La finale de LFL, championnat français de League of Legends, voyait s’affronter les équipes académiques de la Karmine Corp et de BDS. Il ne s’agissait pas d’une confrontation surprenante : d’un côté, la Karmine Corp jouait pour défendre son titre, de l’autre, BDSA jouait pour signer sa domination sur une ligue qu’elle a menée à la baguette toute la saison. Cependant, c’est bien la Karmine Corp qui est devenue championne back-to-back suite à une victoire convaincante : 3 – 1 à leur avantage.
L’équipe à l’âge moyen le plus jeune de la compétition a donc pu soulever le trophée et continuer de terrifier la compétition ERL. S’il n’est pas surprenant de voir la Karmine Corp championne back-to-back, ce n’était pas forcément un résultat auquel l’équipe s’attendait en début de segment. Avec l’arrivée de la structure en LEC, l’une des quatre ligues majeures, trois des cinq membres historiques de l’équipe LFL a dû faire ses bagages pour Berlin.
La structure a fait le choix de prendre des joueurs très jeunes avec beaucoup de potentiel afin de pouvoir les former dès le plus tôt de leur carrière. L’équipe, structurée autour de Caliste, l’un des joueurs stars de la structure n’ayant pas l’âge pour rejoindre le LEC, est alors pleine de promesses, mais très inexpérimentée.
Avant le fait accompli, l’issue de la compétition semblait même bien défavorable à l’équipe championne en titre : pas une seule fois Karmine Corp Blue n’avait réussi à prendre le dessus sur BDSA lors de la compétition. Les cinq jeunes de Karmine Corp Blue avaient même pris un 3-0 sec au début de la phase de play-offs.
Au contraire, BDSA arrivait en position de force : un joueur, le support Parus, élu meilleur joueur du segment et une saison régulière très convaincante, avec seulement trois parties de perdues. Avec un roster composé de vétérans LFL et LEC encadrant des jeunes joueurs, l’équipe est plus stable et constante dans son jeu.
Pour autant, c’est bien le pari de la Karmine Corp qui a payé, alors qu’à l’horizon se profile la compétition européenne régionale mettant en jeu les différentes petites ligues. BDSA et Karmine Corp Blue s’y rencontreront à nouveau, les deux équipes s’y étant qualifiées aisément pendant le segment.
La Karmine Corp est très attendue pour ces European Masters : elle est l’équipe qui y est la plus titrée, avec quatre trophées, dont trois récupérés d’affilée. En d’autres termes, depuis que la structure a rejoint la compétition, elle n’a laissé échapper le titre que deux fois. Il est évident que la compétition aura les yeux rivés sur cette nouvelle version de l’équipe.
Cette prochaine compétition sera probablement très regardée par la structure elle-même : si le roster Karmine Corp Blue carbure, difficile de dire la même chose de l’équipe principale en LEC, qui a été deux fois bonne dernière aux segments d’hiver et de printemps du LEC. Kameto, fondateur de la structure, l’a affirmé dès la défaite : cette fois-ci, l’équipe doit changer de visage pour la compétition d’été.
Il faut dire que si le projet LFL était clair, celui LEC semble s’être perdu : d’un côté, la structure souhaitait offrir un tour de piste à ses joueurs historiques ayant marqué les compétitions locales, de l’autre, elle s’est séparée de Cinkrof, un des membres clés de l’équipe au profit de Bo, un profil de joueur très différent.
En résulte une équipe constamment dans l’échec, incapable d’être cohérente, et, osons le dire, bien au-dessous de ce qu’elle a pu présenter dans les compétitions régionales. Dans ces cas-là, surtout avec une équipe académique aussi performante, il n’est pas rare que les structures opèrent des échanges entre les deux équipes.
C’est un choix cornélien qui s’impose alors : d’un côté, on risque de déstabiliser une équipe qui fonctionne très bien, de l’autre, la Karmine Corp ne peut décemment pas présenter la même équipe au prochain segment, sous peine d’être encore parmi les bons derniers. Il faut également garder à l’esprit que la place en LEC coute cher, la structure pourrait difficilement se permettre de faire venir de nouveaux joueurs extérieurs à la structure.
En même temps, le format du LEC peut également inquiéter : là où, en LFL, les équipes se rencontrent deux fois en saison régulière, le LEC ne propose que neuf parties pour départager les dix équipes avant de lancer les play-offs. Faire monter les jeunes joueurs, c’est donc risquer une saison très courte pour des joueurs en développement, là où rester en ligue régionale permet d’acquérir beaucoup plus d’expérience, une expérience qui restera cependant toujours limitée, au vu du niveau plus faible.
Alors que la Karmine Corp réalise son premier back-to-back en LFL et espère relancer une série de victoire en EMEA Masters, de gros enjeux reposent sur les joueurs, mais pas que : la structure se doit d’être juste et de faire les bons choix pour ses joueurs, chose qu’elle a toujours eu à cœur de faire.
League of Legends – La Karmine Corp rejoint l’élite européenne
DracoSH
League of Legends – G2 Esport à nouveau champion du LEC
DracoSH
League of Legends – Après sept ans, T1 de retour au sommet
DracoSH