Si vous suivez un petit peu l’actualité de New Game Plus, vous avez pu voir que depuis quelques temps, nous avons l’opportunité de pouvoir vous faire des critiques de mangas, comme celle de Jagaan ou Hell’s Paradise par exemple. Jusqu’à présent il s’agissait de nouvelles séries, ce qui nous permettait de vous les faire découvrir depuis le tout premier tome, mais avec The Promised Neverland que nous allons vous présenter aujourd’hui, il n’en va pas de même, puisqu’il en est déjà à son huitième tome en France.
Autant vous dire qu’il y aura du spoil, puisque nous parlerons bien entendu des événements de ce tome 8, mais avant d’en arriver là, nous allons faire un rapide résumé, histoire que les retardataires qui n’auraient pas encore entendu parler de ce manga puissent découvrir de quoi il retourne, et pourquoi pas, le débuter si le pitch leur plait.
Le pitch de The Promised Neverland (no spoil)
The Promised Neverland nous narre les aventures de Emma, Norman et Ray, les trois protagonistes principaux que l’on nous présente au début du premier tome. Ces trois amis vivent depuis presque toujours à l’orphelinat Grace Field House, aux côtés de nombreux autres enfants, plus jeunes pour la plupart. Aimés et choyés par la gouvernante qu’ils appellent tous Maman, ils ont absolument tout ce qu’il faut pour vivre une vie heureuse et paisible, dans l’attente d’être recueillis par une famille aimante.
Cependant, le code d’identification tatoué sur le cou de la jeune Emma (voir image ci-dessus) ne vous aura surement pas échappé, et vous avez déjà dû commencer à imaginer tout un tas de choses pouvant justifier ce fait. À ce sujet, on peut vous le dire clairement, il se trame quelque chose de pas net dans cet orphelinat, et le calme et le bonheur apparent, ne sont en réalité qu’une façade servant à masquer une vérité complètement sordide.
Cette vérité, certains vont l’apprendre bien malgré eux, et c’est à cet instant que la décision de s’échapper sera prise pas nos trois protagonistes principaux. Nous ne vous dirons pas ce qui se cache derrière tout ça, mais soyez certains que quoi que vous puissiez imaginer, même si vous tapez dans le mille, vous serez toujours surpris par les retournements de situations qu’apporte The Promised Neverland.
Au final, il s’agit d’un shonen mêlant psychologie, survie, et suspens dans un univers complexe imaginé par le scénariste Kaiu Shirai et dessiné par Posuka Demizu, dont les enjeux vont bien plus loin que ce que laisse paraître les tous premiers tomes. De plus vous risquez d’être plutôt séduit par le dessin, qui joue continuellement avec les genres, afin d’apporter un contraste parfait entre l’enfance, la naïveté qui s’en dégage, et les horreurs que charrie le monde extérieur.
La critique de The Promised Neverland T8
On le rappelle, Emma, Ray et le fameux inconnu du point B06-32 s’étaient mis en route pour Goldy Pond afin de peut-être découvrir de nouveaux indices concernant William Minerva. On ne va pas se le cacher, le tome 7 de The Promised Neverland nous avait laissé sur un sacré cliffhanger, mais cela est maintenant devenu une habitude agissant sur nous comme une drogue. La vision d’horreur sur laquelle nous avait laissé le tome 7 nous revient alors comme une balle pour lancer les hostilités du tome 8 et si notre inconnu semble assez confiant, Emma et Ray vont avoir fort à faire, face aux monstres « immortels » leur faisant face.
Comme on s’y attendait, le premier chapitre met en scène l’opposition entre les deux enfants et les monstres dans un combat où les nerfs et le mental sont absolument primordiaux. Nous l’attendions beaucoup cet affrontement, surtout que l’environnement forestier cryptique dans lequel se déroule l’action n’était pas fait pour nous déplaire, et nous n’avons absolument pas été déçu de la manière dont tout s’est déroulé. Comme bien souvent, le combat de front a rapidement été abandonné afin de laisser place à la réflexion, ce qui nous a permis d’apprendre une chose très importante sur les monstres : la façon de les tuer pour de bon.
