Annoncé à demi-mot par les témoignages d’anciens employés sur LinkedIn, puis confirmé par 2K Games dans un banal communiqué, le couperet est tombé chez Firaxis, le studio derrière Civilization et XCOM. Un nombre indéterminé de salariés vient de perdre son poste, quelques mois seulement après la sortie de Civilization VII. Comme bien souvent, la communication officielle s’abrite derrière un vocabulaire aussi détaché qu’hypocrite. 2K parle de restructuration et d’optimisation visant à favoriser « créativité, collaboration et adaptabilité ».
Dans les faits, ce sont notamment des scénaristes, des artistes et du personnel en assurance qualité qui se retrouvent sur le carreau, parfois après plus de cinq ans passés sur la licence. Sur LinkedIn, des noms circulent : Emma Kidwell, plume sur Civilization VII et Marvel’s Midnight Suns, ou encore Matthew Davis, lead character artist.
RAF de tes bénéfices
Pendant ce temps, la maison-mère Take-Two Interactive affiche des résultats en hausse pour son premier trimestre fiscal, largement au-dessus de ses prévisions. Et ce alors même que Grand Theft Auto VI a été repoussé à mai 2026. Et avec ce raz-de-marée à venir, le groupe prévoit évidemment une croissance continue d’ici à 2027.
Dans un contexte où l’industrie du jeu vidéo génère toujours plus d’argent, licencier indépendamment de la santé réelle des entreprises est toujours aussi absurde. Les bilans financiers de Take-Two comme d’autres géants du secteur sont au vert, parfois même au-delà des prévisions, et pourtant les licenciements se multiplient.
Strauss Zelnick, PDG de Take-Two, s’était voulu rassurant en parlant du lancement de Civilization VII comme d’un « jeu de long terme », fidèle à une franchise qui s’installe toujours dans la durée. Aujourd’hui on se demande bien si c’est toujours son objectif, comment construire des jeux durables si les savoir-faire sont éparpillés et les talents envoyés à la rue, dans une logique complètement contre-productive ?
Avec les récentes coupes, le compteur grimpe à environ 4 400 développeurs licenciés en 2025. Une saignée qui se poursuit, alors même que l’industrie n’a jamais généré autant de profits. Dans le jeu vidéo comme ailleurs, la logique capitaliste ne vise pas à créer, mais à extraire toujours plus de valeur au détriment de celles et ceux qui produisent. Rappelons au passage que les estimations des licenciements dans le secteur s’élevaient à 10 500 en 2023 et 14 600 en 2024.
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