« Et comme d’habitude, c’est T1 qui gagne à la fin. » Aujourd’hui se concluait le championnat du monde de League of Legends, en Chine, à Chengdu. Le résultat est sans appel : T1 l’emporte dans une finale très disputée, s’imposant sur un 3 – 2 contre KT Rolsters, rival historique de la structure.
C’était une affiche entièrement coréenne qui s’affrontait, avec beaucoup d’enjeu pour les deux équipes. D’un côté, T1 pouvait marquer l’histoire, en réalisant le premier triplé de l’histoire du jeu, de l’autre, KT Rolster pouvait gagner sa première étoile en faisant tomber la dynastie de Faker.
Le chaos de Doran, Oner, Faker, Gumayusi et Keria l’a emporté sur le jeu efficace de PerfecT, Cuzz, Bdd, Deokdam et Peter. Malgré une très belle performance des joueurs de KT Rolster, ils s’inclinent, T1 écrivant une nouvelle ligne de l’histoire du jeu.
Mais ma Meilleure Ennemie…
Plus qu’une affiche entièrement coréenne, c’est une affiche historique, classique de l’esport, plus ancienne même que League of Legends qui a fait briller la scène pour cette finale. Cela fait depuis les années 2000 que KT Rolster et (SKT) T1 s’affrontent, à l’époque, sur Starcraft, puis, dès que le jeu arrive en Corée du Sud, sur League of Legends.
Cette « Telecom War », appelée ainsi du fait que les deux équipes appartiennent aux deux plus grandes société de télécom coréennes KT et SK Telecom, a été au coeur de nombreuses des plus belles rencontres en Corée du Sud, cependant, pour KT Rolster, la comparaison avec l’équipe tenue par SK Telecom devenait de plus en plus difficile.
Là où T1 pouvait aligner des équipes prétendantes au titre de champion du monde de par son aura, KT Rolster ne pouvait pas tenir le rythme, alors que de nouveaux prétendants tels que Gen.G ou HLE s’étaient révélés très attractifs pour les joueurs.
De fait, personne n’attendait les joueurs de KT Rolster aussi loin dans la compétition. Cependant, les joueurs se sont révélés redoutables. Dirigés par Bdd (midlane) et Cuzz (jungle), ils se sont qualifiés en fanfare contre Gen.G en Corée du Sud, grands favoris de la compétition.
Ils ont, par la suite, prouvé qu’il ne s’agissait pas de chance, en accomplissant un chemin quasi-parfait pour la finale, ne laissant tomber qu’une seule carte contre Gen.G. En comparaison, T1 fait un chemin relativement tumultueux, en ayant un trajet sur le papier plus facile.
Difficile alors, de ne pas être du côté des challengers, arrivés avec plein d’espoirs en finale.
Le protagoniste de la rencontre, Gumayusi
Les joueurs de T1 restaient bien entendu favoris au vu de leur expérience dans les grandes rencontres. Et, c’était à raison. La grande histoire de League of Legends s’est écrite, au détriment du rêve de KT Rolster. Cependant, une autre belle histoire a trouvé un heureux dénouement : celle de l’AD Carry de T1, Lee « Gumayusi » Minhyung, élu MVP de la finale.
« C’était une année très difficile. J’ai toujours dû prouver mes capacités, tous les ans. Mais, s’il y a un sens différent de « prouver » qui est apparu cette année, c’est bien « me prouver à moi même ». Maintenant que je l’ai fait, j’estime être le meilleur AD Carry au monde. »
Jouer pour T1, cela garantit forcément une énorme popularité instantanée. Cela garantit aussi d’être largement plus surveillé et critiqué. Ces critiques peuvent bien souvent dépasser les bornes, Gumayusi en a fait les frais. Pire encore, on ne peut pas dire que l’organisation T1 ait réellement essayé d’éteindre le feu lancé par certaines de ses propres décisions.
Mis sur le côté deux semaines après le début de la saison au profit du joueur académique sans que de réelle raison ne soit donné au public, Gumayusi n’avait alors pu qu’observer son équipe participer aux premières compétitions, sans même avoir accès aux entraînements. Constamment remis en question, la faute à un style de jeu taillé pour servir son équipe, c’est difficilement qu’il a pu reprendre la place titulaire au cours de la saison de printemps alors que l’équipe semblait esseulée.

L’équipe avait alors pu se relever, cependant, cela n’avait pas arrêté les critiques reçues par le joueur. Quelle réponse, alors, d’être l’artisan principal de la victoire de son équipe lors du tournoi le plus important de l’année.
Avec cette victoire, T1 marque encore l’histoire. Six championnats remportés, dont trois d’affilée désormais, quelque chose que SKT T1 n’a jamais réussi à faire. Difficile de trouver les mots pour qualifier un tel palmarès, ou le joueur qui aura été présent sur chacune de ces victoires, Faker.
Avec quatre années ajoutées à son contrat cette année, il ne semble pas décidé à prendre une retraite esportive bien méritée. C’est que, l’équipe peut encore s’élever encore plus haut. Si les championnats du monde sont le terrain de jeu de T1, reste une bête que l’équipe peine toujours à apprivoiser : la stabilité à l’année tout en haut du tableau.

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