L’intensité de l’action y était comme toujours remarquable, dans un premier temps grâce à la narration bien entendu, mais aussi et surtout grâce aux dessins jouant habillement avec les contrastes et les perspectives pour rendre les environnements et les monstres toujours plus imposants face à la taille des enfants. Par ailleurs, ce début de tome aura été l’occasion de découvrir les capacités du pistolet choisi par Emma au refuge, lui permettant de tirer 4 types de munition différents, ce que l’on n’avait pas forcément vu venir, mais qui représente un bel atout sur le plan stratégique dans ce tome.
Mais plus que de l’action, le tome 8 de The Promised Neverland était surtout un grand combat psychologique entre Emma et l’homme inconnu qui les accompagne. Après le combat, malgré le fait d’avoir reconnu les qualités d’Emma et Ray, l’inconnu prendra la décision d’en tuer un des deux, ce qui était clairement à prévoir. Mais Emma n’ayant pas sa langue dans sa poche, va tenter le tout pour le tout, allant à la provocation pour créer une réaction. Alors c’est un passage qu’on a vu arriver pendant le combat, dans la façon dont les choses étaient racontées du point de vue de l’inconnu, et nous redoutions un retournement psychologique trop rapide, mais à notre plus grande joie ce ne fut pas le cas. Les paroles d’Emma sonnent parfaitement juste lors de sa tirade pour le convaincre, et l’intensité de ce moment n’est alors brisé que par la disparition d’Emma, qui va découvrir sans le vouloir la réalité derrière Goldy Pond.
Cet endroit se révèle alors être un vrai terrain de chasse privé pour quelques monstres en quête de gibier à débusquer. Des enfants de qualité sont alors jetés au milieu d’un petit village prenant presque la forme d’un parc d’attraction, mais en réalité, à chaque fois qu’une musique retenti, c’est le signal que la chasse est ouverte et qu’il va falloir fuir jusqu’au prochain interlude musical. L’idée est excellente et montre encore une fois que Kaiu Shirai sait parfaitement exploiter la complexité de son univers, pour nous emmener vers de nouveaux horizons. Outre la bonne idée de base, c’est l’occasion pour nous de découvrir de nouveaux monstres, et il faut bien le dire, leur design est particulièrement réussi.
Enfin, c’était aussi l’occasion de découvrir de nouveaux personnages, et pour la première fois des adolescents, dans le parc depuis longtemps, échappant continuellement à la mort depuis des années. Mais le personnage le plus important bien entendu, c’est l’ancien ami de notre homme inconnu, avec lequel il s’était enfui de leur orphelinat il y a de ça des années. Prénommé Lucas, cet enfant désormais devenu adulte va se confier à notre valeureuse Emma après des années de silence à ce sujet. On va y découvrir alors pas mal de background, ce que l’on attendait bien évidemment, et cette rencontre teintée d’émotion et remplie de promesses pour la suite, aurait été parfaite pour terminer ce tome.
Mais bien entendu, comme dans tous les tomes de The Promised Neverland, il fallait bien qu’on nous laisse sur un cliffhanger, et c’est sur la toute dernière page que l’inconnu et Ray décident de rallier eux aussi Goldy Pond, alors que notre inconnu est à présent déterminé à faire table rase du passé. Ce cliffhanger reste cependant moins percutant que les précédents, ce qui ne nous ôte naturellement pas l’envie de découvrir la suite, mais nous laisse tout de même moins la bave aux lèvres que le tome 7.
The Promised Neverland T8 a très clairement tenu ses promesses et continue de délivrer une prestation de haute volée dans un univers qui continue sans cesse de se développer dans le bon sens. Avec son point d’orgue sous le signe de la psychologie, et son action à l’intensité toujours aussi prenante, nous serions bien médisant de dire que nous avons été déçu.
Encore une fois, nous avons été surpris par le gros retournement de situation du tome grâce à un auteur qui a su se servir habillement d’un élément scénaristique antérieur pour accoucher d’une superbe idée, nous faisant plonger encore un peu plus dans l’horreur du monde dans lequel évoluent nos protagonistes.
Reste un cliffhanger un peu en-dessous des tomes précédents, mais ne vous inquiétez pas, vous aurez tout de même très hâte d’être au neuvième volume, surtout qu’un sublime coffret collector est déjà en précommande.