker.
Le parallèle avec son éternel rival, DC Comics, s’impose presque naturellement. À l’image de la Distinguée Concurrence, Marvel a encore bien du mal à exploiter pleinement la richesse de son univers. Chez DC, si Batman continue d’écraser la concurrence en solo, les autres figures emblématiques de son univers peinent à se frayer un chemin : aucune adaptation de Superman à l’horizon malgré des rumeurs persistantes par le passé, un projet Wonder Woman tout bonnement annulé chez Monolith avant même d’avoir vu le jour, et le naufrage critique et commercial de Suicide Squad: Kill the Justice League viennent illustrer cette difficulté à briller hors des sentiers battus pour les deux géants du comics.
Dans ce contexte, Marvel 1943: Rise of Hydra s’avance comme bien plus qu’un jeu prometteur : c’est une déclaration d’intention, un moment de bascule possible. Plusieurs chances encore s’offrent à Marvel pour prouver qu’il peut offrir des aventures fortes, ambitieuses et mémorables au-delà de Spider-Man, avec des titres comme celui-ci ou encore le très attendu Wolverine d’Insomniac qui pourraient bien redéfinir l’univers vidéoludique de la Maison des Idées.
Verdict l’année prochaine
D’ici là, il faudra encore s’armer de patience. Mais si le report permet de peaufiner l’expérience et de tenir la promesse d’un jeu à la croisée des chemins entre récit historique, espionnage, et super-héroïsme, alors l’attente en vaudra sans doute la chandelle. Un espoir, un pari, et peut-être, une renaissance pour les jeux Marvel hors de la toile de Spidey !
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