Rockstar Games est bien connu pour avoir une culture d’entreprise toxique, notamment à cause de périodes de crunch extrêmement intensives. Aujourd’hui, ce sont plusieurs dizaines d’employé·es qui sont licenciés, dans plusieurs bureaux entre le Royaume-Uni et le Canada. La nouvelle tombe avec une controverse qui dépasse le cadre d’un simple licenciement collectif, et pourrait bien s’apparenter à un sabotage syndical de la part du studio.
D’après le syndicat britannique « Independent Workers’ Union of Great Britain » (IWGB), entre 30 et 40 salariés auraient été licenciés, tous membres d’un serveur Discord privé dans lequel circulaient des discussions liées à l’organisation du travail, et affiliés ou en voie d’affiliation au syndicat.
Parmi eux, rapporte l’IWGB, figuraient des employé·es dont les visas étaient parrainés par le studio, ainsi que des personnes souffrant de problèmes de santé qui perdront l’accès à leur régime de soins, des profils particulièrement vulnérables, donc. Pas de hasard, disent les représentants : ces départs seraient un message clair, celui d’un management qui refuserait toute forme de structuration sociale interne.
En face, Take-Two répond avec la tranquillité des multinationales sûres de leur ligne : il n’y a eu que discipline pour faute grave, pas de politique. Rien à voir avec une tentative de museler une initiative syndicale. Juste un studio protégeant sa culture, dit-on.
Un sacré coup de flûte ?
Depuis la fuite monumentale de 2022, Rockstar est sur la défensive : sécurité renforcée, retour imposé des travailleur·euses au bureau, et mission sacrée de mener Grand Theft Auto VI à bon port en mai 2026. Le studio avait pourtant entrepris une transformation culturelle, tentant de laisser derrière lui une ère de crunch devenue tristement célèbre. Et voilà que ressurgit l’éternelle question : peut-on réellement s’émanciper de ses vieux démons dans un rouleau compresseur aussi massif que Rockstar Games ?
Peut-être, finalement, que cette crise n’est encore une fois que le symptôme d’un changement profond et inévitable dans le jeu vidéo : celui d’un secteur qui doit décider si son avenir repose sur l’aliénation des équipes, ou sur la crainte de les voir revendiquer leurs droits.

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